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— putain mais il se croit où ce gros bouffon ? crie-je pour moi-même

je chope mon sweat gris laissé à l'abandon sur le coin de mon canapé et ouvre ma porte à la volée pour me planter devant la sienne.

je sonne comme une malade, parce que là, c'est trop. mon miroir a failli se décrocher tellement niska résonne dans tout l'étage.

tchibili tabala ta mère ouais.

on dirait que les autres voisins s'en tamponnent en plus. à croire qu'ils sont aussi sourds que mamie monique, je comprends vraiment pas.

moi aussi j'écoute tous les jours de la musique sur l'enceinte de mon salon, mais toujours dans le respect des autres. c'est ça la norme, genre.

— ah t'es là, m'ouvre-t-il dans un grand sourire

mais qu'il le vire son gros sourire, ça va pas ou quoi ?

— comment ça j'suis là ? bien sûr que je suis là ! tu te rends compte ou quoi du volume que tu mets ? je suis sûre qu'au dernier étage, ils t'entendent aussi.

— ça va, tranquille la voisine, je peux baisser maintenant que t'es là.

je le regarde à la fois énervée et dans l'incompréhension.

— j'ai mis fort pour t'faire venir vu que t'as l'air d'avoir oublié qu'on devait se voir. il est presque vingt-deux heures, t'habites en face, t'as zéro excuse normalement.

sérieux, c'est quoi cette technique éclatée qui me fait plus sortir de mes gonds qu'autre chose ?

il l'a fait exprès et s'en cache même pas. ça me fait pas redescendre complètement pour autant, que ça soit simplement un moyen de me faire rappliquer chez lui.

à croire que c'est trop loin pour monsieur, de venir toquer à ma porte comme quelqu'un de normal.

— j'ai pas oublié.

— franchement, je te crois pas.

— pourquoi ? fronce-je les sourcils

— personne de si civilisé que ça se pointe avec une telle dégaine chez quelqu'un.

il me jauge avec son doigt. du coup, je baisse la tête sur mon short de pyjama rayé bleu, taché de pesto.

et je me sens vraiment mal à l'aise, quand je me rappelle qu'il a aussi tout le loisir de détailler ma coupe qui a pas bougé d'un cheveu depuis ma face time avec malo.

j'avoue, j'ai eu zéro respect pour mon prochain là. limite pour moi-même aussi. mais de là à me le faire remarquer, c'est un peu déplacé.

alors je vais faire comme si mon accoutrement était qu'un détail auquel j'accorde zéro importance, pour éviter qu'il se satisfasse de l'effet que son pique a pu avoir sur moi.

GALAHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant