Chapitr 6

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         Ville de Miami, huit heures onze

L'avion de Serena atterrit enfin. "Arrivé enfin," se dit-elle. Elle prit ses bagages et en sortant, elle croisa une vieille amie du lycée à qui elle eut du mal à reconnaître.

- Serena ! Serena !

- Oui, répondit Serena d'une voix surprise.

- Tu ne te souviens plus de moi ? demanda la jeune femme.

- Attends ! Attends ! Ne dis rien, c'est pas vrai, quel changement ma belle, dit Serena.

Contente de retrouver une de ses amies, c'était Patricia Thomasson, sa voisine de classe au lycée.

- Oui, je suis vraiment désolée pour la perte de ta mère. Ça nous a tous touchés ; je ne suis pas sûre que ton père aurait pu faire une telle chose, dit Patricia.

Une larme échappa à Serena sans crier garde ; elle ne savait quoi répondre.

- Je te comprends, ce n'est pas facile. Tu ne sais pas qui croire ni où donner de la tête. Que penses-tu faire de ton côté ? demanda Patricia à Serena.

- Premièrement, je compte me rendre au poste de police pour obtenir plus d'informations, mener des enquêtes de mon côté, car je ne peux pas laisser traîner le nom de mon père dans la boue, dit Serena d'une voix remplie de haine et de vengeance.

- D'accord, je te laisse, mon fiancé est déjà là, dit Patricia en se dirigeant vers la sortie.

Serena appela un taxi.

- Où je vous dépose, madame ? demanda le chauffeur.

- Coconut Grove, répondit Serena.

Serena ne savait pas comment elle allait réagir ; pour la première fois, elle allait traverser la porte de sa maison familiale sans voir son père en train de lire ses journaux ou un roman policier, ou sa mère en train de préparer son plat préféré. Tous ces bons moments, ces souvenirs lui trottaient dans la tête. Elle voulait que tout cela soit juste un mauvais rêve ; pouvoir encore serrer ses parents contre elle, pour la dernière fois.

- Madame ! Madame ! Nous sommes arrivés, dit le chauffeur.

Ces mots la firent sortir de ses pensées.

- Ah, désolée, j'étais ailleurs, dit Serena avec un sourire forcé. Combien vous dois-je ?

Huit dollars, dit le chauffeur. Serena sortit un billet de dix dollars et lui dit de garder la monnaie. Elle entra dans la maison. Elle était comme elle l'imaginait, sans vie ; elle n'y retrouvait plus cette joie, elle n'arrivait plus à se retenir tellement qu'elle avait mal, elle voulait juste voir ses parents, oui, ses parents à elle. Elle devrait se montrer forte pour mener l'enquête de son côté.

Serena partit pour le poste de police de la ville de Miami, où elle avait passé toute son enfance. Elle demanda à voir le chef de la police et entra dans le bureau de celui-ci.

- Bonjour monsieur, je viens vous voir à propos d'une idée qui m'a traversé l'esprit il y a une demi-heure. Je vais d'abord me présenter, je suis la fille de MARCK Williams et Elizabeth.

- Enchanté madame...?

- Serena Williams.

- Je suis le capitaine Laurent King. Je ne suis pas chargé de l'enquête sur votre mère. Il faut aller voir l'agent Altamiro, madame Williams, troisième couloir, la première porte à gauche.

- Merci, Mr. King.

- Je vous en prie, le plaisir est partagé. Ce n'est pas tous les jours qu'on reçoit une si belle femme.

- Je suis touchée par vos mots, Mr. King.

- Je pense que c'est ici le bureau de l'agent Altamiro, toc, toc.

- Vous pouvez entrer.

- Bonjour Mr. Altamiro, dit Serena.

- Bonjour madame. Moi, je ne suis pas l'agent Altamiro, dit l'agent Biazi.

- Désolée, je pense que je me suis trompée de bureau. Je pensais que c'était le bureau de l'agent Altamiro, dit Serena.

- Oui, c'est bien son bureau, mais l'agent Altamiro n'est pas encore là. À qui ai-je l'honneur ? demanda l'agent Biazi.

- Serena ! Serena Williams.

- Enchanté de faire enfin votre connaissance. Moi, c'est l'agent Biazi.

- Moi de même, répliqua Serena.

- Vous pensez qu'il en a encore pour des heures ? demanda Serena.

- Je ne sais vraiment pas. Ce n'est pas dans ses habitudes d'être en retard. Je suis même surpris de son retard. Il est toujours le premier à être là, dit l'agent Biazi.

* *

- Putain, il est quelle heure ? J'ai mal à la tête.

- Tu es déjà debout, je ne voulais pas te déranger, quand tu dormais, dit Lee.

- J'ai déjà préparé le petit déjeuner, le temps pour toi de prendre une douche, dit Lee.

- Je n'ai vraiment pas le temps pour ça, je suis déjà en retard pour le travail, je suis vraiment désolé, dit l'agent Altamiro.

- Tu ne vas pas partir dans cet état, sois raisonnable, passe au moins de l'eau sur ton visage, lui proposa Lee.

- D'accord.

L'agent Altamiro se leva en direction de la salle de bain. Il se passa de l'eau au visage, avec beaucoup de questions en tête. Qu'est-ce qui s'est passé ici ? Il ne se rappelait de rien. Comment était-il arrivé dans le lit d'un inconnu, à moitié nu ? Joyce sortit de la douche en direction du salon.

- Pas mal ton appartement, dit l'agent Altamiro.

- Merci! Pas mal ton corps, dit Lee.

- Joyce afficha un sourire gêné.

- Je voudrais savoir ce qui s'est réellement passé, je suis perdu... dit Joyce.

- Erick Lee.

- Voilà, désolé Lee, j'ai vraiment besoin de savoir ce qui s'est passé, demanda Joyce.
Avant que Lee ait le temps de répondre, le téléphone de Joyce se mit à vibrer, la première fois il laissa vibrer, puis il se mit à vibrer à nouveau. Il était obligé de répondre, c'était l'agent Biazi.

- Allô, comment tu vas ? demanda l'agent Biazi.

- Je vais bien, merci. Et toi ? Quoi de neuf de ton côté ? dit l'agent Altamiro.

- Je vais aussi bien. Je voulais savoir si tu avais encore pour longtemps, car Serena Williams est arrivée et elle demande après vous, dit l'agent Biazi.

- Sérieux! Dis-lui de m'attendre, j'arrive dans trente minutes, le temps pour moi de finir ce que je suis en train de faire, dit l'agent Altamiro.

- Je vois que tu es pressé. Dans quoi tu travailles ? demanda Lee.

- Je suis agent de police, dit l'agent Altamiro.

- Je n'ai pas vu ton arme ni ton insigne, dit Lee.

- Je n'aime pas trop me promener avec ça quand je vais prendre des bières, on ne sait jamais, répondit l'agent Altamiro.

A l'encre de nos veinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant