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je viens de raccrocher d'un appel d'une bonne heure avec mamie monique. c'est vintage à l'oreille, elle utilise toujours son fixe tout grésillant.

ça me fait de la peine de pas la voir autant que je voudrais, alors qu'elle traverse une période si difficile, mais je la sais bien entourée de mes cousins et de mes parents. donc ma culpabilité reste pas à son paroxysme durant des jours entiers.

je l'ai même fait grandement sourire, quand je lui ai raconté que mes nouveaux voisins qui étaient les siens auparavant, m'avaient demandé de ses nouvelles.

je suis maintenant sûre que ça l'embête pas autant qu'elle nous laisse croire, les attroupements de jeunes au même endroit. je l'ai perçu dans sa voix.

bref, l'entendre me conter ses anecdotes de la semaine a suffit pour rehausser ma journée, qui s'était voulue plutôt morose jusqu'à présent.

... faut dire que je me suis embrouillée avec malo pour une remarque de merde que je lui ai faite sur son appartement crassous.

ça lui a pas tellement plus que je lui dise que si elle avait des nouveaux boutons, c'est possiblement parce qu'il faut changer souvent ses draps et surtout sa taie d'oreiller.

j'aurais insinué trop fort qu'elle était boutonneuse et négligée.

pourtant, c'était pas mon intention et je le pense même pas. elle se plaignait juste d'avoir des imperfections sur le côté gauche du visage, alors que de base, elle a rien. j'ai voulu trouver raison à cette apparition, franchement j'aurais dû m'abstenir.

on a passé le reste du repas sur nos téléphones, à se jeter des regards à intermittence. y avait un froid de malade, entre nous. c'était long, surtout que mon forfait 3g est pas encore renouvelé. alors, à part regarder mes photos et répondre à mes parents, j'ai rien pu faire.

... bien rentabilisée, cette pause dej, super.

maintenant, je suis chez moi depuis mon retour du taff ... seule au monde.

mais je compte pas me laisser abattre, mamie m'a redonné de l'énergie et de la positivité, alors je vais libérer mes frustrations en faisant des gnocchis maisons.

c'est l'une de ses recettes ancestrales, piquée à notre voisine italienne, qui habite dans la longère en pierres, à côté de la maison de mes parents.

vu que j'ai forcé pour l'avoir, elle me l'a filé et me voilà maintenant à passer un coup d'éponge sur mon plan de travail avant d'attaquer les hostilités.

GALAHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant