Chapitre 17.

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J-23.

Je n'est pas dormis. Louis non plus d'ailleurs. Hier, il m'a directement pris par la main pour que je pose ma tête sur son torse. Depuis hier, je suis dans cette même position : mon corps coller à celui de Louis, ma tête poser sur son cœur pour m'assurer qu'il est en vie, qu'il est bien là avec moi, mes jambes sur les siennes, sa main dans mes cheveux. J'aurais sans doute déjà eu peur de cette position dans d'autre circonstance mais en ce moment j'en ai absolument rien à foutre. Bordel, mon père est mort. Je n'est pas lâché une larme, pas un bruit, rien. Louis n'a rien dit non plus, il m'a même pas sortie ce genre de phrase à la con comme quoi tout va bien de passer. Il est juste là pour moi. Je croit que je ne me rend pas compte de ce qu'il se passe. Louis joue avec mes cheveux ce qui m'apaise un peu. Je déteste qu'on me touche les cheveux mais Louis le fait d'une manière réconfortante. J'ai envie de lui parler ou de hurler à qui veut bien entendre mes cris mais je ne fait rien. Je reste là, à m'accrocher au torse de Louis d'une manière désespérant. Personne ne peut m'en vouloir après tout. Le cœur de Louis bat toujours à cette même vitesse : lente et régulière. Il y a eu quelques bombardements pendant la nuit mais c'est comme si ils étaient lointains. Je ne ressentais même pas les secousses. Je suis vidé de toute énergie et de toute envie. Je regarde la même fissure depuis hier. Je ressent comme une secousse en moi même et m'accroche encore plus à Louis. C'était donc pour ça que j'allais aussi mal, j'avais ressentis sa mort. Comment c'est possible putain ? Comment j'ai pus le ressentir sans même me douter une seule seconde de ce qui se passait sur les fronts ?

-Harry..? Harry, tu trembles, calme toi...

Les paroles de Louis se font calmes me paraissent elles aussi lointaines. C'est comme si mon cœur était compressé et que l'air ne voulais plus y rentrer. Comme si je ne pouvais plus respirer...

-Harry ! Arrête je t'en supplies, tu vas faire une crise de panique !

Louis est maintenant au-dessus de moi. Je ne comprend pas vraiment ce qu'il me dit, je l'entend crier mon prénom quelques fois mais c'est si.. floue. Je sent tout mon corps trembler et une petite force qui essaye de me maintenir. Ma vue se fait floue et je croit ne plus rien voir. Une obscurité accueillante et reposante.

Une faible lumière me sort de moi-même, je me sent vide et impuissant. Louis est à côté de moi, il a l'air soulagé.

-Tu m'entends ?

J'essaie de parler mais je n'en trouve pas la force, essaie de bouger ma tête mais me sens trop faible alors je ferme fermement les yeux en espérant qu'il comprenne. En les rouvrant un petit sourire triste s'affiche sur son visage.

-Tu as fait une crise de panique.. et tu t'es évanouis une bonne dizaines de minutes...

Il enlève quelques choses de sur mon front, un gang de toilette mouillé je croit.

-Tu es brûlant, tu as besoin de prendre des forces, des asperges ça te vas ?

Je ferme les yeux comme toute-à-l'heure pour acquiescer. J'entends le jus couler dans la baignoire, il revient en posant le bocal à côté du matelas.

-N'est pas peur, OK ? Je vais juste t'aider à te mettre dos au mur pour que tu puisses manger.

Il me regarde quelques secondes dans les yeux et j'arrive à murmurer un "d'accord". Il passe une cuisse par-dessus-moi et me prend par-en-dessous des épaules pour me porter dos au mur. Il tend le bras pour attraper le bocal et reste sur mes cuisse. J'arrive à manger mes asperges sans son aide, ce qui m'arrange bien. Je mange la moitié du bocal et Louis la termine.

-Merci...

Je me lève en m'aidant du mur pour aller aux chiottes. J'ai légèrement l'impression de tourner. En regardant la tête dans le miroir en me lavant les mains, je ne peux qu'avoir pitié de moi. J'ai des cernes immense, un œil au beurre noir et des cheveux en pagaille. Je prend un élastique et me les accroche vite fait en chignon. En revenant dans la pièce, Louis me regarde tristement assis en tailleurs depuis le matelas. J'ai envie d'hurler et de pleurer mais rien de sort. Je reste là, debout à le regarder. Il se lève et se positionne devant moi en passant sa main tout le long de mon bras nue (je suis en t-shirt).

-Viens t'allonger et enfiler un pull, dit-il.

-C'est réel n'est-ce pas ?

J'ai besoin de confirmation, tout c'est passer tellement vite.

-Har...

-C'est réel bordel de merde ? Il est vraiment... vraiment mort, putain ! Hurlais-je presque.

-Oui...

Je regarde les yeux de Louis en sentant les larmes venir dans les miens. Louis prend ma main délicatement dans la sienne, alors que tout en moi brûle.

-Il est mort, bordel ! Je n'aurais jamais eu la chance de m'expliquer avec ! Il est mort ! Il est mort putain...

Je tombe dans les bras de Louis en le serrant aussi fort que je le peux dans mes bras.

-Il.. Louis... Il est...

-Chut... Je sais, je sais...

Louis passe sa main dans mes cheveux comme toute à l'heure. J'enfouis ma tête dans son cou. Vingt trois jours. Je pleure au bout de vingt trois jours, je n'aurais jamais pleuré si il serais encore en vie. Je serais sans doute encore en train de me battre avec Louis.

Je voulais m'expliquer avec mon père, j'avais prévu de le faire. Maintenant qu'il est mort j'aurais jamais les réponses à toutes mes questions. Pourquoi nous avait-il abandonné ma mère, ma sœur et moi-même ? Pourquoi nous avait-il fait vivre un enfer juste pour nous faire chier ? Ma sœur.. ma mère.. Sont-elles aux courant ? Dans quel état elles sont ? Mon dieu... Je m'accroche au pull de Louis qui me guide vers le matelas. On s'allonge tout les deux. Je suis toujours en train de pleurer.

Ça me coupe la respiration et me brûle la gorge. Je sanglote en ravalant ma salive, ma morve et en respirant par à-coup. Louis reste avec moi, m'aidant à me calmer en me caressant les cheveux ce qui fonctionne moyennement. Mais bordel pourquoi je pleure ? Ce n'est pas si grave après tout, je me plaignais de lui il n'y a pas si longtemps, il y a un mois environ ma mère ma retenus de débarquer à son boulot et de tout détruire. Et maintenant, je chiale parce qu'il est mort ? Je croit que c'est plus complexe au final. J'ai quand même vécu une bonne partie de ma vie avec et tout se passais bien avant qu'il fasse toute cette merde.

Je ne pleure plus, je fixe le sol toujours accrocher à Louis. Il reste là, sans bouger. A vérifié de tant à autre que je vais bien, il a l'air perdu. Peut importe à vrai dire, je lui en veut toujours d'avoir été aussi con. J'ai juste besoin de lui en ce moment, puis je ne lui est rien demander moi. C'est lui qui est venu me prendre dans ses bras. J'aurais très bien pus faire sans son aide. Je n'aurais sans doute même pas pleurer sans lui. C'est ses putain de yeux qui me regardaient avec un tell pitié, il se voulait réconfortant et j'ai pleuré comme une merde dans ses bras. Je le suis encore d'ailleurs. Je m'en enlève en le remerciant d'un petit sourire. Un sourire qui sonne plutôt pathétique.

-Tu pouvais rester, tu sais ? Me dit Louis, une fois que je suis dos à lui.

-Je suis conscient de ce qui se passe et c'est... grave gênant.

Il soupire me  caresse l'épaule quelques secondes et je crois qu'il s'allonge sur le dos. Il prend une grande inspiration comme si il allait me dire quelque chose. J'attends donc quelques secondes mais aucun bruit ne s'en suis. Je me tourne alors vers Louis qui regarde le plafond, presque plus désespéré que moi. Il soupire et allume la radio, je me crispe directement. Je ne veut pas l'entendre. Ce mec avec cette voix si agaçante putain, je ne veut pas. Il m'a annoncé la mort de mon père. Pas directement bien sûr mais il l'a quand même fait. Sur une voix si monotone, putain. Il en avait strictement rien à foutre, c'était un nom de plus. Un nom parmi tant d'autre.

-Harry, j'ai éteins. Arrête d'agripper les draps comme ça.

Je le regarde comme un extraterrestre. Si il savait à quel point j'ai envie de le frapper lui et ce putain de merdeux de présentateur radio. Quand je vois l'hématome de Louis, j'ai presque envie de me sentir coupable mais j'ai trois fois plus envie de lui faire encore pire que la dernière fois. Je me remet dos à lui avant de perdre tout control. Je m'endors assez calmement, une première depuis quelques jours. Encore plus depuis la mort de mon père.


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