Chapitre 4.

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Jour 6.

    Je sort de mon sommeil lentement, je regarde directement vers là où Louis était hier, heureusement il n'est pas là, mais juste sur son lit en train de serrer les dents toujours avec son livre sur la Seconde Guerre Mondiale.
Cela ma soulage de ne pas m'être réveillé à côté de lui, j'aurais sans doute piqué une crise et je l'aurais envoyé chier, même si je sais très bien que, hier, c'est moi qui lui est proposé de venir se coller à moi, enfin juste venir à côté de moi. D'ailleurs mon corps est revenus à une température tout à fait normal, je décide donc d'enfiler un jogging gris, mais je garde cependant mon débardeur noir.

Louis est tellement perdu dans sa lecture que plus il tourne les pages, plus j'ai l'impression qu'il s'investit émotionnellement dans sa lecture, des fois je crois voir ses muscles se crisper, ça lui arrive de pousser des jurons aussi, comme si ils fessaient partis des soldats. Ou des survivants que se cachait dans une cave, comme moi et lui.
Je déteste pensé à ça, nous voir comme des ''survivants'' -enfin, si l'ont s'en sort vivant, survivants c'est quand même quelque chose. C'est ce battre jusqu'au dernier souffle, mais merde, même là tu continus, juste pour dépasser tes limites, montrer que tu es fort et puissant. Montrer ta force physique, mais toute aussi mentale, voir ses amis, collègues, familles se faire tuer, mais ne pas rester là à pleurer leurs sorts. Tu les emmènes à une sorte d'infirmerie, et tu repars au combat. Ça c'est être survivants. Pas se terrer dans une cave, en entendant certains cris, certains tires, mais rester là. Par peur, par survit ? Peut importe. Nous ne seront jamais des survivants, car nous resterons là jusqu'à la fin de la guerre. Ou notre fin.

-Tu m'écoutes putain ? 

-Quoi ? Désolé j'étais..

-Ouais, perdu dans tes pensées. Tu devrais lire ce livre putain, certaines familles ont fait
des lettres d'adieu à leurs proches mort au combat. Comment c'est possible ça putain ? Ils partent sauvés leurs familles, leurs peuples, et meurt comme des malpropres. Seul remerciement ? Les familles qui pleurent leurs départs et un nom graver sur une pierre. C'est dégueulasse.

-C'est la vie... On ne peut rien y faire.

-Et nous on viendrais à crever c'est limite si on serraient pas des dieux juste car on aurais survis ici ! La vraie survie c'est sur le terrain, putain !

-Arrête de hurler, j'y suis pour rien. Et je pensais un peu pareil avant que tu interrompre mes pensées. Mais je pensais plus avec les survivants. Je crois que ça revient au même.

Les muscles de Tomlinson se détendirent d'un coup.

-On seras jamais des survivants, souffla t-il pour lui même.

-On en aura le mérite. Même si survivre dans une cave, avec le ''confort'' nécessaire n'est pas vraiment de la survie. À moins que l'un doit vivre avec le cadavre de l'autre.

Louis a l'air assez agacé, je le laisse ruminer dans son coin. Je me demande comment ça se passe au dessus de nos têtes, comment ça se passe pour qu'ils rentrent dans l'armée, ou du moins le recrutement de dernières minutes. Comment on se sent quand on meurt pour notre pays, où juste parce qu'un connard a décidé que tu ferrais mieux de crever plutôt qu'aider à la guerre. Ce monde est dégueulasse. La guerre est déclarée, personne n'en sait la raison, et tu meurs comme un chien sur le bord d'un trottoir. Quel monde de merde. Louis a raison d'être aussi énervé après la société.

Je me décide à prendre ma douche étant donner que ma peau est poisseuse. Je n'aime toujours pas le fait de me retrouver à poil dans la même pièce que Louis, mais bon, faudra bien que je m'y habitue... je prends toutes mes affaires et rentre dans la baignoire. L'eau tiède me fait un putain de grand bien. Tous mes muscles se détendent, c'est comme si je m'étais empêcher de respirer pendant les jours précédents et que je pouvais enfin respirer. Je me dépêche quand même de me laver pour éviter de se retrouver sans douche, nu dans la même pièce que Louis trop longtemps. J'enfile mon caleçon dans la baignoire et m'habille en dehors. À peine sortie de la douche, je vois Louis se battre avec le sol, en sortant des jurons comme un gamin.

ScaryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant