Chapitre 2

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Elle se souvenait parfaitement de son arrivée dans ce lieu inhospitalier, c'était un dimanche comme aujourd'hui, un endroit qui semblait à la fois fermé et isolé mais en même temps, ouvert, il n'y avait pas de barreaux aux fenêtres et ce n'était pas des cellules mais des dortoirs.

Maintes fois, elle avait tenté de s'intégrer auprès des autres filles, afin que sa peine lui sem
ble infiniment courte mais ce fut inutile, certaines d'entres elles, l'avaient détesté dès son arrivée et elle ignorait la raison de cette hostilité.

Dès cet instant, Sasha avait eu le sentiment d'avoir voyagé hors du temps, elle observa le profil des filles, et, toutes, étaient des délinquantes mais aussi des vicimes d'abus, de maltraitance ou d'abandon familial. Il n'était pas nécessaire d'être psy pour constater que la plupart d'entres elles étaient des petites voleuses à la tire, d'autres semblaient se droguer au cannabis, aux amphétamines et à de nombreuses autres substances illicites mais rien d'effrayant.

Elles avaient toutes un point commun, elles détestaient l'autorité et les institutions, elles avaient des problèmes de comportement, la majorité était asociale, violente et même brutale, le rejet de la société n'avait fait qu'empirer les choses en accélérant le processus.

Alors la directrice Mme Harper tenta de canaliser cette énergie négative en leur imposant un réglèment quasi militaire, levé 5h30, plusieurs kilomètres de course jusqu'à l'épuisement, ensuite pour celles qui savaient lire des heures de lecture pour les autres des corvées étaient prévues.

Une fois les règles de vie établies, et les tâches effectuées, retour dans les dortoirs et là, commencez un autre rite de passage le bizutage des nouvelles venues, comme elle, fait par les anciennes. Sasha n'avait pas échappé au rituel sadique de Mira Vélasquez la plus cruelle de toutes.

Alors qu'une énième nuit se profilait pour Sasha, ces longues heures qu'elle aurait voulu voir disparaître rapidement ces moments de silence plongés dans l'obscurité l'oppressaient mais c'était sans compter sur Mira et ses suiveuses, qui avaient décidé de l'enfermer dans le local à poubelles, poussant le sadisme à son paroxysme en lâchant des rats dans la pièce exiguë, en quelques secondes, le petit espace fut envahi de rongueurs aux yeux rouges, sous le choc, aucun son ne sortit de la gorge de Sasha, ses mains étaient moites et ses jambes flageolaient d'effroi.

Supplier n'eut aucun effet sur celle-ci et face à la méchanceté de Mira, Sasha s'était résignée à laisser les petites bêtes lui tournaient autour en espérant qu'on s'aperçoive de son absence et qu'on vienne mettre fin à son calvaire. Elle n'avait qu'une seule arme, les larmes. Cette nuit-là, la jeune fille avait pleuré et la peur s'était installé tant sa phobie du noir l'empêchait de réflechir. Cette émotion-là était ingérable pour elle.

Ses bourreaux sont partis en ricanant de manière sinistre, elles étaient convaincues de leur impunité, certaines surveillantes faisaient preuve de complaisance envers les filles les plus violentes par peur de représailles de la part des plus dangereuses.

Finalement, personne n'était venu la secourir et son absence inexpliquée fut justifiée par une "regrettable erreur" du service de maintenance. Cet établissement très sécurisé, avait, pourtant un système défaillant, le personnel ne procédait à aucun contrôle, ni aucune fouille les vidéos de surveillance n'étaient jamais dirigé au bon endroit, de plus, la moindre dénonciation et votre vie devenait un enfer.

Tout n'était pas sombre dans cette épreuve pour Sasha, grâce à ses bonnes notes, lors d'un entretien avec la directrice Harper, celle-ci, avait décidé de la placer dans la bibliothèque pour aider au rangement des livres et au classement. Elle fournissait, également, des conseils de lecture aux jeunes filles qui savaient lire. Et si, elle ne causait aucun conflit avec les autres résidentes, elle serait autorisée à passer son Bac dans le centre, Mme Harper lui avait fait la promesse de plaider sa cause auprès du juge et de l'académie. C'était une récompense inespérée pour la jeune fille.

Grâce à la décision bienveillante de la directrice, elle avait pu échapper à la vindicte de Mira toujours prompte à la martyriser.

4 SAISONS A BLOCK-RIVEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant