ᴗ̈ ᴗ̈ ᴗ̈
en descendant les trois marches qui me séparent du hall, je tape dans quelqu'un.
enfin, ce quelqu'un m'a tapé dedans, parce que moi, j'étais droite dans ma trajectoire. la rectification est essentielle.
du coup, je fais claquer ma langue contre mon palais comme une rageuse parce que mon sac s'est renversé sur le coup et qu'il semble même pas vouloir m'aider à ramasser le fourbi qui en est sorti.
je parlais du manque de civisme de mon voisin qui s'improvise david guetta chaque jour, mais il est minime par rapport à celui de ce boloss.
il a préféré filer à toute vitesse avant que la porte du hall se referme sur la petite vieille qui vient de sortir de l'immeuble. sa fuite a été trop rapide pour que je l'insulte ou que je lui soudoie des excuses.
le goût d'inachevé, argh.
je sais même pas qui c'est, j'ai pas relevé sa plaque d'immatriculation, à savoir son manteau. j'ai juste vu ses nikes bleu ciel un peu défoncées. mais j'ai même pas envie de le recroiser ici ou ailleurs pour qu'il me dresse son identité, il m'a gavé tout compte fait.
ramasser des pièces rouges et des miettes de cookies au milieu du hall, c'est pas la tâche la plus simple, croyez pas.
ma grand-mère m'a vraiment pas averti qu'elle avait des voisins particuliers, en me proposant son appartement.
et moi, trop de trucs chiants comme ça mis bout à bout, je pète un plomb sur tout le chemin direction la boulangerie pour choper une tradition. j'ai même pas mes écouteurs pour me défouler.
résultat des courses, rien du tout. à cause de l'aveugle du couloir, j'arrive au moment où le vendeur tourne la pancarte sur close.
il a rien voulu savoir lui non plus, du coup, ça fait trente minutes que je ressasse mes deux seules interactions sociales de la journée, en boucle dans ma tête.
j'avais prévu pain-rillettes de poulet, au lieu de ça, j'ai que mes fonds de placards à manger ce soir. c'est à dire une soupe royco, des tomates et mes rillettes.
je me suis bien plainte, maintenant, je vais mettre un épisode de house of cards pour faire genre que je m'y connais en thriller politique.
... en mangeant mes rillettes directement au couteau. à croire que choper une tradition et avoir un voisin bien élevé, c'est aussi fastidieux que la quête du graal.
et je vais défroncer mes sourcils dans la foulée, pour éviter de contribuer à la naissance de ma future ride du tigre. ça serait le pompon, surtout pour ces raisons,
bien que manger et se faire respecter sont des raisons suffisamment valables de nuire à la lisseur de ma peau.
si je suis tendue, c'est même pas que pour ça, en plus. et heureusement, sinon je ferais de problèmes mineurs, de véritables montagnes.
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GALAH
FanfictionPLK - arrête avec ta guerre de voisinage, galah. on sait tous que tu peux pas te passer de moi. elle pouffe en roulant des yeux, pendant que je souris, fier d'avoir misé juste. - n'importe quoi. c'est monnaie courante les mensonges chez toi ? - na...