Partie 19 - Amertume

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JASMINE

Isabella venait de finir de nous montrer les pas que nous allons devoir essayer d'intégrer dans notre mémoire et tenter de reproduire le jour de la représentation au Grand Bleu.

C'est une chorégraphie assez simple dans l'ensemble mais elle requiert beaucoup de travail et surtout beaucoup d'émotion. Ce qui est un problème pour moi puisque quand je danse je suis raide et aussi tendue qu'un fil en argent.

Ma foi, Isabella m'a tout de même intégré à l'équipe et je ne compte pas rater cette chance. Après tout, la danse malgré le fais que ce soit pour elle que je le fais, c'était également toute ma vie, autrefois.

Isabella : allez les filles...montrez moi comment vous vous en sortez !

Isabella tape dans ses mains et je sursaute presque en observant du coin de l'œil la silhouette de l'homme dehors. Il n'a toujours pas bougé d'un pouce et la chair de poule me couvre la peau depuis plus de trente minute déjà. Eloïse a voulu que l'on prévienne Isabella et qu'on prévienne l'autorité mais je n'ai pas envie de faire de scandale.

Je préfère me faire toute petite dans cette ville que j'aimais beaucoup lorsque j'étais petite. Je n'ai pas forcément envie de revoir la police, j'ai vécu un sorte de traumatisme quand j'étais jeune et tout ça m'angoisse énormément.

Je pousse un profond soupire et tente d'ignorer le regard appuyé que me lance Éloïse. Je ferme les yeux et essaye de me plonger dans l'ambiance de la danse. Mon corps se soulève et j'étire mes bras au dessus de ma tête tout en inspirant profondément. Mes pieds se lèvent en pointe et j'effectue une première rotation puis ma jambe droite se tend et se lève juste à côté de ma tête, je fais le vide dans mon esprit et me concentre uniquement sur les mouvements que mon corps doit effectuées.

Je suis le rythme de la musique et mon corps s'élance dans une danse à la fois trouble mais aussi contrôler. Je ressens une sorte de colère lorsque je danse et Isabella m'ordonne de ralentir mais je suis comme complètement démuni de moi même. Mes pieds s'élancent sur le sol et mon corps suis sa propre trajectoire.

Mon pied droit en pointe, prend appuis sur le sol et l'autre s'élève en arrière me faisant pencher légèrement le buste en avant, mon bras gauche se tend devant moi par la même occasion et je le regarde prendre racine et s'élancer afin d'effectuer le deuxième mouvement.

Je m'élance dans les airs et prend appuis sur mes jambes puis j'effectue un grand écart rapide et maîtriser qui me vaut quelques applaudissements des filles. Le pas n'est pas vraiment inclus dans la chorégraphie mais à ce moment là je veux juste oublier. La danse n'est-elle pas un moyen de s'amuser ?

Isabella : Jasmine...tu...-

La voix de Isabella me sort de ma transe et je finis en effectuant une triple rotation, les bras écartés autour de mon corps qui semble être brûlant, ma peau est couverte de sueur et j'ai l'impression d'avoir couru un marathon. Ma jambes se tend et je tourne trois fois aussi vite que je le peux puis je courbe l'échine et réouvre les paupières.

La musique est finis depuis quelques secondes et je tombe sur une dizaine de paire de yeux qui me regarde à la fois surpris et choquée.

Mon visage s'échauffe d'embarras et je jette un coup d'œil à Éloïse qui semble s'essuyer les yeux à l'aide de son avant bras. Lorsqu'elle croise mon regard elle me souris très sincèrement et je plisse les yeux.

Imrâd & Jasmine : la misère n'a jamais été aussi belle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant