Chapitre 41

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Nath

Nan ce n'est pas possible. Je refuse de croire ce que je viens de voir. C'est un cauchemar, je vais me réveiller dans les bras de Luis et tout ira bien.

Mais, malheureusement, je suis bien réveillé. Stacy se tourne vers moi avec un grand sourire, visiblement très contente que j'ai assisté à ça.

Luis se tourne lui aussi vers moi et je croise ses yeux gris. Une larme coule sur ma joue sans que je ne puisse l'en empêcher. Je tourne les talons et m'en vais en courant, ne pouvant supporter ça plus longtemps.

Je l'entends m'appeler mais je ne m'arrête pas. Je continue d'avancer sans me retourner. Des larmes coulent sur mes joues, me faisant voir flou.

Soudain, je heurte quelque chose et je manque de tomber mais des bras me rattrapent à temps. Je relève la tête et vois que c'est Luis.

Je me dégage et m'apprête à partir mais il me saisit le poignet.

- Attends, c'est pas ce que tu crois.

- Te fous pas de ma gueule ! crié-je en me tournant vers lui. Je me disais bien que c'était bizarre que du jour au lendemain tu décides de ne plus te cacher. J'aurais dû me douter que quelque chose ne collait pas.

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Pourquoi j'aurais décidé de ne plus me cacher si c'est pour que le jour suivant j'embrasse l'autre pute de Stacy. Elle m'a piégé Nath ! Tout ça parce que je ne veux pas d'elle.

- Et tu penses vraiment que je vais te croire ?!

- Putain Nath, je t'aime ! Comment tu peux me croire capable de ça après tout ce qu'on a vécu ?!

Je ne sais plus quoi faire ni quoi dire. Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Je suis incapable de réfléchir. Je suis paumé.

J'ai envie de le croire mais qu'est-ce qui me dit qu'il ne ment pas ? J'ai encaissé beaucoup de choses mais ça je ne peux pas, c'est au dessus de mes forces.

- Je ne sais plus ce que je dois croire.

Il essuie une larme sur ma joue avec son pouce. Dans d'autres circonstances j'aurais apprécié ce geste mais pas là.

- C'est fini entre nous, dis-je avec le peu de courage qu'il me reste.

Je me fais violence pour m'en aller et ne pas me jeter dans ses bras en disant que je ne le pense pas. Je ne me retourne pas et rentre chez moi.

Je referme la porte de mon appartement et m'écroule contre celle-ci. Je ne peux plus retenir mes sanglots. Je remonte mes jambes contre ma poitrine et pose mon front sur mes genoux.

Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi je ne lui ai pas juste dit que j'avais besoin de temps ?

Ou peut-être que j'en ai tout simplement marre de me faire prendre pour un con et qu'on me dise ce que je dois faire.

Mais alors pourquoi je regrette autant les mots qui sont sortis de ma bouche ?

Je reste comme ça un moment avant de me décider à me traîner jusqu'à mon lit et à m'y allonger. Je fixe le plafond, les larmes continuant de couler sur mes joues. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis que je suis rentré chez moi.

La porte s'ouvre soudainement, manquant presque de sortir de ses gonds. Kenzy entre en fermant derrière elle et se précipite vers moi.

- Oh Nath, mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? me demande-t-elle doucement en s'agenouillant près du lit.

Je m'assois difficilement sur mon lit, j'ai la tête qui tourne. Elle s'assoit à côté de moi et j'éclate en sanglots dans ses bras.

Elle me caresse doucement les cheveux et ça me rappelle qu'avant c'était Luis qui faisait ça. Putain pourquoi est-ce que je rapporte toujours tout à lui ?!

Je me calme au bout de plusieurs minutes. J'inspire un grand coup avant de faire face à ma meilleure amie. Je décèle dans son regard une profonde tristesse.

- Je sais pas quoi te dire.

- Écoutes, je ne suis pas là pour te reprocher quoi que ce soit. Tu as fait un choix et je ne te juge absolument pas. Si tu l'as fait c'est que tu avais tes raisons et je n'ai en aucun cas le droit d'avoir quelque chose à en redire.

Je n'arrive pas à dire quoi que ce soit. Je suis content qu'elle ne m'en veuille pas mais pourquoi j'ai cette sensation qu'on m'a arraché le cœur pour le découper en mille morceaux avant de le piétiner ?

Elle me regarde de ses yeux gris, le même gris que les siens. D'une profondeur à s'y perdre et d'une beauté à s'en rendre dingue. Ses yeux dans lesquelles je ne pourrai plus jamais me plonger.

Les larmes reprennent le dessus et je m'écroule encore une fois en sanglots.

The Soul Mates of Summerfield HighOù les histoires vivent. Découvrez maintenant