20. Un plat signature

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» Lévi

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» Lévi

♪ Au singulier – Kemmler

Après un sommeil mouvementé, je me lève à l'aurore pour aller courir au bord de la seine. J'ai intégré la course dans ma routine quotidienne, à défaut d'avoir le temps pour d'autres sports et j'y ai pris goût. D'autant plus qu'à l'aube, Paris dort encore et c'est plus agréable d'avoir la ville pour soi. Même si ce n'est pas comparable avec New York ou encore San Francisco, il y a une espèce d'effervescence dans la ville qui rend les citoyens pressés et stressés. La course m'aide à me détendre, comme par le passé.

Tel un automate, après avoir dévalé sept kilomètres, je rentre au studio me doucher, me prépare un petit-déjeuner à base d'œufs et d'avocats, puis j'enfourche mon vélo en direction du restaurant. Le trajet est relativement court, vingt minutes. Mais, ce sont vingt minutes intenses et éreintantes dans le trafic parisien. À plusieurs reprises, j'ai vu ma vie s'arrêter sous les roues d'une voiture. Et les Parisiens ont un vocabulaire très fleuri. 

En somme, ce n'est pas la ville que je préfère, mais l'opportunité était trop importante pour ne pas y céder. Mon chef à San Francisco s'est affilié à un célèbre restaurateur français et le projet des Délices dorés a émergé. J'ai été surpris, mais surtout honoré qu'il pense à moi comme sous-chef. En plus de m'offrir un poste d'excellence, il m'a assuré une situation aisée dans la capitale. Moi qui ai connu le pire, je recommence à chatouiller le sommet de mon art et ce n'est pas pour me déplaire.

Lors de mon arrivée, nous avons repensé toute la carte et après seulement six mois, le restaurant a obtenu sa première étoile au guide Michelin. La récompense ultime pour un cuisinier en France, et ailleurs.

Une fois au restaurant, j'attache mon vélo dans l'arrière-cour du bâtiment. Je me suis fait voler une fois mon mode de transport, j'espère que c'est la dernière fois. Je passe par le vestiaire pour troquer ma veste avec mon tablier blanc et je m'en vais saluer l'équipe. Je profite du calme de la matinée pour me rendre derrière le comptoir et me faire un café. Une des serveuses qui nettoie des verres s'approche de moi et se pose de manière nonchalante contre le présentoir.

— Tu me dois toujours ce verre, dit-elle d'un air malicieux.

— Tu as une meilleure mémoire que moi, Clara.

En réalité, je m'en souviens, mais j'avais espéré qu'elle ne reviendrait pas à la charge. J'ai bien vu que depuis ma prise de poste au sein de la brigade, je lui plais. Malheureusement pour elle, je n'ai aucunement envie de commencer à fréquenter des collègues de travail.

— C'est parce que j'ai gagné le pari.

— Je vais tenir ma promesse, rassuré-je.

— À l'anniversaire de Léo ?

— C'est une idée.

J'avale mon poison préféré d'une traite et rince la tasse avant de passer en cuisine. L'équipe est quasiment au complet quand le chef fait irruption. Il fait claquer ses mains de manière à avoir l'attention de tous.

Coeur Coulant (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant