South End

Chapitre 26 - May

May

La température est montée d'un cran. Ou de deux. En faite, je crois que je suis carrément en train de brûler vive. S'il ne s'écarte pas très vite, il ne restera qu'un tas de cendre à la place de mon corps.

Mon souffle irrégulier me trahit, j'en ai bien conscience. James a, quant à lui, arrêté de respirer.

Birdy.

Ce surnom dans sa bouche à quelque chose de provocant. De sensuel. Si je lève légèrement mon menton, nos lèvres se frôleront presque.

Et c'est ce que je fais.

Nos haleines se heurtent, et je jure que s'il ne m'embrasse pas là, tout de suite, ce n'est pas ma glycémie qui me fera défaillir. Ses pupilles sombres plongent dans les miennes, et le feu que j'y lis n'a rien d'amical. Rien de tendre. C'est la passion qui l'anime. Le désir.

Ses mains glissent sur mes cuisses et remontent lentement sur ma taille lorsqu'il s'agenouille pour se mettre à ma hauteur.

Plus rien n'existe. Seulement nous, et notre désir qui s'enflamme. Il m'accorde le temps de me reculer, mais je penche mon buste vers lui. Mon cerveau ne me répond plus, et je laisse mes doigts explorer les tatouages sur ses avant-bras.

Il s'approche un peu plus de moi, mais se détourne de ma bouche pour poser ses lèvres sur l'angle de ma mâchoire. Je tressaille et lâche un faible soupire en serrant les cuisses. La lenteur de ses gestes me rend folle, et lorsque son haleine brûlante parcourt ma peau, il passe ses mains dans le bas de mon dos pour me ramener encore vers lui.

— Est-ce que c'est ce type de démonstration dont tu parles ? souffle-t-il à mon oreille.

Je crois que j'ai perdu la capacité de m'exprimer. Je voudrais lui répondre, mais l'un de ses pouces a glissé sous mon débardeur et caresse doucement mon épiderme.

— James ? Tu es là ?

Les trois coups frappés à la porte me font reculer brutalement, et il ferme les yeux en secouant la tête.

— Putain de destin, maugrée-t-il en se levant.

Il déverrouille le battant pour parler à un type de la rue. Je l'entends le remercier, mais il me faut quelques secondes pour comprendre ce qu'il vient de se passer. Ce qui aurait dû se passer.

Il revient, et s'éclaircit la gorge avant de me tendre une boîte en carton.

— Ton dîner est servi, me dit-il avec un sourire d'excuses.

J'attrape ce qu'il me donne, trop bouleversée pour répondre. Mes joues sont en feu.

— Mange Birdy. Tu as besoin de prendre des forces pour ce qui t'attend. Contrairement à ce que tu as l'air de croire, ça ne va pas être une partie de plaisir.

Une minute. De quoi on parle là ?

Il me fait un sourire en coin, satisfait de me voir déboussolée.

— Les frontières entre le plaisir et la douleur sont parfois fragiles, rétorqué-je.

Moi aussi, je peux jouer à son petit jeu. Il manque de s'étrangler avec sa première bouchée puis se reprend et me lance un regard enjôleur.

C'est ce qu'on verra.

***

Il avait raison, ça fait un mal de chien. Je suis allongé sur le dos, un bras derrière la tête, et j'ai remonté mon t-shirt juste sous ma poitrine pour lui laisser le champ libre.