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à un moment donné, je veux bien être la petite conne de l'immeuble, qui laisse tous les tapages nocturnes se passer sous ses yeux ou ses oreilles sans rien dire, mais là, ça commence à faire beaucoup.

beaucoup–pour un ordre de grandeur, c'est quand même quatre soirs d'affilée, chez ce même bouffon.

alors, j'ai décidé d'enfin agir et de lui dire ce que je pense. parce que la porte d'entrée qui claque toutes les deux minutes et la musique qui fait trembler mes murs, ça commence à bien faire.

le summum, c'est les bruits sur le pallier ce soir, particulièrement. à ce que j'ai cru comprendre, l'un des invités a serré une meuf entre ma porte d'entrée et celle de mon voisin. j'ai tout entendu. et c'était pas que des bruits de bisous, si vous souhaitez les détails en prime.

franchement, vive la saison des amours, je dis pas, mais loin de moi, si possible. un peu de pudeur dans les parties communes, c'est le minimum syndical. et j'ai pas eu besoin de participer à la réunion de copropriété pour le savoir.

du coup, j'enfile mes crocs et un sweat, histoire de pas me trimballer en caraco devant lui et toque à sa porte, située au même étage que moi.

si j'avais su, j'aurais payé plus cher en assurance en me foutant au rez-de-chaussée en arrivant ici il y a quelques semaines. mais ma destinée se trouve finalement au 3ème étage, en face du plus bruyant voisin du patelin.

alors je tape contre le bois de sa porte sans vergogne.

— wesh, t'as fait vi–

il se coupe lui même sans se priver de m'analyser de la tête au pied.

— y a une racli à la porte. qui l'a ramenée ? se tourne-t-il en direction de ses invités

je comprends rien du brouhaha de réponses qu'il a eu, alors je décide de prendre la parole pour élucider son mystère.

je vais pas rester bloquer sur son visage familier encore tout ce temps, ça va décrédibiliser mon mécontentement.

— bonsoir, j'suis simplement la voisine, montre-je ma porte du doigt, dont ses yeux suivent la trajectoire.

— n'importe quoi, pouffe-t-il lui aussi sans vergogne, t'es qui ?

comment ça n'importe quoi ?

forcément, je le regarde en fronçant les sourcils, attendant qu'il développe sa soudaine barre de l'année.

— ma voisine c'est monique. sourde, quasi muette et surtout bien moins conservée que toi. le combo parfait pour vivre à mon étage. donc t'es gentille, tu vas me répondre rapidement, t'es qui ? une fan, une groupie ?

j'hallucine,

— c'est toi qui va être gentil et m'écouter deux secondes. ça fait quatre fois que je laisse passer tes soirées qui font trembler mes murs tellement la musique y est forte. mais c'est vrai que monique la sourde m'avait pas dit en me filant son appart pour aller vivre dans notre maison de campagne qu'elle avait un voisin aussi casse-couille que toi. j'aurais dû mieux l'interroger.

GALAHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant