FOLKORE NAE'S VERSION

Chapitre 26

"Passed down like folk songs, our love lasts so long."

James

Les jours passent et chaque minute sans Betty semble plus longue que la précédente. C'est comme si quelque chose manquait dans l'air, un poids constant qui m'écrase la poitrine. J'ai tout essayé pour lui parler, mais rien ne marche. Elle m'évite, me contourne dans les couloirs, et quand nos regards se croisent, elle détourne les yeux. C'est un supplice. Un silence pesant que je ne supporte plus.

Entre deux cours, je me dirige vers mon casier sans vraiment prêter attention à ce qui se passe autour de moi. J'aperçois Betty au bout du couloir, en train de parler à Rebekah. Mon cœur se serre, et avant même que je puisse me résonner, mes jambes se mettent en mouvement dans sa direction. Je dois lui parler, essayer encore une fois. Je ne fais que quelques pas, mais une bousculade dans le couloir me fait perdre de vue Betty. Je la vois s'éloigner rapidement vers l'aile du lycée où se trouve l'ancienne salle de sciences. Une vieille salle quasiment inutilisée, qui est en travaux, et donc interdite par les élèves. Qu'est ce qu'elle va faire là-bas? Personne ne traîne jamais ici. Je ne réfléchis plus, je me précipite vers cette salle, juste avec l'espoir que je pourrais lui parler, que je pourrais essayer d'arranger les choses.

J'aperçois Betty au bout du couloir, elle semble réfléchir, puis sans me remarquer, elle pousse la porte et entre. Je reste là, stupide, à hésiter. Puis je me décide et pousse la porte à mon tour, entrant dans cette pièce où nous n'avons pas le droit de nous trouver.

-Betty.

Elle se retourne, surprise.

-Qu'est ce que tu fais là? Tu m'as suivie? Chuchote-t-elle, agacée.

-J'ai besoin de te parler, je commence, mais avant que je ne puisse finir, on entend un bruit de pas dans le couloir. Quelqu'un arrive.

Elle se fige, son regard passe de la porte à moi, et sans réfléchir, elle se dirige vers une petite porte située dans le coin de la pièce qui servait de débarras autrefois.

-Dépêche-toi! murmure-t-elle, paniquée.

Je la suis, et sans réfléchir, on se retrouve tous les deux enfermés dans ce placard exigu. La porte claque derrière nous, et l'obscurité nous enveloppe. L'air est lourd, et l'espace beaucoup trop petit pour que deux personnes puissent vraiment s'y tenir à l'aise. Pourtant, j'ai l'impression d'être à des centaines de mètres d'elle.

On entend les pas dans le couloirs, puis des murmures, une porte s'ouvre et se referme, probablement quelqu'un qui est venu vérifier la pièce. Je retiens mon souffle, Betty aussi. Quelques instants passent, silencieux et étouffants. Puis, enfin, le bruit de pas s'éloigne.

Je tente d'ouvrir la porte du placard, mais elle est bloquée. Elle ne s'ouvre que de l'extérieur. Nous sommes seuls, coincés.

-Génial... murmure Betty en soupirant. On est coincés.

Je tente de l'ouvrir encore une fois, mais rien n'y fait.

-Je vais essayer de...

-C'est inutile. Coupe-t-elle sèchement. Je vais envoyer un message à Rebekah...

Le silence retombe dans le placard. L'air est si tendu que je pourrais le couper au couteau. Je suis si près d'elle et à la fois si loin. Et c'est là, coincé dans ce petit espace, que tout explose.

-Qu'est ce que tu veux, James? lâche-t-elle soudainement. Pourquoi tu fais ça? Pourquoi tu ne peux pas juste me laisser tranquille?

-Parce que je t'aime, Betty. Et je refuse que notre histoire se termine ainsi, je refuse de te laisser partir, pas comme ça.