𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟑

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   La tension entre nous trois est palpable, lourde, comme une tempête sur le point d'éclater. Après la confrontation dans la bibliothèque, il est devenu impossible d'ignorer les émotions qui bouillonnaient sous la surface. Chaque regard échangé, chaque geste, chaque mot prononcé semble chargé d'une intensité nouvelle, et je savais que tôt ou tard, cette tension trouverait son point de rupture.
Cette nuit-là, je me retrouve à errer dans le manoir, incapable de trouver le sommeil. Mon esprit est en ébullition, tiraillé entre Azrael et Alexander, entre le désir et la culpabilité, l'incertitude et l'envie. Je monte lentement les escaliers, guidée par une force invisible, et me dirige instinctivement vers la chambre d'Azrael.
À ma grande surprise, la porte n'était pas verrouillée. Poussée par une impulsion que je ne comprenais pas moi-même, je l'ouvris doucement, m'attendant à trouver Azrael seul. Mais à peine avais-je franchi le seuil que je réalise qu'Alexander était là aussi, assis dans un fauteuil près de la fenêtre. Leurs regards se levèrent vers moi en même temps, et un silence lourd s'installe.
Azrael était debout près du lit, les bras croisés, son regard intense posé sur moi. Alexander, lui, avait l'air plus calme, mais ses yeux trahisse une sorte d'appréhension mêlée d'une étrange résolution.

-"Tu ne devrais pas être ici," murmura Alexander, mais il n'y avait aucune réprimande dans sa voix, juste une constatation.

Je fermai la porte derrière moi, sentant mon cœur battre plus fort dans ma poitrine.

-"Peut-être que si," répondis-je doucement, mes propres mots me surprennent.

Azrael fait un pas vers moi, son regard brillant d'une lueur indéfinissable.

-"Est-ce que c'est ça que tu veux vraiment ? " demanda-t-il, sa voix grave résonnant dans la pièce.

Je savais que cette question allait bien au-delà de ce moment précis. Elle portait sur tout ce que nous avions évité, tout ce que nous avions nié. Et dans cette pièce, à cet instant, la seule réponse qui me venait à l'esprit était

-"Oui".

Je hochai lentement la tête, ne sachant pas si je venais de faire le bon choix, mais certaine que c'était celui que je devais faire.

-"Je ne peux pas vous choisir l'un contre l'autre, "dis-je enfin. "Mais je ne veux pas non plus vous perdre."

Le silence qui suivit est presque assourdissant. Puis, contre toute attente, Alexander se leva et s'approcha de moi. Son regard est doux, presque réconfortant.

'"Alors, peut-être que la seule façon de résoudre ce dilemme... c'est de ne pas choisir."

Azrael ne dit rien, mais la tension dans son corps se relâche légèrement. Il s'avançe à son tour, jusqu'à ce que nous soyons tous les trois à seulement quelques centimètres les uns des autres, formant un triangle où chaque point était connecté par un fil invisible et puissant.
Je sentis la chaleur d'Azrael derrière moi, son souffle sur ma nuque, tandis qu'Alexander se tenait devant moi, son regard ancré dans le mien. Tout était si intense, si irréel, et pourtant... cela faisait un étrange sens.
Alexander fait le premier à agir, ses doigts effleurant doucement mon visage avant de descendre lentement le long de ma gorge, jusqu'à ce qu'il prenne ma main dans la sienne.

-"On peut explorer ça," murmura-t-il, sa voix basse et veloutée. " Ensemble."

Je ne réponds pas, incapable de trouver les mots. Mais quand je sens Azrael se pencher vers moi, déposant un baiser léger sur mon épaule, je ferme les yeux, submergée par une vague de désir.
Tout semble se dérouler au ralenti. Les mains d'Azrael glissant sur ma taille, les lèvres d'Alexander rencontrant les miennes dans un baiser doux mais passionné. Il y avait une coordination naturelle entre eux, comme s'ils avaient fait cela toute leur vie, comme si c'était quelque chose d'inévitable.
Azrael murmure contre ma peau, ses paroles indistinctes mais brûlantes, tandis qu'Alexander continue de m'embrasser, ses mains explorent chaque centimètre de ma peau. Leurs touches étaient différentes mais complémentaires, l'une plus brute, l'autre plus tendre, mais toutes deux pleines de ce désir partagé.
Je me laisse emporter, perdue dans ce tourbillon de sensations et d'émotions. La chaleur de leurs corps contre le mien, leurs mains qui me faisaient découvrir de nouvelles formes de plaisir, les murmures qui emplissaient l'air, tout cela fusionnent en une seule expérience, inédite et enivrante.
Alors que la nuit avançait, nous nous laissons aller à cette danse envoûtante, oubliant tout le reste, abandonnant toutes les réserves. C'était comme si, pour un moment, nous avions trouvé un équilibre dans cette tension, une façon de partager ce qui nous liait sans briser ce que nous avions.
Au petit matin, alors que les premières lueurs du jour pénétraient dans la chambre, je me retrouvai blottie entre eux, le corps encore engourdi par les événements de la nuit. Azrael était endormi à mes côtés, son bras jeté négligemment sur ma taille, tandis qu'Alexander, éveillé, me regardait avec une douceur qui me réchauffait le cœur.

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