Chapitre 5 - Le début d'une amitié

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Une fois arrivées au parc, nous avons rejoint avec ma mère la tente où se trouvaient les Bridgerton. Les plus jeunes sont là aussi. Daphné m'a raconté à quel point elle était heureuse après la visite de ses prétendants de ce matin. Nous avons ensuite marché toutes les deux pendant quelques minutes avant d'apercevoir Lady Danbury accompagnée du duc de Hastings. Je me demande bien quel est leur lien.

- Lady Bridgerton, Lady Blackwood, ravie de vous voir ici, dit Lady Danbury

Pareillement, dit Violet. Ravie que vous soyez de retour à Londres Votre Grâce.

- Je ne resterai pas longtemps, seulement le temps de régler quelques affaires.

Nos familles parlent quelques minutes, avant qu'Anthony viennent chercher Daphné ainsi que leur mère pour rentrer chez-eux. Nous nous disons au revoir, et me voilà en compagnie d'un homme dont j'ai envie d'apprendre à le connaître. Lady Danbury décide que nous marchions un peu, le duc et moi sommes devant et Lady Danbury et ma mère sont derrière. Le début de notre marche se fait dans le silence. Je trouve cela plutôt apaisant, je me revois à la campagne il y a à peine quelques jours.

- Vos parents savent que vous ne souhaitez pas vous marier ? me demande le duc en brisant le silence

Ils le savent mais ils n'en ont rien à faire. Je trouverai un moyen d'y échapper.

- Qu'est-ce que vous comptez faire Miss Blackwood ?

- Ne m'appelez pas ainsi, lui sourit ai-je. Je pourrais très bien m'enfuir en pleine nuit, ou bien prendre un bateau et partir le plus loin possible de mon père.

- Vous fait-il du mal ? me demande le duc en s'arrêtant.

- Non, mais disons qu'il veut au plus vite se débarrasser de moi.

- Vous semblez garder beaucoup de choses pour vous, il reprend la marche.

- Qu'est-ce que vous en savez ?

- J'en sais plus que vous ne le pensez. Avez-vous lu la chronique ?, dit-il en changeant de sujet.

Oui, rigole ai-je. Je dois avouer que c'est bien écrit, même si je n'aime pas le fait d'être à l'intérieur.

Nous continuons de marcher dans le silence. Ma mère et Lady Danbury sont persuadées que nous formons un beau couple. Sottises. Certes la compagnie du duc est agréable, plus que mes prétendants de ce matin. Mais ça ne veut rien dire, nous pouvons simplement être amis, même si c'est très mal vu dans cette société qui exige la perfection du matin au soir. Alors que la plupart d'entre nous, ne veulent pas entrer dans une case qui te réduit plus qu'elle ne te pousse vers le haut.

- Vous êtes bien différentes des femmes que j'ai pu rencontrer depuis que je suis de retour Miss Blackwood.

- Est-ce bien d'être différentes de ces autres femmes, Monsieur le duc ?

- C'est plus que positif. Vous au moins vous savez penser par vous-même, vous n'avez pas besoin d'un homme pour être heureuse. Comparé à toutes ses femmes et jeunes filles qui veulent juste trouver l'amour, ou que je veuille me marier.

- Je suis désolée que vous ayez à subir de telles choses, dis-je en le regardant

Et moi je suis désolée pour vous Votre Grâce.

Je me rends compte que nous nous étions arrêtés de marcher quand ma mère et Lady Danbury s'approchent de nous, pour nous dire qu'il est l'heure de rentrer chez-nous. Mais Lady Danbury décide de nous inviter ma mère et moi chez-elle pour un repas en compagnie du duc. Je comprends immédiatement leur stratagème.

Nous nous disons à ce soir, puis nous partons pour rejoindre la diligence. Une fois à l'intérieur, ma mère me raconte qu'elle a vu des regards entre le duc et moi qui ne trompent pas et elle pense qu'il est épris de moi.

Arrivés chez-nous, mon père nous attend de pied ferme devant l'entrée. Qu'est-ce qui a pu le contrarier au point de nous attendre ? Je vois quelques personnes du personnel partir de la maison avec leurs affaires. C'est quoi cette blague ? Je ne comprend vraiment pas ce qu'il se passe.

- Très cher, que se passe t -il ?

- Nous avons perdu de l'argent, une partie de l'héritage de ma mère est partie en fumée à cause de tous les achats que nous avons dû faire pour Elizabeth. Et nous n'avons plus assez d'argent pour payer tout le personnel alors je les ai renvoyés

Je suis sous le choc

- Vous êtes en train de dire que tout est de ma faute ?, dis-je. Je n'ai pas demandé à me marier vous m'y avez obligé. Le seul responsable c'est vous père.

- Petite sotte !, il me prend par le bras et me pousse sur le banc à l'entrée. Quand vous vous marierez, je récupérerai l'argent de votre dot. Et vous avez intérêt à ce que le duc me demande votre main.

Il part en colère à l'extérieur de la maison. Je n'arrive pas à croire qu'il soit de plus en plus violent envers moi. De toute manière c'est de sa faute si grand-mère est morte. Tout est de sa faute. Tout ce qui m'arrive est de sa faute.

Flashback

Février 1812 - Ça fait maintenant six mois que grand-mère est malade. Les médecins ne savent pas qu'elle maladie l'a touchée. Tout le monde s'inquiète pour elle, excepté mon père, j'ai l'impression qu'il s'en fiche plus qu'autre chose.

Je passe mes journées à son chevet, lui racontant mes rêves de la nuit, mes balades dans les bois. Je lui parle du fait que je ne souhaite pas me marier. Elle a toujours su respecter mes choix, qu'ils soient bons ou mauvais. Elle m'a toujours encouragé. Alors j'essaie de l'aider du mieux que je peux à cet instant précis.

Plus les jours avancent, plus son état se dégrade. J'ai peur qu'elle nous quitte avant la fin du mois. C'est ce que je redoute le plus. Je ne veux pas qu'elle parte. C'est et elle restera mon pilier.

Après avoir passé quelques heures à ses côtés, le médecin arrive accompagné de mon père. Je sors de la chambre ne voulant pas savoir ce qu'ils disent au sujet de son état de santé. Quelques minutes plus tard, les deux hommes sortent de sa chambre et mon père m'interdit d'y aller sous prétexte que son état est peut-être contagieux. Je serai déjà touché par la maladie si tel était le cas.

Je passe donc ma fin de journée à la bibliothèque, voulant à tout prix que cette journée se termine. Alors qu'il doit être 23 heures, je décide d'aller voir ma grand-mère. Quand j'arrive devant sa chambre, je remarque que la porte est entrouverte. Ce qui n'est pas normal.

Je regarde donc dans le petit espace et je vois mon père donner quelque chose à grand-mère, peut-être un médicament ? C'est tout de même étrange puisqu'il ne sait jamais soucier de son état. Je rejoins ma chambre pour aller me coucher. A peine une heure plus tard, du raffut se fait entendre dans la maison. Je sors de ma chambre et tombe sur ma mère en larmes, elle m'annonce que grand-mère nous a quittés. A peine quelques minutes après la visite de mon père dans sa chambre.

Des larmes coulent sur mon visage en repensant à cet événement. Je me suis réfugiée dans ma chambre, ne voulant croiser personne. Je ne comprendrai jamais pourquoi il a fait ça. Quel était son but ? Touché l'argent de l'héritage ? C'est sûrement ça, il a toujours était attiré par l'argent de toute manière.

Je me pose devant la fenêtre en regardant le paysage. Mon ancienne vie me manque. J'étais si concentrée que je n'ai pas remarqué Jane arriver dans ma chambre pour me préparer pour le dîner de ce soir.

J'ai opté pour une robe verte claire avec une bande couleur or au niveau de la taille. Cette bande se retrouve également au niveau des manches et du col. Jane m'a coiffé les cheveux en un chignon. Je porte des bijoux en or, accompagnés de petits diamants et d'un plus gros diamant vert au centre de ceux-ci.

Une fois prête, je sors de ma chambre, toujours chamboulée par les événements de tout à l'heure. Je retrouve ma mère qui m'attend pour partir. Mon père n'est toujours pas rentré, alors nous disons à Bertrand qu'il prévienne mon père que nous dînerons chez Lady Danbury.

Nous sortons à l'extérieur où la diligence nous attend. Après quelques minutes de route nous voilà devant la maison où va se dérouler une soirée forte en faux-semblants. 

De l'amitié à l'amour - BridgertonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant