Chapitre 28.

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J-50.

Louis a allumé la radio cette nuit, lors de son insomnie, on est au milieu du mois de février et le soleil commence à faire son apparition, nous le sentons légèrement, la pièce est juste moins humide que d'habitude. Louis fait que de marcher dans la pièce car il dit avoir mal aux jambes, mais je ne lui porte pas attention.

J'ai passé le jour de mes dix-huit ans ici, à mourir de froid. Depuis que j'ai treize ans, j'ai prévu pour le jour de mes dix-huit ans une énorme fête, avec ma plus grosse cuite de tout les temps, depuis cette âge là, tous les ans je prévoyais comment cela allais se passer, dans ma tête tout était prévu, pleins de gens, pleins d'alcool, la plus grosse fête de tout les temps. Tout ça pour quoi ? Ne même pas fêter mon anniversaire, même pas à deux, seul comme un chien. Je me lève chercher à boire, je pousse sans faire exprès Louis mais ne m'excuse pas pour autans. Je bois la moitié de la bouteille en quelques gorgées et regarde Louis qui me regarde sans comprendre mon attitude. Je m'excuse en roulant des yeux et reprend une gorgée. Je retourne sur le matelas en faisant bien attention à ne pas le toucher. Il me prend le bras et me demande de le regarder.

-Que ce qu'il ne vas pas ? Tu m'en veut parce que j'ai allumé la radio ?

-Je vais bien et j'en ai rien a foutre de ta radio.

Je m'assoie dos au mur, Louis me regarde et baisse la tête, je m'en veut un peu d'être aussi con avec lui mais chacun à sa manière de réagir à passer un anniversaire ici, il avait passé sa journée à pleurer, je préfère juste rester seul est digéré que mon vœux pour mes 18ans ne seras jamais réalisé.

-Tu sais, je ne pensais pas que tu allais aussi mal réagir, si j'aurais su je ne l'aurais pas allum...

-C'est pas ça, putain ! Tu ne peux pas juste me laisser seul ?

-Tu voudrais que j'aille où grand malin ?

Je soupire de rage. Je me lève et prend de quoi prendre une douche et m'habiller. Je sais que pus la transpiration, je ne me suis pas lavé depuis un petit moment à cause du froid. J'essaie d'avoir l'eau la plus chaude qu'il soit, l'eau est tiède mais comme d'habitude, ça me suffit pour me détendre. Je reste dedans un petit moment et sors tout habillé. J'ai juste un jogging et deux pulls et pour une fois depuis longtemps : je n'ai pas froid.

Assis dos au mur, je me demande comment se passerais ma vie si je n'étais pas ici, si il n'y aurait pas cette guerre. Je pense que j'aurais continué mes journées d'une façon tout-à fait banale. Je n'aurais pas connu Louis, enfin pas comme je le connais maintenant. Quoi que, je ne suis pas sur de le connaître, il ne me parle jamais de lui. Je ne connais rien de lui et de sa famille, la seule que chose que je connais de lui, c'est que son père est mort. Comment ? Je sais pas. Je ne connais rien de Louis si ce n'est que ça, mais lui connais tout de moi. Je lui ai déjà parlé de mon père, de ma mère et de ma sœur. Je suis sur que si j'aurais eu un chat, je lui en aurais aussi parlé. Je me suis confié à lui des centaines de fois, alors que lui non. J'ai déjà pensé que Louis était mon tout ici, mais je crois que c'est juste comme un psy pour moi. Un ami se confie en retour, Louis ne m'a jamais réellement parlé. Je n'insinue pas être ami avec Louis ou l'avoir pensé être, loin de là, juste que après cinquante jours ici on en est toujours au même point. On a légèrement évolué, on s'entend plutôt bien maintenant, mais quand on fait un pas en avant, dans les jours à venir, on en fait trois en arrière. Louis est un élément perturbant, qui m'embrouille toujours les idées et qui me fait penser à tout et n'importe quoi. Je dirais surtout n'importe quoi d'ailleurs.

En plus de deux mois, on a le temps de réfléchir à pas mal de chose. De faire pas mal de chose. Mais comme tout dans la vie, on regrette assez vite des tas de chose. Toute la vie est basé sur des choses. Des choses futiles et d'autre moins.

ScaryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant