Chapitre 32.

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J-70.

Cela fait dix jours que Louis est revenu vers moi, il n'y a rien eu le lendemain. Il m'a ignoré et je n'ai pas cherché à comprendre pourquoi. Je préfère lui laisser le temps de me pardonner.

Cela fait donc dix jours que je suis allongé dans mon lit. Je suis pas réellement sur des jours en réalité. Je passe mon temps à dormir, avant je me réglais par rapport à mes réveilles mais depuis que j'ai découvert mes sentiments envers Louis, je passe mon temps dans mon lit à dormir. J'ai énormément froid du à la fatigue consente. Je ne sens quasi plus mon corps, toujours engourdie. Plus je dors plus je suis fatigué, en réalité je deviens fou à rester allongé. Cela me rend fous de ne pas voir l'extérieur, une lumière non artificielle ou même des gens. J'étais le genre de type à ne pas aimer ne rien faire chez sois, j'essayais toujours de m'occuper, de voir des amis ou juste me poser à regarder des séries. Je ne vois plus le temps passer, je ne me rends plus compte de quel jours nous sommes, j'essaie tant bien que mal de garder les jours depuis que nous sommes ici en tête mais tout semble si compliqué ces derniers temps.

Je me demande quel temps il fait dehors, comment sont les terres, les gens. Comment vont ma mère et ma sœur ? Sont-elles à l'abri ? Je ne supporterais pas perdre ce qui se résument aux femmes de ma vie, avoir perdu mon père à déjà été assez terrible pour moi. Je n'aurais jamais pensé que perdre quelqu'un faisait aussi mal, on dit qu'avec le temps, le mal passe, qu'on arrive à ne plus y penser, qu'on arrive à faire le deuil et qu'on se concentre sur d'autres choses dites "plus importantes" mais toutes ses phrases sont là juste pour soit disant nous remonter le moral, on oublie pas quelqu'un comme ça. Le mal nous suit partout. Cela nous bouffe entièrement, il y a des jours où c'est calme on y pense mais très peu et d'autres où c'est constant. La présence est là, partout, dans chacun de nos mouvement, dans chacun de nos regards.Tous les jours, je pense à mon père. Il a beau avoir été un con avec moi, cela reste mon père. Un père qui à toujours été souriant dans ma jeunesse, qui a toujours su être là pour moi, le temps nous à consommer, nous nous sommes séparés et il est aujourd'hui trop tard pour rattraper le temps perdu. J'aurais aimé partager des choses avec lui, des choses d'ados et père, lui raconter mes premières gueules de bois en rigolant, lui demander des conseils paternelles, lui raconter mes premières journée de lycée, de mes stages, de ma fac. Au lieu de ça, les seuls conversations, si l'on peut appeler ça ainsi, c'était juste pour demander si ça allais et si je voulais passer mes vacance avec lui et sa nouvelle famille. Sa nouvelle famille qu'il aimait plus que moi et ma sœur. Il nous a oublier si vite, c'était à peine si il nous donnait des cadeaux à Noël, des messages pour nos anniversaires, on ne demandais pas des milliers de cadeaux, juste un message sincère, peut-être même une journée ensemble lui, ma sœur et moi au lieu de ses "joyeux anniv' fils". Je n'ai accepté son invitation des vacances qu'une seule fois, toute les vacances il m'avait mis de côté. Il était trop occupé avec sa nouvelle famille. Sa nouvelle famille, c'était sa nouvelle vie, moi et ma sœur, Gemma on était de trop. Il nous avait remplacé.

Je suis au bord des larmes, je me tourne vers le mur pour laisser quelques larmes couler silencieusement, me suppliant à moi même de ne pas faire de bruit.

Je sèche mes larmes en essayant d'être discret, j'enlève tous mes pulls jusqu'à garder un seul t-shirt et commence à faire des pompes au sol, j'essaie de me vider la tête comme je peux. J'ai l'impression que des images de moi et mon père se diffusent en boucle dans ma tête, des images de ma sœur et de ma mère en danger paraissent aussi. Si je les perd, je perd tout. Je ne peux même pas dire "J'ai Louis", car je l'ai déjà perdu. Je pourrais lui laisser le temps qu'il voudrait, rien ne changerait entre nous. Je me lève et cours sur place. J'ai besoin de ne penser à rien, de bouger mon corps endormis depuis bien trop longtemps. Je vais devenir dépressif, j'ai trop de pensés noirs, trop de souvenirs, trop de choses que je devrait ne pas avoir. J'ai besoin de courir, bordel je ne me suis jamais senti aussi oppressé. Je m'imagine la forêt, un sentier, un jolie petit endroit pour courir, mais tous devient aussi vite sombre. Je me remet au sol et refais des pompes, j'en fais une vingtaine et me met à faire du gainage. Je tombe au bout d'une cinquantaine de secondes, mon pouls est rapide, je me sens essoufflé alors que je n'ai pas forcé. Mon cœur et mes poumons se contractent, j'ai l'impression de tourner de l'œil, Louis cours chercher une bouteille d'eau et me l'apporte toujours en courant. Il essaie de me faire boire en me maintenant le dos, j'essais de garder les yeux ouverts mais j'ai l'impression que tout mon corps tremble.

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