Chapitre 27

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Jour du drame

Dans l'obscurité de la chambre, les rideaux de la fenêtre entrebâillée ondulaient doucement sous le souffle de la brise nocturne. La chaleur surprenante de ce début de mois de septembre avait persuadé Stuart Gaguette de se coucher dans le plus simple appareil, son corps nu se mêlant à des draps aussi fins que légers, tandis que le tic-tac hypnotique de l'horloge murale mesurait un temps qui semblait suspendu.

Soudain, un premier bruit le troubla, un genre de roulement à billes. Il l'identifia : C'était la grande porte coulissante du séjour qui s'ouvrait.

Gaguette, encore bercé par les plaisirs de son sommeil profond, perçut l'anomalie, mais la refusa. Ses yeux s'entrouvrirent, puis se refermèrent : le bruit s'était arrêté, ça devait venir de l'étage du dessus.

Il replongea dans les limbes quand une nouvelle sonorité insolite se fit entendre. Un frottement léger, comme... comme des pas sur la moquette. Inconsciemment, il intégra tout cela à ses songes et il en fit la base d'un nouveau cauchemar : une silhouette noire tenant une épée et avançant à pas de loup en direction de sa chambre, sa main gantée se posant sur la poignet de porte et commençant à la tourner.

Mais même dans son rêve, il se mit à douter devant tant de réalisme. Une alarme interne lui hurla d'agir, de se réveiller et de regarder ! C'est qu'il fit, ouvrant les yeux pour découvrir l'infernale vérité.

Il vit la porte de la chambre qui s'entrebâillait et une silhouette qui se glissait à l'intérieur pour venir jusqu'à lui, la lame d'un couteau à cran d'arrêt jaillissant de sa main, tel un éclair, en émettant une signature sonore métallique.

Privé de voix et de mouvement, totalement paralysé de terreur, il fixa son terrifiant visiteur, chaque muscle de son corps lui criant, en vain, de s'activer.

L'ombre se mut avec une aisance diabolique. Lentement, elle se pencha au-dessus de lui, puis, avec un surprenant mélange de délicatesse et de puissance, elle l'enjamba, immobilisant ses membres sous une pression fermement calculée.

Il sentit le cuir, dur et glacé, contre sa peau nue, tandis que la main gantée tenait vigoureusement l'arme et pressait le plat de la lame sur sa gorge. Un souffle court s'échappa de ses lèvres entrouvertes ; pas un son, pas un cri ne pouvait en sortir.

Soudain, un tremblement imperceptible parcourut tout son corps devant la vérité qui s'affichait à lui : Un filet de lumière, évadé d'un lampadaire, avait glissé sur les bords de la fenêtre pour mourir sur le visage de son agresseur qui n'était autre que... Faby Pereira !

Les yeux affolés de l'Américain ne purent détourner le regard de celui de son bourreau, pleins de perversion et de cruauté. Un ricanement discret s'éleva dans l'air immobile. Ce n'était pas un rire de joie, mais l'expression démente de la malveillance :

"Mon pauvre Stuart, souffla Faby avec une douceur veloutée plus tranchante que la lame du couteau, nous savions tous deux que ce moment était inévitable. T'avoir brisé sportivement et mentalement ne me suffisait pas. Il me restait un acte revivifiant à accomplir : te finir physiquement. Pour le bien de la société. Car les déchets doivent être éliminés, tu comprends cela, n'est-ce pas ?"

La tueuse conclut son message d'un murmure fatal : "Adieu !" Comme pour ponctuer ses mots, elle pressa sa gorge de la partie tranchante du couteau, faisant aussitôt jaillir le sang. Il hurla.

**

Il se réveilla d'un bond, se redressa et alluma sa lampe de chevet, le corps trempé de sueur. La chambre était silencieuse. Elle baignait dans la normalité, un environnement sans traces de l'horreur qui l'avait assailli. Clignant des yeux, il essaya de s'ancrer à la réalité, passant des mains tremblantes sur son visage et sa gorge intacte.

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