|| 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏 ||

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LÉONORA

De vous à moi, je n'ai jamais vraiment eu de phobie, à proprement dit. Certains diront avoir peur des araignées, des clowns, des profondeurs des fonds marins et j'en passe. Moi ? Monter dans un avion. La raison ? Un documentaire que mon père et moi écoutions lorsque j'étais jeune. Nous avions ce petit rituel à chaque fois qu'il rentrait à la maison, ce qui arrivait peu souvent.

Celui-ci parlait de crash ou de détournement d'avion hallucinants, tout ça en trois saisons. L'un qui m'a marqué à l'époque racontait l'histoire d'une équipe de rugby qui s'est échoué dans les Andes. Et pour survivre, ceux-ci ont utilisé l'option du cannibalisme. C'est radical, je vous l'accorde. Mais ils n'avaient pas trop le choix, donc je peux comprendre jusqu'à un certain point.

Assise de manière confortable dans mon banc, je dessine des croquis dans mon cahier de dessins. Étant contre la fenêtre, j'ai deux inconnu à mes côtés. Au milieu se trouve une vieille dame qui ne cesse de jeter un œil à mon dessin. Et à l'extrémité se trouve un vieille homme, endormi. Sa tête est posée sur l'épaule de ce que je juge être sa femme.

— Tu devrais faire les dents plus pointues, propose l'inconnue d'une voix rauque et douce.

J'hoche la tête, mais je n'écoute pas son conseil. Je les trouve parfaite, rien n'a besoin d'être amélioré. Je continue mon serpent, d'un réalisme presque étonnant, avant d'être interrompu par le DING venant de mon téléphone. En voyant l'envoyeur du message, le contenu du message ne m'étonne guère.

PAKSHET :
Alors, on se fait juger par une vieille dame ?

VOUS :
Premièrement, elle me donne des conseils sur mon dessin, je te signale. Et deuxièmement, qu'est-ce que t'en à foutre, Kaminski ?

PAKSHET :
Oh, alors on n'utilise pas ses insultes habituelles ? Arrête, je vais finir par croire que tu m'aimes bien.

Je sens mes yeux roulé fort face à son commentaire à coup sûr ironique.

VOUS :
Je t'ai posé une question. Alors tu vas y répondre, enfoiré.

PAKSHET :
Doucement, ma jolie. Dois-je te rappeler que, techniquement, tu es ma femme et que j'ai donc le droit d'en avoir quelque chose à foutre ?

VOUS :
Va te faire foutre. 

PAKSHET :
Moi aussi je t'aime.

Je ferme d'un geste abrupte mon téléphone, continuant mon reptile sous l'œil attentif de la dame. Le temps passe sans que je me rende compte, ne remarquant même pas compte de l'atterrissage. C'est finalement le brunet qui vient briser cette transe. Nous sortons de l'avion, récupérant nos bagages et sortant de l'aéroport pour entrer dans un taxi. L'extérieur est coloré, avec des palmiers et des paysages magnifiques. Le ciel rosé annonce la fin de cette journée épuisante.

Ah, et vous vous souvenez du réveil militaire ? Eh bien en faite je me suis trompée. On partait seulement à quinze heures. Et cela a laissé le temps à Kaminski d'aller voir ma sœur, sûrement pour aller lui faire sa fête. Et si vous pensez à une vraie fête, garder votre innocence, je vous prie. Voir ce surplus d'amour est comme avoir l'eau qui s'apprête à déborder du vase.

Les rues passent, laissant voir des inondations de couleurs sous mes yeux. Les palmiers dansaient sur cette légère brise chaudes, tandis que de la musique latine jouait sur la radio. . J'ai beau haïr ce voyage parce qu'il s'agit d'une lune de miel, mais je dois avouer que j'ai de la chance de pouvoir voir ça de mes propres yeux.

𝐍𝐎 𝐎𝐍𝐄 𝐂𝐀𝐍 𝐁𝐑𝐄𝐀𝐊 𝐔𝐒 𝐀𝐏𝐀𝐑𝐓 (𝐓𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant