Mariée à une succube

37. Libération

Bonne lecture 🩷

Naira s'approcha, ses yeux humides d'émotion.

— Tu es libre...

Elowen tourna lentement la tête vers elle, et un faible sourire se dessina sur ses lèvres.

— J'ai rêvé de toi. Avoue t-elle doucement, sa voix pleine de douceur.

Mais leur moment fut brutalement interrompu. Au loin, elles entendaient des bruits sourds, résonnant à travers les eaux. Les chasseurs de primes se rapprochaient.

— Maintenant que nous avons libéré ma sœur, dépêchons-nous de sortir d'ici ! lança Mélissa, un brin soulagée, mais consciente que le danger n'était pas encore totalement écarté.

Elle n'eut pas le temps de faire un pas de plus qu'un frisson lui parcourut le dos. Un liquide visqueux glissa lentement contre sa jambe. Elle baissa les yeux, perplexe.

— Qu'est-ce que...?

Avant même de finir sa phrase, Mélissa se retrouva projetée en l'air, suspendue par une énorme tentacule bleu marine. Elle poussa un cri de surprise en sentant la pression sur sa taille. Une pieuvre gigantesque venait de faire son apparition, ses yeux jaunes brillant d'une intelligence froide.

— M-Mélissa ! S'écria la sirène indigène, la panique perçant dans sa voix.

Elowen, encore faible mais en alerte, écarquilla les yeux.

— C'est quoi cette horreur ? Grogna-t-elle, plus agacée que réellement effrayée.

— Une pieuvre ! Une géante pieuvre ! Répliqua Naira, l'air tendue mais essayant de garder son calme. Je t'avais dit que quelque chose de terrible allait se réveiller !

— C'est ça ton terrible monstre Fit la sorcière , essayant de se débattre malgré la pression de la tentacule qui l'enserrait. Il a l'air plutôt... gluant.

La sirène roula des yeux, mais une lueur d'amusement perça dans son regard malgré l'urgence.

— Concentre-toi sur le fait qu'il essaie de t'écraser, pas sur sa texture !

— C'est vrai que j'ai toujours eu des standards élevés. Plaisanta la jeune maman , tentant de garder son esprit aussi léger que possible. Mais là, c'est un peu extrême...

— Rappelle-moi de ne jamais t'inviter à une expédition sous-marine romantique. Murmura Naira tout en se concentrant sur une idée pour s'en sortir.

Elowen, tentant de reprendre ses esprits, observait la créature qui ondulait dans l'eau sombre de la grotte. Elle fronça les sourcils avant d'avoir un éclair de génie.

— Attendez une seconde ! Pourquoi ne pas utiliser... cette chose ?

Mélissa, qui tentait de se dégager de la poigne serrée de la tentacule, tourna difficilement la tête vers sa sœur.

— Utiliser quoi ? Ce truc gluant qui me prend pour son déjeuner ? Questionne-t-elle avec un ton faussement désinvolte.

— Oui ! Rétorqua sa jumelle avec un sourire complice. Si cette créature est assez puissante pour nous capturer, elle devrait être capable de tenir tête aux chasseurs de primes.

Un silence pesant tomba sur le groupe, seulement troublé par le bruit des tentacules qui fouettaient l'air autour d'elles.

— Pas bête Admit Naira en fixant la créature. La pieuvre pourrait être notre arme secrète.

— Attendez... tu veux qu'on traîne cette pieuvre jusqu'à nos amis ?

— Exactement ! S'exclama Elowen.

Mélissa réfléchit un instant, mais la pression des tentacules autour de sa taille la força à reprendre la parole.

— OK, vendu ! On fait comme ça. Mais d'abord... elle pourrait me reposer délicatement ?

Naira, amusée mais concentrée, s'avança avec prudence vers la créature. Le regard de la sirène se fit plus intense, comme si elle essayait de communiquer avec l'animal.

— Grande dame des abysses. Dit-elle avec une voix douce mais ferme. Tu as gardé ce lac pendant des siècles. Maintenant, c'est à nous de protéger ce monde. Tu as une nouvelle mission : les chasseurs de primes. Aide-nous à les repousser, et tu seras libre de veiller à nouveau sur ce lieu sacré.

La pieuvre émit un grondement sourd, ses yeux jaunes perçant la sirène . Puis, comme en réponse, elle desserra lentement sa prise sur la métisse , la déposant délicatement sur le sol humide de la grotte.

— C'est bien... Marmonna la jeune maman en frottant ses côtes endolories. Tu as un sacré don pour parler aux créatures visqueuses, toi...

— Je me débrouille.

Elowen éclata d'un rire, bien que faible. La tension dans l'air se dissipa légèrement alors que le plan prenait forme. Mélissa se redressa, un sourire en coin malgré la situation désastreuse.

— Allons offrir à ces chasseurs de primes une petite surprise. Fit-elle, déterminée.

La pieuvre ondulait dans l'eau sombre, prête à suivre ses nouvelles alliées.

De l'autre côté, le chaos régnait. Le groupe mené par la reine des succubes affrontait sans relâche les chasseurs de primes. Les sorciers, plus nombreux qu'ils ne l'avaient imaginé, les assaillaient de sorts, et les défenseurs du lac enchanté étaient à bout de force.

— On fait quoi maintenant ? Demanda le guerrier à la rousse , l'inquiétude perçant dans sa voix.

La succube ne répondit pas immédiatement, trop concentrée à parer une attaque magique qui s'était abattue devant elle. Elle sentait que les forces de son camp s'amenuisaient, mais aucune retraite n'était envisageable. Elle raffermit sa prise sur son arme, cherchant un nouvel angle d'attaque, lorsque des éclats de voix retentirent du côté adverse.

— Eh! D'où viennent ces tentacules ?S'écria un sorcier ennemi, les yeux écarquillés.

La reine plissa les yeux, attentive. Soudain, le sol vibra sous leurs pieds, un grondement sourd se propageant dans la forêt. Des arbres furent violemment écartés, broyés par de massives tentacules qui s'élevaient du sol comme des colonnes vivantes.

Les chasseurs de primes reculèrent, horrifiés, tandis qu'une créature gigantesque se frayait un chemin vers eux, ses immenses tentacules balayant tout sur leur passage. La reine resta figée, perplexe. Et puis, elle remarqua une silhouette perchée sur la tête du monstre.

Ses yeux s'écarquillèrent de surprise en reconnaissant celle qu'elle avait quittée tout à l'heure.

— Mélissa ? Murmura-t-elle, incrédule.

La femme aux yeux émeraude, juchée sur le sommet de la créature, lui répondit d'un geste triomphant, comme si tout cela n'était qu'un simple jeu. Elle n'était pas seule. Deux autres figures se tenaient à ses côtés : la chef des sirènes indigènes, et une autre jeune femme au visage familier, bien que la succube n'ait encore jamais rencontré cette mystérieuse beauté.

Les ennemis se figèrent, déstabilisés par l'apparition brutale de la créature marine. La reine des succubes se redressa, un sourire en coin. L'aide qu'elle n'avait pas espérée arrivait avec un timing parfait.