Chapitre 33

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Le sénateur quitta la salle à manger sans un mot, ses pas lourds résonnant dans le silence oppressant de la maison. Il monta les escaliers d'un pas déterminé, se dirigeant vers son bureau. Une fois à l'intérieur, il ferma la porte derrière lui et tourna la clé dans la serrure, s'assurant que personne ne pourrait entrer sans son consentement.

Le bureau, son sanctuaire, était une pièce imposante, décorée avec des meubles en bois sombre et des étagères remplies de livres et de dossiers confidentiels. Mais c'était derrière le grand tableau accroché au mur, juste au-dessus de son bureau, que se trouvait son véritable trésor.

D'un geste ferme, il déplaça le tableau, révélant un coffre-fort intégré dans le mur. Le sénateur tapa un code qu'il connaissait par cœur, ses mains tremblant légèrement sous la pression des événements. Le bip discret du mécanisme indiqua que le code avait été accepté, et le coffre s'ouvrit avec un léger déclic.

À l'intérieur, des liasses de billets soigneusement rangées s'entassaient, des sommes considérables provenant de transactions illégales, de pots-de-vin et de diverses opérations financières obscures. Le sénateur attrapa plusieurs liasses d'argent et les plaça dans un sac de cuir qu'il avait préparé à l'avance.

Mais ce n'était pas tout. Il prit aussi une série de documents, certains incriminants, d'autres essentiels à ses prochains mouvements. Parmi eux se trouvaient des preuves de transactions avec plusieurs de ses associés corrompus, ainsi que des dossiers qu'il avait utilisés pour manipuler des adversaires politiques.

Il resta un instant, le regard fixé sur ces papiers. Tout ce qu'il avait bâti reposait dans ses mains, et maintenant, tout cela menaçait de s'effondrer. S'il devait fuir, il ne pourrait compter que sur ce qu'il pouvait emporter avec lui. Une échappatoire se dessinait déjà dans son esprit : il devait disparaître avant que tout ne s'écroule complètement autour de lui.

Le sénateur referma le coffre avec soin, remit le tableau en place et rangea le sac dans un coin du bureau. Il devait encore contacter certains de ses alliés, mais il savait que le temps jouait contre lui.

Assis à son bureau, il se massa les tempes, les yeux fermés, cherchant une solution. Sa famille venait de le renier, sa carrière était ruinée, et son empire financier était sur le point de s'effondrer. Il devait maintenant compter sur Jacob Harris pour l'aider à garder une longueur d'avance, mais il savait au fond de lui qu'il ne pourrait plus compter que sur lui-même.

Le sénateur, après avoir rangé l'argent et les documents dans son sac, se dirigea précipitamment vers sa chambre. Le soleil matinal filtrait à travers les rideaux, illuminant la pièce d'une lumière crue, implacable. Il attrapa quelques vêtements et les fourra dans son sac de cuir avec une certaine hâte. Le temps semblait s'écouler trop vite, et la tension était palpable. Il savait qu'il n'avait plus beaucoup de temps.

Une fois prêt, il descendit rapidement les escaliers, ses pas résonnant lourdement dans le manoir silencieux. En atteignant le garage, il ouvrit la porte avec précaution, jetant un coup d'œil furtif dehors. Il monta dans sa voiture, espérant pouvoir fuir avant que la situation ne devienne incontrôlable.

Mais alors qu'il insérait la clé dans le contact, un bruit sourd attira son attention. À l'extérieur, des sirènes de police se mirent à retentir. Des voitures de patrouille s'arrêtèrent devant le manoir, et les lumières bleu et rouge des gyrophares éclairaient déjà l'allée. Le sénateur comprit immédiatement ce qui se passait. Il serra les poings sur le volant, pris au piège.

Les agents de police se précipitèrent autour de sa voiture. L'un d'eux s'approcha, la main posée sur son arme, et frappa à la vitre.

— Monsieur Debuck, sortez du véhicule immédiatement ! Vous êtes en état d'arrestation, déclara l'agent d'une voix forte et autoritaire.

A l'encre de nos veinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant