Chapitre 22 : Et maintenant?

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(bon, je vais essayer de continuer les updates régulières et merci aux nouveaux lecteurs. On arrive dans le moment de l'histoire que j'aime vraiment beaucoup, et il me reste encore une dizaine de chapitres d'avances, donc tout va bien!) 
(je vous laisse avec notre Galérien préféré) 


 J'ai pas le choix.
Il va falloir que je l'affronte. Avant de perdre totalement le contrôle des rares sens qu'il me reste en sa présence.
Je sens mes griffes sortir de mes ongles et mon sang bouillir, prêt à bondir, à utiliser tout ce que j'ai appris hier.
"J'ai ordre de te ramener," je signale tout de même. Parce que c'est pas poli de sauter à la gorge des gens sans prévenir. M'a-t-on dit.

Il penche la tête, comme la dernière fois. Oiseau de proie.
"Je ne peux pas te laisser faire..." Prévient-t-il, d'une voix dont je hais le calme.
Bah tiens. Tu m'étonnes.

J'ai pas le temps de réfléchir. Bordel, je veux pas réfléchir.
En faisant ça, je trahis l'univers, je chie sur toutes les lois cosmiques et probablement également quelques lois humaines sur plusieurs continents, voir même sans doute la convention de Genève. Défoncer son âme-sœur? C'est plus qu'un tabou. C'est au-delà du crime. Shakespeare à la rescousse de mon drama personnel, même lui il trouve ça trop obscène, et pourtant, qu'il en a écrit des trucs glauques. La peste sur nos deux maisons, nos deux noms, c'est comme ça. Ainsi finit mon éternité de tire-au-cul, bienvenue dans les limbes, tocard.
Mais je peux pas laisser mon assassin, mon meutrier... M'entraîner plus encore dans la merde que je ne le suis déjà... C'est hors de question.

 Alors quand il fait un pas vers moi, je plonge, invoquant toute la vitesse que Seraph m'a enseignée. Fonçant droit vers lui, poing en avant.
Il ne devait pas s'y attendre, et a juste le temps de se reculer d'un pas, aussi rapide que moi, sinon plus.
"Oh, je vois que Seraph t'a bien dressé..." Remarque-t-il, peut-être un petit peu surpris.
Mais je l'ai raté. J'avais droit à une chance, et je l'ai foutue en l'air...
Parce que maintenant qu'il s'est repris...

J'ai beau essayer de le choper, il m'évite.
C'est comme une danse. Un ballet débile, où il m'entraîne. Plus loin, de plus en plus loin, entre les immeubles en construction de cette zone industrielle vide de vie...
Il m'évite, se dérobe, échappe à mes coups... Mais c'est pas normal. C'est pas normal parce qu'il est beaucoup plus fort que moi. Un demi-démon? Contre un simple vampire pas fini? Même rejeton d'Ancien, je n'ai aucune chance.

J'arrive à peine à frôler sa cape, croire que je peux agripper le tissu du bout des griffes, qu'il est déjà derrière moi, et qu'il me renverse d'un coup d'épaule.
Je roule sur le sol. (Ça c'est Bones qui me l'a appris) et je me remets prestement sur mes pieds, mains en avant, lui faisant face de nouveau, m'attendant à ce qu'il m'attaque...
Mais il se tient à moins d'un mètre, n'a même pas sorti son épée.
C'est pas que je me sens insulté... Si, un peu. Mince.

 "Ton bien aimé Créateur a appris de nouveaux tours à son petit animal de foire, à ce que je vois..." Lance-t-il, monocorde. Avec cette saloperie de masque, pas moyen de lire les expressions sur son visage... Ça m'emmerde. Et la façon dont il me parle, les mots qu'il balance... Comme si j'appartenais à Seraph...
"Mais va chier, Bunny!"

Fou de rage, je me suis à peine vu me jeter droit sur lui. Mes griffes luisent, il pense que je vise la gorge, ne protège pas la bonne zone.
Son masque vole sous la lune voilée, décrit un parfait arc-de-cercle avant d'aller se fracasser en éclats de porcelaine sur le bitume. Dévoilant ce visage qui me hante, et ses deux yeux roses, son regard étonné que je reçois en pleine poitrine, qui me fige le temps d'un scintillement d'étoiles.
Comme un coup dans le ventre.
Je suis si proche de lui, dans cet instant suspendu...
Je peux observer chaque détail de sa peau si pâle, chaque pore et chaque relief... Ma soulmark exulte, je pourrais presque...

Il me repousse encore une fois, et dégaine son épée. Fluide. Comme un instinct engraîné dans ses muscles, le pommeau élégant prend place dans sa paume, la pointe se dresse vers moi...
Un courant aussi glacé que les mains de Seraph me parcours. Je ne peux pas mourir de cette façon. S'il me survit... S'il me survit, ceux que je veux protéger peuvent mourir. Non!
"Valère!" Me jette-t-il, "Nous n'avons pas à..."

MOTHIKA - Âmes-Soeurs Nocturnes (BoyxBoy)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant