Chapitre 2

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« Chers fans du monde entier,

Je souhaite adresser mes vœux de prompt rétablissement à mon camarade Stuart Gaguette, qui a été victime aujourd'hui d'un terrible accident. »

# GirlPowerF1 # TeamFaby #MotoGPGoddess

Le sourire espiègle de Faby s'élargit lorsqu'elle ajouta une photo soigneusement choisie et qu'elle appuya sur le bouton "publier". Regardant le visuel d'accompagnement qui apparaissait sur les réseaux sociaux, elle ne put s'empêcher de se délecter de cette représentation d'elle-même, grande et confiante, à côté de la petite silhouette, presque ridicule, du nabot Gaguette. Un très bel effet. Elle savoura le contraste, mesurant l'impact d'une image faussement bienveillante.

**

Il était 20h bien tassées lorsque Faby, portant son casque et sa spectaculaire tenue de motarde, sortit des vestiaires de l'écurie. Elle avait la démarche triomphante, enthousiasmée par sa performance du jour, si supérieure à celle de son équipier.

Et précisément, quand elle pensait au Gaguette... Il apparaissait ! C'est ainsi qu'elle le croisa au milieu du couloir désert.

– Hey, chérie ! s'exclama-t-il en brandissant le bandage qui ornait son poignet droit. Rien de cassé, juste... hyper sensible, tu vois ?

Il secoua doucement son articulation, affichant son éternel et insupportable sourire bravache qui plaisait tant à la presse et au public.

Mais la championne, le regard acéré et l'esprit guère rasséréné par les malheurs de Gaguette, en avait marre de devoir se farcir la condescendance de ce fier-à-bras. Vive comme l'éclair et puissante comme un ouragan, sa main vola et se referma tel un étau sur le poignet bandé de son équipier qui poussa un cri de douleur.

– Écoute-moi bien, desgraçado ! rugit-elle. Tu ne m'appelles plus jamais "chérie". Você entende ?

Ses yeux plantaient des dagues invisibles dans le regard incrédule de sa victime.

– Aïe ! Mais tu es folle ! protesta-t-il, la voix altérée par le supplice. Lâche mon poignet, bon sang !

– Ta gueule, nabot !

Elle le plaquait contre le mur, maintenant fermement la pression sur ses articulations meurtries pour que la leçon s'imprime.

Finalement, au bout de quelques secondes qui parurent interminables à l'Américain, elle relâcha sa prise, mais ses yeux ne perdirent rien de leur intensité.

– Ce n'est pas un jeu, Stuart. Si tu veux rester dans MON équipe, tu dois me respecter, et plus encore... lui lança-t-elle d'un ton qui n'admettait aucune réplique. Il n'y aura pas d'autre avertissement.

Gaguette, frottant son poignet sensible, se tût. Il fixait le vide d'un air troublé, l'agression qu'il subissait lui semblant aussi improbable qu'humiliante. Pendant ce temps, la belle pivota sur ses talons et se dirigea vers la sortie. Chacun de ses pas retentissait d'une assurance nouvelle, messagers d'une promesse de combat éternel.

**

Son entrée dans le bureau du team manager, Peter Werner, fut tonitruante. Elle portait sa combinaison de moto en cuir noir, taillée sur mesure et valorisant chaque courbe de sa silhouette aéro-athlétique. Cette tenue était bien plus qu'une protection : c'était une seconde peau, un élément de sa personnalité complexe et incisive, lui donnant une allure oscillant entre danger et invitation.

Dans le même esprit, son beau visage impressionnait. Il était illuminé par un maquillage appliqué avec expertise. Ses yeux, encadrés de longs cils que soulignait un trait d'eyeliner, exprimaient une intensité énigmatique, tandis que ses lèvres, peintes en un rouge audacieux, incarnaient le désir. L'ensemble était sublimé par ses longs cheveux bruns, soyeux et brillants. Évoquant à la fois l'ordre et la liberté, de douces mèches cascadaient avec nonchalance jusqu'aux épaules, offrant un contraste idéal avec la dureté virile du cuir.

Je t'aurai au tournantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant