PLK
- arrête avec ta guerre de voisinage, galah. on sait tous que tu peux pas te passer de moi.
elle pouffe en roulant des yeux, pendant que je souris, fier d'avoir misé juste.
- n'importe quoi. c'est monnaie courante les mensonges chez toi ?
- na...
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ᴗ̈ ᴗ̈ ᴗ̈
— nan vraiment ta gueule malo, y a les voisins qui dorment. aller, fait-le pour moi.
j'arrive pas à obtenir gain de cause vu que ma meilleure pote rigole encore comme une hystérique dans l'escalier, en se tenant à la rampe. je sais même pas comment je fais pour maîtriser un peu mieux mon rire qu'elle, vu comme c'est hilarant de la voir recroquevillée sur la marche, les cheveux en pétard, la robe remontée et les trente-deux dents de sorties.
je reprendrais de plus belle quand on aura dépasser mon salon et que moins de monde pourrait avoir le loisir de nous entendre déranger la tranquillité des parties communes en pleine nuit.
je suis bourrée, elle aussi, il est cinq heures trente du mat', on a croisé mon voisin du rez-de-chaussée partir au travail alors qu'on rentre de soirée,
c'est terrible comme attente pour pénétrer chez soi et continuer de lâcher la barre de sa vie.
mais là, j'ai enfin réussi à nous trainer jusqu'à ma porte d'entrée. et forcément, j'arrive pas à viser ma serrure. on veut me mettre des bâtons dans les roues, c'est pas possible.
on dirait qu'avec moi, y a pas de victoire après l'autre.
— nan mais tu t'rends compte galah ? c'est un truc de dingue quand même ? jacte malo dans mon dos
rigole pas, pitié rigole pas.
— attends malo, j'arrive pas à ouvrir. aide-moi steuplait steuplait, la supplie-je, en rigolant sans retenue, parce que la pitié a pas suffi
elle chope mon trousseau avant de me rire une nouvelle fois au nez aussi. tout ce que je peux dire pour sa défense, c'est qu'elle a l'alcool vraiment joyeux.
— c'était la clé de la boîte aux lettres ma biche.
... et que j'allais jamais réussir à ouvrir la porte en me trompant de clé. alors, d'un coup bien concentrée, elle réussie à enfoncer la bonne.
— trop fastoche.
— tu disais pas ça quand il s'agissait de battre le serveur au bras d'fer pour avoir une conso gratos, hein.
pendule à l'heure, faut pas croire.
— m'en fou, j'l'ai eu quand même parce que j'suis trop belle, rit-elle
c'est si vrai.
je ferme la porte à clés derrière moi, avant d'enlever mes baskets et de l'aider à défaire la boucle de ses talons.
ça aussi c'est carrément une mission 007.
— j'en reviens pas, c'était lunaire, fonce-t-elle dans la cuisine. verre d'eau ?
— une pinte d'eau carrément, j'suis assoiffée.
je me lamente encore un peu sur ma sécheresse intérieure, en m'affalant de tout mon long sur le canapé.
