MOTHIKA - Âmes-Soeurs Nocturnes (BoyxBoy)

Chapitre 19 : De nouveaux pouvoirs?

(oh myyyyyy, je suis tellement à la bourre....) 
(Bon, allez, le nouveau chapitre.) 
(youpla!) 

 Quatre. Nuits. Jours. C'est pareil.
Quatre fucking nuits que je suis dans ce penthouse.
ET ON SE FAIT CHIER.

Plus précisément... J'ai beaucoup trop de temps pour penser au fiasco du Tribunal.
Heureusement, Bones a été laissé tranquille après le vote, mais je me sens tellement responsable de ce qui lui est arrivé...
Même si j'ai pu recharger mon téléphone (enfin!), il n'y a pas d'internet dans cette taule de merde. J'ai eu beau demander, apparemment c'est une mesure de sécurité, afin de ne pas pouvoir traquer Seraph, mes couilles en ski, tout ça...
Donc pas de possibilité de joindre mon meilleur ami ni de l'appeler pour lui demander pardon, savoir comment il va... J'espère qu'il est toujours à la tête de sa meute...
Il doit me détester... J'ai envie de me noyer dans l'eau des chiottes pour oublier.
Mais rapport au fait que j'ai pas besoin de respirer... Ce serait une tentative minable..
Oh, si ça se trouve Lula me déteste aussi...

 Il n'y a rien à faire ici. Rien. Y'a même pas de télé. Pas de musique. L'enfer.
Seraph n'est pas souvent là. Il apparaît une heure au dîner, et parle longuement en italien avec Huntress pour lui expliquer où ils en sont de la traque de Mothika. C'est à dire nulle part parce que évidemment que mon assassin se laisse pas faire. Il a disparu dans la nature...
Bah tiens. Pas fou...

Je sais pas pourquoi je l'ai pas dénoncé...
Il était au Tribunal. J'en suis certain.
Mais j'ai pas pu... Pourtant... Sa capture, et sa mort mettraient Bones et Lula en sécurité. Enfin... Je crois. J'espère. Bordel... Ça devient trop compliqué...

Et parlons-en des "dîners"!
Mais sans déconner. Des vampires à table! Alors Huntress, qui bouffe que de la viande crue dont je veux pas connaître la provenance parce que je la vois mal se trimballer à la boucherie bio du coin avec son petit cabas, je veux bien. Mais Seraph?
Il nous fait boire du sang dans des verres à vin en écoutant du Debussy. Je meurs de gêne à chaque gorgée.

 Et en plus mon Créateur élude mes questions par rapport à mes origines. J'ai beau le cuisiner au maximum, jusqu'à pousser les limites de l'insolence... Il réussit à chaque fois à éviter de me répondre. Sois-disant il n'a pas le temps, il est occupé par la traque...
Mais tu vas courir longtemps! Je connais pas grand chose à Mothika, mais je sais que s'il a réussi à s'infiltrer en plein milieu des autres Nocturnes pendant ton sacre sans même que tu sentes sa présence, Seraph, t'es pas prêt de le toucher du bout des doigts...

Je veux me barrer.
Je veux rentrer chez moi, boire le sang des connards défoncés, faire des concerts, fumer quatre paquets de clope d'affilée, me foutre devant un caisson de basse jusqu'à ce mes tympan se décollent et m'infiltrer de la vodka en intraveineuse avant de retourner devant mon PC finir mon Rpg.
(J'ai presque fini de récolter douze défenses de mammouth pour le mariage de la fille du chef de la tribu des montages, donc c'est dire à quel point c'est important!)

Je veux pas être ici. Dans ce silence qui me rend parano. Qui m'oblige à faire face à mes pensées, à ma marque qui me tire tellement que j'ai totalement arrêté de respirer pour ne pas qu'elle fasse trop vibrer ma cage thoracique...
Je veux pas faire face à mes rêves...

 Ceux qui avaient commencé avant même que la pauvre Chef des Crows se fasse buter...
Ceux qui me laissaient en larmes.
Ils ont continué. Il suffit que je m'allonge deux minutes pour qu'ils viennent inonder mon esprit. Et cette fois... L'homme de mes jours a un visage. Et bien évidemment, que c'est Mothika.
Cette saloperie de lapin albinos qui a détruit mon existence tranquille et qui vient en plus occuper chaque instant de mon sommeil...

Mais autant je suis en colère la nuit, quand je veille, autant la journée...
Dans mon monde intérieur... Lui et moi, c'est comme dans ces conneries de films pour personnes en mal d'amour. On discute sous des pommiers en fleurs (enfin, des trucs avec des branches et des pétales, quoi). Il me parle un peu de ses journées, il me raconte ses rêves, ses aspirations, et moi... Je fais pareil. Je lui crache tout de mon existence sans intérêt. Sans me méfier, sans aucun filtre. C'est doux. Trop doux. Avec des sentiments qui viennent de nulle part... Que j'ai jamais ressenti ailleurs que là. Dans ce mensonge du sommeil.
Des fois, on se promène en ville, des fois on fait des courses dans des magasins, et inévitablement, on baise.
Le genre de baise qui n'existe pas dans la vraie vie. Une communion physique et mentale qui te laisse épuisé, et tellement heureux que tu pourrais en crever sans regret.

Quiconque ne s'est jamais réveillé en chialant avec un barreau de chapiteau en acier ne sait rien de l'état de confusion mentale de mes derniers crépuscules...
Les douches glacées ne servent à rien. J'en suis réduit à me taper la tête contre les carreaux de la salle de bain pour me distraire.

Bon sang, je veux une clope. Dix. Cent.
Je veux ma chambre.
Je veux Bones et Lula.
Je veux crever.
Je veux que ça s'arrête.