|| 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟑 ||

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(TW : Mention d'avortement)

LÉONORA

Croyez moi, enterrer son père est douloureux. Très douloureux. Certes, il m'a utilisé pour des missions et tout ce qui va avec. Mais malgré tout, nous avons passés des moments agréables ensemble. Moi et ma famille — ainsi que quelques invités et associés — formons un demi-cercle autour de sa tombe.

Tout le monde pleure, sauf moi. Moi je me retiens, même si j'ai envie de fondre en larmes, ici et maintenant. Une madeleine, je vous jure. Une Avellino ne pleure jamais, même lorsque la mort se met devant ton chemin. Ma tête est basse, et mes mains sont sur le long de ma robe noire.

— Eh, Léonora, tu sais que tu n'as pas besoin de te retenir. Je te promets que je ne te jugerais pas cette fois-ci, s'exprime Blythe d'un ton sérieux et léger à la fois, ce qui rend cela étrange.

Je ne réponds pas, crispant mes mains. Il est partie pour de bon, aucun retour en arrière n'est possible. J'aurais pu le sauver, le garder en vie, voire le laisser sain et sauf avec de stupides égratignures. Mais il est mort par ma faute. Soudain, je sens la paume chaude du brunet se coller à la mienne, pour ensuite entrelacer ses doigts avec les miennes.

Mon cœur se cogne malencontreusement contre ma poitrine, tandis que mon regard se pose sur lui. En simple retour, je lui souris avec sincérité et timidité, avant de mettre ma concentration vers la tombe.

Ce court instant de légèreté m'est rattrapé par le sentiment globale des alentours. Chacun notre tour, nous déposons une fleur dans le trou pour le cercueil. Certains disent des paroles au défunt, et c'est ce que je fis lors de mon passage, en compagnie de mon ami.

— Salut papa...j'espère que tu es là où tu as voulu être, avec tous l'argent que tu voulais. Et...et je tenais à m'excuser...

Lorsque je prononçais le mot « m'excuser », je sentis ma voix se casser. Les larmes me montent d'une vitesse déconcertante, mais je ne les laisse pas sortir de mes yeux.

— Tu vas sûrement trouver ça débile, mais je m'excuse de ne pas t'avoir sauvé. J'aurais dû activer mes neurones...mais à la place, ce n'est que la peur qui m'a grugé...

À ce moment là, une larme s'échappe. Toutefois, je la tue en l'essuyant avec ma main libre. L'autre se serre fermement contre celle du brunet. Je laisse un rire hors de ma bouche, même s'il ne s'agit pas exactement d'un.

— Tu m'aurais taper sur les doigts, en me regardant d'un regard sombre, pour dire qu'un Avellino ne laisse jamais transparaître ses émotions, ai-je déduit en essayant de garder un visage neutre — et ce fut un échec.

J'essuie chaque larmes qui tombe sur ma peau au teint olive, tandis que je continue mes paroles.

— Mais maintenant, c'est...terminé. Du moins, pour l'instant. Alors on se revoit là-bas, dans quelques années ? Si j'ai de la chance, je vivrais jusqu'à la soixantaine, voire les soixante-dix ans.

Je m'agenouille devant le trou, regardant son cercueil de marbre trôné le sol. Mes genoux sont rempli de boue, pareil pour ma robe. Même si une rivière habite mes yeux, je souris, me forçant pour éviter que mon père ne se fâche dans l'haut de là.

— Ton long règne se termine pour en laisser un nouveau émerger...Adios Carlos...Je t'aime, ai-je à peine eu le temps de prononcer que j'ai laisser se sourire se transformer en un rictus amer et tremblant.

Blythe frottait son pouce contre ma main, pour ensuite me prendre dans ses bras. Cela me gênai qu'il fasse ceci devant ma famille, en particulier ma sœur et mon frère pour des raisons évidentes.

𝐍𝐎 𝐎𝐍𝐄 𝐂𝐀𝐍 𝐁𝐑𝐄𝐀𝐊 𝐔𝐒 𝐀𝐏𝐀𝐑𝐓 (𝐓𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant