|| 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔 ||

7 2 0
                                    

BLYTHE

Malgré le confinement, je sortais retrouver Opale dans une chambre d'hôtel. Aller chez elle était maintenant chose impossible. Ses parents me tuerait de ne pas rester au côté de Léonora. Surtout lors du confinement. On se voyait pour discuter, se disputer ou encore s'envoyer en l'air. Parfois les trois en même temps.

On essayait de se réconcilier de la fois à l'hôpital. Et ce n'est pas chose facile, pas du tout. Mais on progressait petit à petit. Je préparais mon sac pour ce soir, mettant tout le nécessaire.

— Qu'est-ce que tu fais ? demande avec fermeté une voix familière.

Je me retourne vers la personne, découvrant Léonora dans un pyjama hello kitty oversized. Ses cheveux étaient en pagaille, ressemblant à de la paille.

— Ça se voit pas ? Je suis entrain de cuisiner des pâtes, répondis-je d'un ton sarcastique, un sourire en coin s'ajoutant sur mes lèvres.

Elle roule des yeux, croisant ses bras sur sa poitrine volumineuse. Deuxième claque mentale. Celle la, je l'ai bien mérité.

— Pourquoi tu sors tout les soirs ? Tu vas voir quelqu'un ? me questionne-t-elle d'un ton sérieux et ferme.

Alors, tu vas rire mais à chaque nuit, je vais voir ta sœur. Parfois on parle, parfois je plaque son visage dans un oreiller pour éviter qu'elle ne fasse trop de bruit. Mais je me retiens de dire ça, parce que connaissant la noiraude, celle-ci m'assassinerait sur le champ. À la place, je lui réponds une phrase basique.

— Ce n'est pas de tes affaires, princesse, répondis-je en concentrant mes yeux sur mon sac.

— Ne t'avise plus à m'appeler princesse ou je te flanque une balle dans ton crâne de con.

Je glousse, mettant mon bagage sur mes épaules. J'aimerais bien la voir essayer. Je continue mon chemin, me dirigeant vers la porte avant de m'arrêter, la regardant derrière mon épaule.

— Dis-moi, comment avance ton tableau avec la lune, princesse ?

Toutefois, je ne la laisse pas répondre et part. Je sors de la maison, rentrant dans ma voiture. La noirceur englobe les alentours, tellement il est tard. J'active le moteur, commençant à me diriger vers l'hôtel, sans appuyer sur le champignon.

Lorsque je dis hôtel, ne pensez pas à un bâtiment cinq étoiles à trois étages. Oh que non ! Imaginez vous plutôt un motel dans un état...questionnable. Et pourquoi l'avoir choisi ? Car je sais que personne ne viendra nous trouver ici.

J'éteins mon moteur, sortant de la voiture en la verrouillant. D'un pas énergique, je me dirige vers la chambre, tenant mon sac dans une main. Devant la porte, je prends la clé de ma poche pour la mettre dans la serrure.

En un tournant de clé, j'ouvre la porte. Et en un instant, mes yeux s'écarquillent en même temps de s'humidifier et ma mâchoire s'entrouvre. Sur le moment, je fige en voyant que ma copine se fait prendre par derrière, et pas de manière douce. La pièce ressemble à une chambre d'adolescent dont on n'aurait pas nettoyer depuis longtemps. Je sens mon cœur se craqueler. Mon âme se briser. Oh putain...

— Alors, tu te sens en vie ? demandais-je d'une voix amer.

Ils arrêtent leur mouvement obscène, se détachant de l'un et de l'autre comme un casse-tête. Le visage de mon ex se décompose en me voyant, couvrant son corps avec la couette.

— Blythe, ce...ce n'est pas...

— Ce n'est pas ce que je crois, mmh ? finissais-je en croisant mes bras.

Je glousse avec amertume, un torrent d'eau envahissant mes yeux. Toutefois, je ne laisse aucune larme tomber, ne trouvant pas la nécessité de pleurer pour une pute comme elle. Une boule de colère se forme au fond de mon ventre.

— Tu sais...je t'ai fait confiance. Je t'ai aimer. Aimer jusqu'à m'en briser le stockage de souvenirs. Aimer jusqu'à sacrifié mes fins de semaines pour toi. Mais là...t'as détruit tout ça.

Elle se lève debout, couvrant toujours son corps avec le bout de tissu. Opale s'approche de moi, tendant une main vers mon visage.

— Blythe, je...

— Toi et moi, c'était une erreur.

Son visage est détruit tel une ville après un ouragan, une tension électrique se créant entre nous. Sa main se baisse de manière mécanique, retombant sur le long de son corps.

— Blythe...pardo...

— N'ose pas m'appeler, m'envoyer un message ou une connerie dans le genre. Avant tu étais mon futur, maintenant tu es mon passé, dis-je d'un ton froid.

Je jette un coup d'œil à son amant, semblant confus de A à Z. Je ne lui en veut pas d'être dans cette situation. Ce n'est pas de sa faute s'il se retrouve dans un épisode d'une télénovela de manière gratuite.

— Prend soin d'elle, mój przyjaciel, et bonne continuation, lui souhaitais-je.

Je rebrousse le chemin, la trompeuse ne cessant de tenter de m'avoir dans sa poche. La seule étincelle qui restait s'est éteinte pour de bon. Je me sens vide, un trou noir remplaçant mon cœur. Je m'assois dans ma voiture, le silence total, avant de fondre en larmes.

LÉONORA

Cela devait faire à peine trente minutes que Blythe était sorti quand j'ai entendu la porte d'entrée se claquer. Les bruits de pas se font entendre avec clarté dans les escaliers, me sortant de mon presque-sommeil. Je me lève avec paresse de mon lit, ouvrant la porte. Dans le couloir illuminé, le brunet avait la tête baissée, à quelques centimètres de sa porte.

— Ça va ? réclamais-je de savoir.

Il s'arrête d'une manière abrupte, la tête toujours basse. Ses yeux derrière son épaule m'observe, ses joues semblant humide et son regard teinté de rouge. J'ai toujours su quand mon ancien meilleur ami n'allais pas bien. Et ce moment le dit avec clarté. Je m'apprêtais à répondre, lorsque celui-ci a commencé à se précipité vers moi.

Avec instinct, je colle mes bras contre ma poitrine, de peur qu'il me prenne pour un sac de boxe. Pourtant, ses bras m'entourent la taille alors que son front se pose contre mon épaule. Je ne m'attendais pas à ça. Pendant un bout, je ne l'entoure pas, trop surprise du moment.

Mais lorsque qu'il pleure, je l'attire contre moi, espérant que ma présence l'apaise. Pour cette fois, je peux bien faire une exception. Ok, peut-être qu'il a agressé mon frère, mais c'est aussi un humain. Et cette partie m'avait échappé pendant tout ce temps.

— Qu'est-ce qui ce passe ? Ton rendez-vous s'est mal passé ?

— Elle...elle m'a trompé cette connasse, m'explique-t-il avec ses cordes vocales rauque.

Je fais rapidement le lien, comprenant ce qu'il vit en ce moment. Je n'aurais jamais cru qu'une séparation était possible entre eux. Tout l'amour que j'aie vu entre eux vient de disparaître à l'instant.

— Tu veux en parler ?

— Non, pas maintenant...je veux juste rester là, dans tes bras...

Je reste immobile, restant surprise de ce qui ce passe. Je hoche la tête, commençant à frotter avec douceur son dos. J'ai toujours eu ce tic, même si la personne n'est pas entrain de pleurer. Je ne sais pas combien de temps on reste dans cette position, mais on dirait qu'une éternité s'écoule. Pourtant, ça ne me dérange pas de passer un petit moment à ses côtés.

Et je ne pensais pas dire ça après trois ans de conflit.

Mais ce n'est pas si désagréable d'être avec lui.

𝐍𝐎 𝐎𝐍𝐄 𝐂𝐀𝐍 𝐁𝐑𝐄𝐀𝐊 𝐔𝐒 𝐀𝐏𝐀𝐑𝐓 (𝐓𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant