|| 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖 ||

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LÉONORA

La journée avait passé vite, et j'avais toujours mal à la gorge. Les marques de mon frère était toujours là, et elle m'habiteront pour toujours. Au moins, la lune est là pour entendre mes plaintes, ce qui fait du bien à l'esprit. Assise sur mon balcon à fumer une clope, je chantonne la chanson qui joue à travers mon enceinte.

Stars shinin' bright above you
Night breezes seem to whisper, "I love you"
Birds singin' in the sycamore tree
Dream a little dream of me

La nuit est plus fraîche qu'à son habitude, m'obligeant à porter ma veste de jeans. Je n'aurais jamais penser que mon propre frère m'étranglerait. De même qu'il violente une femme. Dans mon estime, il est au niveau le plus bas. Et étrangement, celui dont je déteste depuis trois ans à monter dans l'échelle.

— Salut księżna, s'exclame une voix familière derrière moi.

Je jette un coup d'œil derrière mon épaule, ne m'étonnant pas à voir Kaminski. Sa tenue est négligée, n'étant qu'un jogging gris — combien y en a-t-il, sérieux ? — et un t-shirt blanc. Il s'assit à mes côtés, tandis que je regarde devant moi.

— T'es obligé de toujours me donner un surnom ? réclamais-je de savoir en écrasant ma cigarette dans mon cendrier.

— Et toi, t'es obligé de fumer pour mieux aller ?

Je soupire, laissant la musique rouler en fond. Nos paroles fondent, un silence s'installant entre nous. C'est une habitude qui date d'il y a très longtemps. Je pris mon courage à deux mains et me lance.

— Écoute...je...je suis désolé de toutes ces années. Toutes ces années où je t'ai insulté et ignoré. Où j'ai dit que t'étais qu'un menteur...Alors je te propose de repartir de zéro. Qu'est-ce que t'en penses ?

— J'en pense que c'est une bonne idée, trucizna, avoue-t-il d'une voix sincère à mon plus grand étonnement.

Je tourne ma tête vers lui, agréablement surpris de sa coopération. En temps normal, Blythe prend la plupart des sujets à la légère. C'est bizarre de l'entendre parler de cette manière.  J'hoche la tête, le craquement d'un sourire se formant sur mes lèvres.

— Toutefois, j'aimerais garder nos surnoms. C'est ma seule contrainte, impose le brunet aux cheveux mouillés.

Je pouffe de rire, secouant avec délicatesse ma tête. Un vrai petit clown, celui la. Au moins il ne change pas.

— Très bien, mais avant d'accepter, je veux que tu m'expliques deux choses. Tout d'abord, mes surnoms en polonais. Et ensuite, la soirée au bar.

Lorsque je lui demande la soirée de l'incident, son sourire se dilue, mais ne disparaissant pas néanmoins.

— Si tu insistes. Alors, il y a księżna qui veut dire princesse...

— Et pourquoi tu m'appelles de cette manière, d'ailleurs ?

— Eh, patience, ma jolie. Et pour ta question, tu vas essayer de devenez. Si tu réussis, je te dirais ce que veut dire truczina.

Je remue mes méninges, fixant un point fixe pour me concentrer. Mes pensées sont des vagues endiablées d'idées, mais j'attrape celle qui me parait la plus logique.

— Parce que je suis la fille d'un chef d'une mafia. Et, techniquement, je serais la princesse. C'est ça ?

— Bingo, dit-il avec un léger sourire chaleureux aux lèvres. Et étant donné que tu as la bonne réponse, voici la signification. Trucizna signifie...poison.

𝐍𝐎 𝐎𝐍𝐄 𝐂𝐀𝐍 𝐁𝐑𝐄𝐀𝐊 𝐔𝐒 𝐀𝐏𝐀𝐑𝐓 (𝐓𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant