4 SAISONS A BLOCK-RIVER

CHAPITRE 40

LE "GALLO" HÔTEL

Au dernier étage de l'hôtel "GALLO", Lev Galloway cligna des yeux face à l'obscurité de la pièce, il détestait la pénombre et les espaces sombres car l'angoisse s'emparait de lui, dès lors qu'il se retrouvait dans le noir absolu ou partiel.

Il toucha son front, il se sentit fiévreux et avait un terrible mal de tête. Il se leva pour prendre dans la pharmacie de l'aspirine.

Son réveil affichait 6 heures du matin, il devait impérativement peaufiner les derniers préparatifs l'ouverture de son établissement.

Le personnel devait être opérationnel et tout devait être parfait. Sa réputation et son nom étaient en jeu.

Il prit une douche rapidement et se prépara comme à son habitude, avec grand soin. Il choisit pour cette journée un costume trois pièces G.Armani, full black compléta sa tenue, d'une cravate grise anthracite. La couleur de ses costumes était choisie en fonction de ses émotions, aucune variante, depuis plusieurs années, il ne portait que du noir ou du gris. Ce qui correspondait totalement à son état d'esprit, irritable, colérique constamment tendu. Même si ses prunelles intenses reflétaient l'image d'un homme déterminé et intransigeant, refusant toute médiocrité et n'acceptant que l'excellence.

Il était 7h30 lorsque Sven fit irruption dans son bureau.

- Salut Lev, bien dormi ?

- Pas vraiment, j'ai toujours du mal avec mon sommeil paradoxal.

- Arrête le café et fume un peu moins. Au fait, tous les recrutements sont finis, même ceux du restaurant.

- Parfait, répondit Lev, il reste quelques détails à vérifier au niveau des fournisseurs et nous pourrons ouvrir l'hôtel, cette semaine sera intense, et ma stratégie, c'est que cet établissement devienne le "paradis de l'opulence et du luxe".

Lev fut interrompu dans sa vision capitaliste de l'industrie hôtelière par sa secrétaire.

- Excusez-moi de vous déranger, Messieurs, mais nous avons un problème non résolu, qui risque d'impacter notre image...

Elle fut aussitôt coupée par un Lev Galloway légèrement agacé.

- Quel est le problème, je vous prie !

- Un groupe d'hommes d'affaires sud-africains a réservé pour l'ouverture, ils sont nos premiers clients venant de l'étranger et....

- Je ne vous suis pas, c'est une bonne chose ou pas ? Demanda-t-il d'une voix perplexe

- D'après leur secrétaire, ils maitrisent très peu l'anglais, je ne saurais vous dire pourquoi, précisa-t-elle.

- C'est impossible, qui ne parle pas anglais dans le monde, demanda l'homme d'affaires avec dédain.

Sven leva la tête devant la condescendance de son cousin, sa suffisance l'affligeait parfois.

- Enfin, Lev, est-ce que tu parles espagnol ou italien ?

- Non !

- Et bien voilà !

Lev ignora la remarque de son frère et continua d'interroger son assistante.

- Quelle langue parlent-ils ? 

- L'Afrikaans

- Quoi, pourtant lorsque nous étions à Cap Town, il me semblait que la population parlait anglais.

- Oui, c'est la langue officielle avec l'afrikaans et les langues bantoues mais notre groupe vient de Prétoria où tout le monde parle l'afrikaans.

- Et bien débrouillez-vous, trouvez-moi un interprète rapidement. Contactez une école ou une université sans attendre.

- Bien Monsieur !