chapitre 30

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L'agent Altamiro était abasourdi par ce qui se déroulait sous ses yeux. Tout cela se passait sans qu'il n'ait rien vu venir, bien qu'il ait ressenti que quelque chose de secret se tramait au commissariat. Il ignorait qui était derrière ces manigances. Dans le doute, il fit appel à Warren pour lui demander de venir, même si l'heure était déjà très tardive.

Pendant ce temps, Lee changea soudainement de destination. Il fit demi-tour et se dirigea vers l'appartement de l'agent Altamiro, ignorant les appels incessants de Jonathan Crawford. Une fois arrivé à l'appartement, il ouvrit la porte avec assurance et se dirigea directement vers la chambre de Joyce. Là, il ouvrit un des tiroirs et y déposa soigneusement le couteau utilisé pour tuer Marck Williams. Seulement après cela, il répondit enfin à l'appel de Crawford.

— Allô ? dit Lee d'un ton glacial.

— Où es-tu ? Marck Williams s'est échappé, annonça Crawford d'une voix pressante.

— Ne t'inquiète pas, ce n'est plus un problème, répondit Lee calmement.

— Comment ça ? demanda Crawford, surpris par la réponse de Lee.

— Je viens de te dire qu'il n'est plus un problème pour qui que ce soit, répéta Lee avec insistance.

— Ne me dis pas que tu l'as... commença Crawford, sa voix baissant d'un ton.

— Oui, confirma Lee sans émotion.

— Mais ça complique tout pour nous ! s'exclama Crawford, l'angoisse montant dans sa voix.

— Non, ne t'inquiète pas, je sais ce que je fais, dit Lee en quittant l'immeuble de l'agent Altamiro, son regard durci par la détermination.

Lee descendit les marches de l'immeuble, ses pas résonnant dans la cage d'escalier sombre et silencieuse. La nuit était fraîche, et un léger vent s'insinuait dans les rues désertes. Il savait que chaque mouvement était désormais crucial, que la moindre erreur pourrait le trahir. Mais il n'était pas homme à laisser le doute l'envahir.

Il se rappelait encore des yeux implorants de Marck Williams, du dernier souffle qu'il avait arraché à cet homme. Un sentiment de puissance l'avait envahi à cet instant précis, mais il savait que cette victoire ne serait complète que si tout se déroulait comme prévu. Aucun détail ne devait être négligé.

En atteignant la rue, Lee aperçut une voiture garée un peu plus loin. Il reconnut immédiatement le véhicule. Jonathan Crawford, nerveux et incapable de rester en place, l'attendait en tapotant le volant avec impatience. Lee marcha calmement vers lui, son visage impassible.

Il ouvrit la portière passager et s'installa à côté de Crawford sans un mot. Le silence était lourd, mais Lee ne s'en souciait pas. Il savait que Crawford finirait par craquer et poser la question qui le rongeait.

— Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? murmura finalement Crawford, son regard fuyant celui de Lee.

Lee tourna lentement la tête vers lui, analysant son partenaire. Jonathan Crawford était un homme fragile, facilement influençable, et Lee en avait pleinement conscience. Mais il était utile. Pour l'instant.

— Maintenant, on attend, répondit Lee d'une voix ferme. Tout est en place. Altamiro commencera à douter, à se demander s'il peut faire confiance à ses collègues. La peur et la suspicion se répandront comme un poison dans les veines du commissariat. Et quand le moment sera venu, nous frapperons.

Crawford hocha la tête, bien qu'une lueur d'inquiétude demeurait dans ses yeux. Lee le remarqua, mais il n'en fit rien. Il n'avait pas besoin de Crawford pour réfléchir. Seulement pour obéir.

A l'encre de nos veinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant