Chapitre 8 - La Reine vous demande

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Pov Simon

Avril 1813 - Qu'il s'agisse de honte, de calomnie, de séduction ou même d'embarras, il y a une seule chose qui fragilise même les plus hauts rangs de cette société : un scandale. Eh bien, mes chers lecteurs, il semblerait que tout Grosvenor Square ait été laissé sans réponse sur une question des plus scandaleuse. Le diamant de cette saison pourrait-il être au cœur des plus pénibles des scandales ?

Pour celles et ceux qui n'ont pas pu assister aux festivités du bal organisé par sa Majesté la Reine. Vous avez raté le plus spectaculaire coup de théâtre de cette saison. Il semblerait que Miss Elizabeth Blackwood ait capturé l'intérêt du duc de Hastings. Comment cette jeune fille a conquis le cœur de son nouveau prétendant ? Cela reste à déterminer. Mais soyez en certains, chers lecteurs. Si une personne doit révéler la nature de leur relation se sera moi.

Bien à vous,

Lady Whistledown.

Je repose la Chronique sur la table. Je dois dire que notre ruse commence plutôt bien. Même Lady Whistledown est tombée dans le piège. Je continue de prendre mon petit déjeuner, quand des coups de canne me font relever la tête.

- Vous ne disiez pas il y a quelques jours que vous étiez amis ?, me demande Lady Danbury

- Cela à pu changer.

- Je vous demanderai qu'une seule chose dans ce cas.

- Qu'est-ce que vous voulez me demander Lady Danbury ?

- Que vous soyez à la hauteur de ses sentiments et de vos sentiments. Et que vous vous comporterez comme votre mère l'a fait jusqu'à son dernier souffle.

Elle repart une fois sa phrase finie. Me laissant seul, en pensant au fait que je n'ai pas connu ma mère.

Pov Elizabeth

Ma mère n'arrête pas de me parler d' hier soir et de ce que cette Whistledown a écrit. Je n'arrive pas à croire que la ruse de Simon ait marché. Elle va jusqu'en parler aux personnels. Je repense soudain à ce que Daphné m'a dit hier soir. Qu'elle pensait avoir capturé l'intérêt du duc. Que va t-elle penser de qu'il y avait d'écrit dans la Chronique ? Va t-elle être en colère contre moi ? Mais après tout, que pourrait-elle me dire ? Ils n'étaient pas épris l'un de l'autre et il n'y avait eu aucune promesse de mariage. Alors que je me pose milles questions Anthony apparaît aux côtés de Bertrand. Il a l'air furieux.

- Vous pouvez nous laisser Bertrand, j'attends quelques secondes le temps qu'il sorte de la pièce. Que se passe-t-il Anthony ? Pourquoi avez-vous l'air furieux ?

- Est-ce une plaisanterie ? Ce qu'il y a d'écrit dans le Whistledown ?

- Non.

- Vous ne pouvez pas éprouver de l'intérêt pour le duc.

- Pourquoi cela ? Ce n'est pas à vous de décider Anthony.

- Il ne veut même pas se marier !

- Contrôlez vous les sentiments Anthony ? Non parce-que c'est impossible et vous le savez mieux que quiconque ici. De toute façon le duc a très bien pu changer de l'époque où vous étiez à Oxford.

- Je veux seulement votre bien Elizabeth.

- Et je vous remercie pour ça. Mais vous n'êtes pas mon père. Maintenant si vous voulez bien j'aimerais être seule.

Comme je lui ai demandé, il part. Je comprends parfaitement le fait qu'il me considère comme sa sœur et qu'il veuille me protéger, mais là c'est trop. Je me dirige dans la bibliothèque où je retrouve le calme et la tranquillité que je n'ai pas depuis quelques jours. Je ferme les yeux et repense à ma vie d'avant.

Flashback

Mai 1802 - Alors que je suis à peine âgée de 10 ans, je me promène déjà seule dans les bois. Je ramasse des fleurs pour les donner à grand-mère. Je tourne la tête et je vois ses fleurs préférées : les jacinthes. Je lui en cueille une dizaine, elle pourra les mettre dans un vase, je décide de rentrer. Une fois devant l'arrière de la maison, j'y vois grand-mère, j'espère ne pas me faire gronder.

- Où étiez vous Elizabeth ?

- J'étais dans les bois.. Mais regarder ce que j'ai pour vous.

Je lui donne les jacinthes.

- Mes préférées. Merci ma chérie.

- Pourquoi se sont vos fleurs préférées grand-mère ?

- Et bien parce qu'elle symbolise la paix, le dévouement et la beauté, mais également le pouvoir et la fierté.

- Alors elles seront mes préférées à moi aussi.

Je dois certainement sourire comme une idiote à cet instant précis, mais ce souvenir est l'un de mes favoris. J'ai toujours été proche de grand-mère plus que de maman, c'est certain. Il y avait une sorte de tendresse et de bonté que ma mère n'a jamais eu et qu'elle n'aura jamais.

Après une heure je sors finalement de la bibliothèque voulant me dégourdir les jambes. Alors je vais me réfugier dans les jardins. J'en fait le tour comme hier, en regardant toutes ces magnifiques fleurs. Certaines ne sont encore que des bourgeons et je me dis qu'au final nous sommes comme des bourgeons, car si personne ne nous arrose, nous n'allons jamais fleurir.

Je décide de rentrer à l'intérieur car je commence à avoir froid. Mais au moment où j'arrive dans le couloir je vois ma mère avec le sourire aux lèvres et une lettre à la main.

- Que se passe t-il mère ? Qu'est-ce qu'est cette lettre ?

- La Reine vous demande ma chérie.

- Pardon ?

Maman me tend la lettre.

Miss Blackwood

Je vous invite à me rejoindre au Palais cet après-midi

pour prendre le thé en ma compagnie.

Nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de

discuter entre femmes.

Sa Majesté,

La Reine Charlotte.

- Allez vous préparer ma chérie, vous devez être parfaite pour voir la Reine.

Je m'exécute, je vais dans ma chambre pour me préparer. Je sors de celle-ci quelques minutes plus tard. J'ai opté pour une robe toute simple verte claire, je ne veux pas en faire trop. Pour me donner de la force j'ai mis les bijoux de grand-mère. Jane m'a coiffée les cheveux en faisant demi-chignon.

Je me demande bien de quoi elle veut discuter avec moi. De ce qui a été dit dans la Chronique ? De grand-mère ? Je n'en ai pas la moindre idée. Tout ce que je sais c'est que j'ai peur de me retrouver seule avec elle. La Reine m'intimide beaucoup.

Alors que j'arrive en bas, ma mère m'interpelle.

- Jane vous accompagnera, car j'ai des affaires à régler. Mais je suis sûre que ça va très bien se passer.

- Je l'espère.

Je gagne alors l'extérieur pour monter dans la diligence où Jane m'attend déjà. Durant tout le trajet, Jane n'arrête pas de m'encourager, me disant que tout va bien se passer. Je me dit alors que c'est la Reine et qu'elle ne mettrait pas en péril ses sujets, sauf s'ils le méritent.

Arrivés devant le château, je me dis qu'il avait l'air plus chaleureux hier soir. Le cocher nous aide à descendre de la diligence. L'homme qui est toujours aux côtés de la Reine nous attendait. Il nous dit de le suivre. J'admire tous les détails du palais, il est juste magnifique mais la Reine doit se sentir bien seule dans cette immense bâtisse.

L'homme dit ensuite à Jane d'attendre son retour il l'a conduira dans un endroit

en attendant mon retour. Il me conduit ensuite dans une pièce où se trouve la Reine avec une coiffure toujours aussi extravagante. Je fais une révérence.

- Je vous attendez Miss Blackwood. Je vous en prie, asseyez vous.

De l'amitié à l'amour - BridgertonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant