FOLKORE NAE'S VERSION

Chapitre 17

"A string that pulled me out of all the wrong arms, right into that dive bar"

James

Je ne dors pas. Les bruits de la forêt, le craquement du feu, et surtout, le poids de mes propres pensées m'empêchent de trouver le sommeil. Je tourne et me retourne sur ma couverture, fixant les étoiles au-dessus de moi, cherchant une échappatoire à la confusion qui me ronge. Je n'aurais pas dû parler comme cela à Augustine, mais elle m'énerve. Elle gâche toujours mes chances pour que je me réconcilie avec Betty, elle est juste jalouse.

Soudain, j'aperçois Betty et Rebekah se lever discrètement. Je me redresse sur un coude, les observants s'éloigner du campement. Curieux et inquiet, je décide de les suivre. Elles avancent lentement, leurs silhouettes se détachant faiblement à la lueur des lanternes. Je les suis à une distance prudente, prenant soin de ne pas faire de bruit.

Elles s'arrêtent près d'un arbre, et je me cache derrière un buisson proche, tendant l'oreille pour entendre leur conversation.

Bon, d'accord, ce n'est pas bien. Mais, j'ai mes raisons.

Non, aucune. Je suis juste curieux.

Je les entends un peu, Betty aurait volé un journal appartenant à Augustine? J'ai du mal entendre, Betty ne ferait jamais ça. Je me rapproche un peu, assez pour entendre les murmures de leurs voix. Rebekah commence à lire à haute voix:

-"James est tellement aveugle. Il pense que l'amour de Betty est tout ce dont il a besoin, mais il ne voit pas que tout cela n'est qu'une mascarade. Leur amour est construit sur des mensonges, et quand la vérité éclatera, il n'y aura plus rien."

Mais de quel droit peut-elle écrire des choses pareilles? Comment peut-elle penser ça?

Rebekah tourne une autre page, lisant un nouveau:

-"Les mensonges que j'ai tissées m'ont enchainée à une réalité que je ne voulais pas affronter. Chaque jour, je me demande combien de temps je pourrai encore porter ce masque avant qu'il ne se fissure et que tout s'effondre autour de moi."

Je retiens mon souffle. Qu'est ce qu'Augustine cache de si profond? Je continue de les observer en silence, mon cœur battant la chamade.

-Putain Betty... C'est pas tout... murmure doucement Rebekah.

Elle tourne une autre page, son visage se durcissant à mesure qu'elle lit à voix haute.

-"Parfois, je me demande si ma propre souffrance suffit à justifier ce que j'ai fait. Peut-être qu'un jour, la vérité éclatera, et ils comprendront pourquoi j'ai dû en arriver là."

Je sens un frisson me parcourir. Mais qu'est ce qu'elle à fait bordel? Qu'est ce qu'Augustine à fait de si horrible? Je me recule légèrement, laissant leurs paroles résonner en moi. Augustine est en proie à une douleur intense, une douleur qu'elle exprime par la colère et la haine. Je me détourne doucement, retournant vers le campement. Mes pensées sont un tourbillon de confusion. Quelle vérité éclatera? Que s'est-il passé?

***

Le voyage touche à sa fin, deux jours se sont écoulés depuis que j'ai entendu Betty et Rebekah lire le journal d'Augustine, deux jours que je pense à ce qu'Augustine à écrit. Nous sommes à présent tous dans le bus, en route pour rentrer chez nous. Le moteur ronronne doucement sous nos pieds, l'air est lourd de fatigue et de non-dits.

Je suis assis à l'arrière du bus, à côté de William.

-T'as pas l'air dans ton assiette, tout va bien? Demande mon ami.

Je hoche la tête, sans grande conviction.

-Ouais, juste un peu fatigué, je suppose.

Il acquiesce, l'air compréhensif.

-Normal avec tout ce qui se passe. Entre les cours, les sorties... les histoires.

Je sais qu'il fait référence à tout ce qu'il s'est passé ces derniers jours. Tout le monde est au courant que ça ne va pas fort entre Betty et moi, et l'incident avec Augustine n'a pas aidé. Mais Will reste vague, comme d'habitude. C'est ce que j'apprécie chez lui, il ne force jamais les confidences.

-Ouais, les histoires... Dis-je en soupirant. On dirait que ça n'en finit jamais.

-C'est sûr. Répond-il, en jouant distraitement avec un fil de son sweat. Faut dire que les choses se compliquent vite, surtout quand tout le monde se connaît depuis longtemps.

Il a ce ton léger, comme s'il parlait de la pluie et du beau temps, mais je ne peux m'empêcher de me demander s'il essaie de me dire quelque chose. Pourtant, il ne pousse pas plus loin. Il change de sujet, évoque des souvenirs d'enfance avec notre ami Jayden qui vit maintenant à Los Angeles. La conversation dérive vers des choses plus légères, et pour un moment, je me sens presque détendu.

Puis, il revient subtilement sur le sujet.

-Tu vas faire quoi pour reconquérir Betty?

-J'ai eu une idée, elle va adorer!

-Bonne chance alors, mais tu sais... Betty n'est pas la seule fille pour toi, tu sais? Peut-être que tu devrais regarder ailleurs.

-Pourquoi tu dis ça?

-Non, juste pour ne pas qu'elle souffre encore... Il y a encore des choses qu'elle ne sait pas, je ne voudrais pas que ça s'aggrave encore entre vous.

Sa remarque me tend. Ce n'est pas à lui de décider de mon avenir avec Betty.

-Tu sais que j'aime Betty et que, même si j'ai vraiment merdé, je vais me rattraper.

-Bien sûr, je sais. Déclare-t-il.

Le reste du trajet se passe dans un silence relatif, chacun plongé dans ses pensées. Finalement, William se penche à nouveau vers moi, comme s'il avait une dernière chose à dire.

-Quoi qu'il arrive, mec, fais juste attention à toi. Les histoires, ça peut devenir un vrai casse-tête, surtout quand les gens commencent à trop parler.

Sa remarque est ambiguë, mais il la ponctue d'un sourire amusé, comme pour alléger l'atmosphère. Je ne sais pas vraiment quoi en penser, alors je me contente de hocher la tête.

Le bus continue de rouler, et même si la conversation a pris une tournure un peu étrange, je me dis que William est simplement en train d'essayer de me soutenir, à sa manière. Après tout, il n'a jamais été du genre à se mêler des affaires des autres. Mais ses mots restent dans un coin de mon esprit, et je me demande s'il sait plus de choses qu'il ne le laisse paraître.

Peut-être qu'il essaie juste de me faire comprendre que, dans cette histoire, tout le monde a quelque chose à perdre. Ou alors qu'il ne me croit pas capable de réparer ce que j'ai détruit? Ou peut-être que je suis simplement trop fatigué pour réfléchir clairement.