~ Chapitre 4 ~

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Paris, France

Aujourd'hui, en entrant dans mon coffee shop, je ressens une nervosité que je n'arrive pas à expliquer. Peut-être est-ce à cause de la pile de factures sur mon bureau, ou simplement le pressentiment que cette journée ne sera pas comme les autres. En allumant les lumières et en disposant les chaises, je tente de repousser ces pensées négatives.

À huit heures précises, les premiers clients commencent à arriver. Les habitués viennent chercher leur dose matinale de caféine, échangeant des sourires et des plaisanteries. Cette routine quotidienne m'apporte un réconfort certain, mais aujourd'hui, un détail me dérange : l'absence de Jules, mon barista le plus expérimenté, qui m'a appelée ce matin pour me dire qu'il était malade.

— Sophie, on va devoir gérer sans Jules aujourd'hui, lui dis-je en ajustant mon tablier.

— Ça va aller, Naïla. On s'en sortira, répond-elle avec son habituel optimisme.

Vers neuf heures, une livraison imprévue perturbe notre rythme. Un livreur dépose une caisse encombrante devant la porte.

— Excusez-moi, je n'ai rien commandé, dis-je, confuse.

Après vérification, le livreur se rend compte qu'il est à la mauvaise adresse.

— Désolé, c'est une erreur de notre part. Je reviendrai la récupérer plus tard, dit-il avant de partir rapidement sans me laisser le temps de protester.

La caisse bloque le passage, créant une gêne dès le début de la matinée. Peu après, un groupe de touristes entre, parlant fort et regardant partout avec curiosité. Ils s'installent à une grande table, riant et discutant bruyamment.

— Bonjour, bienvenue. Que puis-je vous servir ? dis-je en essayant de garder mon calme.

— On voudrait tous des cafés différents et quelques pâtisseries, s'il vous plaît, dit l'un d'eux, me tendant une longue liste.

Je prends leur commande en essayant de rester concentrée, mais l'agitation du café complique la tâche. Les commandes s'empilent, et je me rends compte que nous sommes à court de lait.

— Sophie, peux-tu aller chercher du lait chez l'épicier d'à côté ? On n'en a presque plus, dis-je en tentant de ne pas paniquer.

— Bien sûr, je reviens tout de suite, répond-elle avant de partir précipitamment.

Le temps passe, et les clients deviennent impatients. Un homme au comptoir, visiblement pressé, frappe sur le bois avec insistance.

— Ma commande, c'est pour aujourd'hui ou demain ? ironise-t-il.

— Je suis désolée, monsieur. Ça arrive tout de suite, dis-je en essayant de rester professionnelle.

En me retournant pour préparer sa boisson, je renverse accidentellement un pot de café moulu sur le sol. Je m'agenouille pour nettoyer, le cœur battant à tout rompre. Pourquoi tout va de travers aujourd'hui ?

Sophie revient enfin avec le lait, et je me précipite pour rattraper le retard. La file d'attente s'allonge, et je sens les regards des clients peser sur moi. En fin de matinée, une dispute éclate entre deux clientes pour une table.

— Excusez-moi, mais j'étais là avant vous, dit une femme d'un ton accusateur.

— Non, c'est moi qui étais ici la première ! rétorque l'autre.

Je m'approche pour tenter de calmer la situation.

— Mesdames, s'il vous plaît, nous avons d'autres tables disponibles. Je vais vous installer confortablement, dis-je en essayant de sourire.

Les heures passent, et je sens la fatigue m'envahir. À midi, Selma arrive. Elle remarque immédiatement mon air épuisé.

— Naïla, tu as l'air surmenée. Que se passe-t-il ? demande-t-elle en s'asseyant au comptoir.

— C'est une journée de folie, Selma. Je me demande si je suis vraiment capable de gérer tout ça, avoué-je, la voix tremblante.

— Tout le monde a des jours difficiles. Tu dois te rappeler pourquoi tu as ouvert ce coffee shop. C'est ton rêve, Naïla. Ne laisse pas une mauvaise journée te faire douter de tes capacités, dit-elle avec une sincérité réconfortante.

Je hoche la tête, mais les doutes persistent. Peut-être que je me suis trompée. Peut-être que je ne suis pas capable de gérer tout cela.

L'après-midi se poursuit avec une succession de petits désastres. Une machine à café tombe en panne, et une cliente se plaint de la musique trop forte. Chaque problème semble ajouter un poids supplémentaire sur mes épaules.

Vers quinze heures, alors que je m'accorde enfin une pause rapide, je m'assois à une table vide, la tête entre les mains, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Mes pensées sont interrompues par un appel téléphonique.

— Naïla, c'est moi. Comment ça va aujourd'hui ? demande ma mère avec douceur.

— Pas très bien, maman. J'ai l'impression de perdre le contrôle. Tout va de travers, dis-je en soupirant.

— Ma chérie, rappelle-toi que même les meilleurs entrepreneurs ont des jours difficiles. Ce qui compte, c'est ta passion et ta détermination. Ne laisse pas ces obstacles te faire douter de toi-même, me rassure-t-elle.

Ses paroles me réconfortent un peu, mais les défis de la journée sont loin d'être terminés. À cinq heures, un groupe de jeunes entre, bruyants et exigeants. Ils veulent des boissons complexes et des modifications à chaque commande. Je sens la pression monter.

— Sophie, peux-tu t'occuper de cette table ? Je vais essayer de réparer la machine à café, dis-je, essayant de garder la tête froide.

En essayant de résoudre le problème technique, je me rends compte que je n'ai peut être pas toutes les compétences nécessaires pour gérer tout ce qui se passe. Peut-être ai-je besoin de plus de formation ou de personnel supplémentaire.

La fin de journée approche enfin, et les derniers clients quittent le coffee shop. Je ferme la porte derrière eux, un soupir de soulagement m'échappant.

— On a survécu, dit Sophie en riant légèrement, épuisée mais toujours de bonne humeur.

— Oui, on a survécu, mais je dois vraiment réfléchir à tout ça. Je ne peux pas continuer comme ça, dis-je, pensant à tout ce que Selma et ma mère m'ont dit.

Je prends le temps de ranger et de nettoyer, mes pensées flottant entre les souvenirs de cette journée stressante et mes pensées profondes. Les doutes me submergent.

Sur le chemin du retour, les rues calmes de la ville m'apaisent un peu. Je me promets de prendre le temps de réfléchir sérieusement aux mesures à prendre pour améliorer la gestion du café.

The Perfect BlendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant