(bon allez. J'ai commencé à vous partager la playlist que j'écoute quand j'écris cette histoire. Je suis masse à la bourre mais il reste 35 chapitres (ish ) donc ça devrait le faire. ah et j'ai essayé de faire en sorte que les morceaux soient pertinents avec et le chapitre et l'histoire.)
(enjoie.)
(tout de suite, la suite de votre programme: )Notre monde, quand on y pense... Se résume à peu de choses.
Les sensations aux bouts de nos doigts. Les images sous nos paupières. Le goût à travers nos papilles. Les battements de notre cœur.
Et pour la première fois depuis trop de nuits, le mien est calme...
Je sors doucements de rêves semblables à tous les autres, qui m'ont secoué, qui ont été aussi intenses qu'insatisfaisants mais qui ne m'expulsent pas comme un vieux caillot de sang hors d'une artère bouchée contrairement aux autres fois...
Non, là, je sors doucement de ma nuit, secoué mais gentiment déposé aux franges du réveil à la manière d'un galet sur le rivage tendrement rapporté par une marée montante.
La première chose dont je me rends compte c'est que enfin je n'ai plus mal à m'en arracher la peau de la cage thoracique. La marque s'est calmée. Bon sang de nique ta brique, ça fait du bien...
Le second truc qui me frappe c'est que... Comme d'habitude, je me réveille avec la grand'voile hissée pour prendre le vent du large, et que y'a pas grand chose qui pourra la faire couler, mais je commence à m'y habi...
Attends.
Les sens me reviennent petit à petit, et je suis plutôt groggy parce que j'ai pas aussi bien dormi depuis longtemps, mais...
Je réalise au bout de trop longues secondes que j'ai bien tapé la java dans mon sommeil, et que si je suis entouré de cette odeur de violettes aussi intense c'est pas seulement à cause du lit...
Je suis pas le seul à avoir bougé pendant la nuit...
Je sens le peu de sang qu'il me reste et qui n'est pas planqué au sud me colorer les joues comme un adolescent quand je me rends compte de la position dans laquelle je me trouve avec mon assassin.
Nos jambes sont enroulées ensemble, au point où si je bouge un orteil il va le sentir. Ma tête est posée contre son bras, et de l'autre, qu'il a passé sur moi, il me tient mollement dans le dos... Je vaut pas mieux, vu qu'apparemment la nuit me transforme en poulpe sans aucune notion des frontières personnelles. J'ai également entouré son buste d'un de mes bras, et de ma main libre, j'ai trouvé bon d'enrouler sa tresse blanche entre mes doigts... Oh, j'ai rarement touché un truc aussi doux d'ailleurs, on dirait des plum... Non mais ça va pas!Mon corps se tend imperceptiblement, et je me force au calme. (Mais ça revient à dire à quelqu'un assis sur un tapis de punaise de souffler un coup, ça va passer, t'inquiètes...)
Je n'ai pas encore ouvert les yeux, mais j'entends sa respiration calme... Je peux percevoir son bien être d'ici... Il dort.
Il dort et moi je me suis rarement senti aussi bien...
Tellement bien que là... Ouaih je pourrais en chialer...
Et puis... Trop de peau. Trop de peau, trop d'odeur, trop de...
Je me risque à ouvrir un œil. Tentative nulle à chier de me distraire.
Monumentale erreur.
Il est proche. Très proche.
Proche au point que je peux compter les cils blancs qui bordent ses paupières en amande d'un épais duvet, et chacun des tout petits poils presque translucides donnant à sa peau cet effet flou et éthéré...
Tous les pores de son visage...
C'est la première fois que je peux le voir d'aussi près, sans devoir me tenir sur mes gardes, étudier ses réactions pour lire le moment où je vais me faire couiller et prendre à revers...
C'est la première fois que je le regarde.
Et je sais qu'il risque de se réveiller mais... Merde, c'est mon... assassin, je peux quand même... Je suis trop fasciné pour arrêter, pour essayer de filer à l'anglaise... Pour aller où d'ailleurs?
Autant... Profiter? Ouaih.
Quitte à crever, autant prendre du bon temps une minute.
Rien qu'une...Beau, c'est un mot naze. Beau, c'est vide, c'est creux, c'est pas assez.
Mothika est... d'une essence supérieure. Cette terre crasseuse ne le mérite pas.
Je sais pas qui étaient ses parents, mais même les vamps les plus révérés peuvent s'accrocher pour essayer de décrocher la grâce que ce connard dégage en ne faisant rien d'autre que dormir.
Un nez droit, des narines finement ourlées, des sourcils dessinés par un maniaque de la symétrie, et une bouche tellement rose et bien peinte que ce petit joueur de Sandro Botticelli peut aller revoir sa copie, teh. Le nul.
Je parle même pas des quelques mèches neigeuses qui tombent artistiquement sur son front, ni de l'attache de sa mâchoire forte avec les muscles de son cou et de ses clavicules, et...
J'le déteste.
Je le hais.
Je... Suis tellement reconnaissant d'avoir gardé mon pantalon.
Parce que mon corps est un sale traître qui a choisi son camp depuis longtemps, et que je dois serrer sa tresse dans mes doigts en y enfonçant les ongles pour me retenir de... quoi?
Le bouffer.
Que ce soit de manière littérale ou imagée, mon coeur balance. Les deux me soulageraient tout aussi efficacement, j'imagine...
Tss... À qui j'essaie de mentir, je serais pas capable de lever un croc sur lui. Pas là, alors qu'il me sert d'oreiller, que mes doigts frémissent contre sa colonne vertébrale et que...
Je serre les dents, mes pensées se figeant instantanément alors que ses paupières papillonnent et qu'il... ouvre les yeux.
Aux franges du sommeil, il est plus expressif que d'habitude. C'est intriguant à voir mais il réalise bien vite la position dans laquelle on se trouve, et je peux observer avec une clarté qui me stupéfie son visage passer de la stupeur, presque la honte, puis de nouveau chausser son masque maîtrisé de créature d'un demi millénaire bien tassé.
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MOTHIKA - Âmes-Soeurs Nocturnes (BoyxBoy)
Vampire(TW : contenu adulte, smut, bl.) Valère est un jeune vampire qui aime autant sa vie de débauche qu'il déteste ses congénères. Il se tient très loin des autres Vampires et du tribunal Nocturne, et préfère picoler avec son meilleur copain Lycan, et L...