Partie 3 Chapitre 17 : Une véritable ménagerie

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— Miaou !

Le miaulement du chat réveilla l'humain qui s'agaça.

— Ulthar ! Pas si tôt le matin, s'il te plaît ! grommela-t-il, tout en caressant le félin qui se frottait contre lui.

Ce dernier essaya bien de se rendormir, mais c'était impossible à cause de son animal de compagnie qui, ne le voyant pas se lever, commença à sortir ses petites griffes aiguisées et à le griffer. Un cri de douleur s'échappa des lèvres de l'humain qui voulut saisir Ulthar pour se venger, mais habile, ce dernier sauta en bas du lit.

Ne pouvant plus retrouver le sommeil, l'homme se leva et soupira. Il dépassa le maine coon âgé d'un an et lui mit des croquettes dans sa gamelle. Heureux, le félin dévora son petit-déjeuner tandis que son propriétaire rejoignait la salle de bain pour se désinfecter. Il alluma la lumière de la pièce et se contempla dans le miroir tandis que le produit tuait les microbes de sa plaie, le faisant à peine grimacer.

Un jeune homme d'une vingtaine d'années le regardait au travers de la surface réfléchissante. Ses cheveux courts encadraient sa tête, s'unissant à sa barbe épaisse pour encercler complètement un visage rond. Le reflet et l'original croisèrent leur regard et ils se sourirent mutuellement, la lueur espiègle dans leurs yeux marrons s'illuminant.

— Aujourd'hui, je reçois enfin mes affaires !

Il se dirigea rapidement vers la porte d'entrée de son appartement avant de se souvenir qu'il était torse nu, avec seulement un bas de pyjama. Il opéra un demi-tour, enfila des vêtements à la va-vite, puis retourna vers la sortie.

— Ne fais pas de bêtises, Ulthar ! Je ne serai pas long !

Le chat observa son maître fermer la porte, la tête penchée sur le côté en entendant son prénom. Le jeune homme mit ses écouteurs et, tandis que le livre audio lui racontait avec attention les détails d'une nouvelle de H. P. Lovecraft, il se rendit à la poste de Clermont-Ferrand. Après avoir attendu quelques minutes, il récupéra son colis et, après quelques courses, il rentra.

Esquivant habilement son animal de compagnie qui se ruait sur lui pour lui faire la fête, il posa son paquet sur la table et le déballa après avoir retiré l'étiquette indiquant « Lucas Lecomte ». Retirant rapidement les vêtements du paquet, il sortit avec joie son SARV.

— Maintenant que je t'ai enfin, je vais pouvoir jouer à Gillarg Stories.

Tout content de pouvoir profiter de Gillarg Stories, il joua un peu avec son chat afin de le fatiguer et, lorsque ce dernier alla se coucher dans son arbre à chat pour se reposer, le garçon ferma la porte de sa chambre après avoir vérifié que le félin ne manquait de rien. Il se jeta sur son lit qui grinça légèrement sous son poids et se connecta à la machine.

Cette dernière lui avait été retirée il y a de cela six mois, juste après qu'il ait acheté et téléchargé Gillarg Stories. En effet, à la suite de la mort de ses parents cinq ans auparavant, le jeune homme avait dû vivre quelques années avec son oncle, son tuteur légal. Ce dernier, peu scrupuleux, avait essayé d'obtenir à tout prix la richesse de son frère mais malheureusement pour lui, Lucas était un garçon malin qui s'intéressait à tout. Utilisant ses connaissances en droit, il avait rapidement pu empêcher son « protecteur » de toucher à son argent et avait essayé de rapidement fuir sa demeure. Seulement, Stéphane Lecomte, aussi rusé que son neveu, avait réussi à lui subtiliser une partie de ses affaires, dont son SARV, lors du déménagement effectué six mois auparavant. Usant de nouveau de la loi, le jeune homme de vingt ans avait réussi à récupérer ses biens et était heureux de voir que rien n'avait été abîmé.

Gillarg Stories (T1) : Une nouvelle guildeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant