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je traîne toujours sur le balcon avec le même comité, mais sans karmen, suppléé par manël–une énième frappe atomique de leur groupe de potes.

la totalité de mon joint s'est déjà consumé depuis un moment, alors je suis bien plus détendue, impliquée dans chaque conversation qui s'y passe.

ils sont bon délire, j'ai bien fait d'avoir bouclé mon mémoire et d'avoir eu le courage de venir à une soirée à laquelle je connaissais personne.

ça m'a permise depuis tout à l'heure, de faire de belles rencontres,

— ah, moi ? je suis vendeuse à la boutique monki, rue rivoli, me répond manël

... et d'essayer de m'y intéresser du mieux que je peux.

— je connais décidément rien, pouffe-je

— si tu passes dans le premier arrondissement, viens me faire un coucou, je te ferais découvrir. la boutique est trop belle, en plus. rose à paillettes.

grave enjouée par la proposition, forcément j'accepte. je sais pas quand je trouverais le temps, mais c'est pas un problème.

puis, quatre paires d'yeux dont les miens se tournent vers la baie-vitrée d'un coup, quand on entend un juron.

mathieu s'est prit les pieds dans le seuil de la porte et vient de se rattraper à l'aide de la rambarde du balcon.

sans trop de surprise, ses potes le chambrent de fou et moi aussi je souris face à la situation.

il est maladroit, on ferait une belle paire.

— fait chier, wesh. c'est quoi c't'artisan éclaté qui a autant surélevé la porte ? grogne-t-il

là, je fais pas simplement que sourire mais j'explose de rire. je suis joviale, c'est pas de ma faute.

donc il se relève complètement, pour voir qui se moque de lui si ouvertement et finit par poser ses yeux sur moi.

— eh mais t'es encore là, toi. je me demandais si t'étais partie sans m'dire au revoir.

— non, je discutais ici.

il sourit avant de s'approcher de nous et de prendre son joint qui était derrière son oreille.

— ça va t'es à l'aise ? j'espère que vous vous comportez bien, s'adresse-t-il à ses potes en rigolant

— elle nous kiffe trop frère, c'en est même relou de fou, lâche moctar

j'ai décelé le second degré alors je panique pas. autrement, j'aurais pris mes jambes à mon cou ou j'aurais simulé un malaise vagal.

— j'comprends, leur répond polak, en me fixant moi, vas-y faite de la place près du cendars, s'il vous plaît.

donc je me décale, m'adossant contre la barrière en croisant les jambes.

GALAHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant