Chapitre 21.

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J-31.

Louis se réveille en lâchant ma main et en s'étirant, toujours collé à moi, il n'a pas bougée une seule fois de la nuit, nos mains sont restés tenus.
Je n'ai pas dormir, par moment je somnolais, mais c'était comme si la main de Louis dans la mienne me ramenais à la raison. La nuit à été rude, de plus je ne pouvais absolument pas bouger, Louis me maintenait à ma place, puis si je n'ai pas dormir c'était pour que lui dorme bien, j'allais pas le réveiller.
Louis lève sa tête vers moi, ses yeux ont l'air reposés, les miens doivent être rouges et petit. Ses sourcilles se froncent automatiquement.

-Tu as dormi ? Demande t-il.
-Non, je voulais que tu dormes bien.

Il se décolle de moi et comme hier je sens tout de suite le froid, je suis pris d'un frisson et je monte la couette jusqu'à mon menton. Louis est assis les tibias coller au sol et ses mains sont entres ses cuisses, ses yeux me dévisagent.

-Tu aurais dû dormir, tu as besoin de dormir. Plus jamais tu fais ça, je t'es dit que ça ne me dérangeais pas d'être réveillé.
-Tu as aussi besoin de dormir et je... enfin, je veux plus te faire du mal, dis-je tournant les yeux vers les marques de mes ongles.

Louis s'inspire les lèvres qui rebondissent quand ils les lâchent.

-C'est rien, d'accords ? Tu as peut-être cru bien faire, c'est gentille, mais tu as besoin de dormir. Repose toi, s'il te plait. Je vais prendre ma douche...

Sa main se pose sur mon torse par dessus la couette et il se lève pour aller se doucher. La vérité c'est que j'ai peur de dormir, je ne veux pas paraître faible et encore moins  désespéré. Je ferme les yeux parce qu'ils me brûlent mais je sais pertinemment d'avance que je n'arriverais pas à dormir. Louis reviens quelques minutes après et grelotte sous la couette.

-Harr...
-Viens.

Il se dépêche de se coller à ma peau chaude. Ses cheveux mouillés me refroidissent mais Louis n'a pas l'air de le remarquer. Sa tête est posé sur le matelas collé à mes côtes, son bras entoure ma taille, et ses jambes s'enroulent dans les miennes. J'aime bien être comme ça avec lui, même si j'avoue que c'est vraiment étrange de dormir comme ça avec un garçon. Des qu'il fera meilleur, on sera chacun de notre côté, sans doute même chacun sur son matelas. C'est juste pour avoir chaud. De ne pas avoir dormi de la nuit, je suis complètement épuisé, j'ai l'impression que la tête de Louis pèse une tonne, que moi même j'en pèse trois et que tout mon être est congelé.  

-Dors, Harry.
-Comment tu sais que je ne dors pas ?
-Ton cœur bat normalement, voir même plus vite que la normale, alors maintenant pense à quelque chose de beau et dors.

Je rigole légèrement et me tourne sur le côté, Louis s'enroule à ma taille en me prenant en petite cuillère et je ferme les yeux. Je chante "come back to me" de Hollysiz version acoustique dans ma tête, ce qui me fait penser à ma famille, à mon père rigolant au éclat quand on faisait les fous avec ma sœur, en dansant sur n'importe quel chanson dans la voiture, en chantant comme des casseroles juste pour embêter les parents, c'était si bien.
Louis me retourne avec son bras, ma vue est floue et j'enfouis ma tête dans son cou en un rien de temps.

-Il est mort, il n'y auras plus jamais rien, alors que j'aurais pus m'expliquer avec lui, arranger les choses, j'ai préféré l'éviter. J'aurais pus faire des efforts, lui aussi je suppose. Je n'aurais plus jamais de père, enfin, je l'avais déjà un peu perdu avant. Il est mort, avec énormément de regrets je suppose. En tout cas, moi j'en ai. Je ne lui ai jamais dit "je t'aime" ou alors j'avais cinq ans. Je ne suis même pas sûr que je l'aimais.

Louis caresse mes cheveux, je le regarde quelques instants, ses yeux bleus me paraissent flous, j'enfouis de nouveau ma tête dans son cou. Ça m'a fait du bien de libérer mes pensées. Louis ne m'a pas lâché. Il doit me voir comme quelqu'un de tellement fragile, une personne qui peut se briser qu'avec quelques mots, à vrai dire, j'en ai rien à foutre actuellement. J'aime son odeur corporelle mélangé à celle du gel douche. Il sent bon. Je sent ses mains dans mes cheveux, je m'endors peu à peu, toujours dans ses bras.

Je me réveille en sueur, Louis me regarde paniqué, je repose ma tête sur le matelas en inspirant le plus d'air possible. Bordel, je viens de faire un cauchemar, je ne me souviens pas exactement mais je sais que c'était violent.

-Ça va ? Tu veux quelques choses ? Demanda Louis.

Je fais "non" de la tête et continus ma respiration ventrale. Je ferme les yeux essayant de me souvenir mais rien ne me viens à l'esprit.
Au bout de quelques minutes, je respire de nouveau convenablement, Louis a l'air toujours aussi inquiet.

-J'ai dit quelque chose ? Demandais-je.
-N..nan.

Je me tourne vers Louis qui touche son avant bras douloureusement, je soulève sa manche et vois les marques de mes ongles, elles sont récentes et très profondes, elles saignent légèrement. Je passe le bout mes doigts dessus...

-Harry, on doit se barrer ! Harry ! Viens ! On doit aller se cacher !
-Mon père ne marche pas normalement ! On lui a tirer dans la jambe, je ne peux pas le laisser !

Je tombe au sol du aux tremblants de la Terre, un énorme bombardements se fait entendre, puis deux, puis trois. Une vingtaine à la suite, Louis me hurle qu'on doit rentrer se cacher, un dernier bombardements se fait entendre suivie d'un cris alarment, brisant et désespéré. Je me relève et voit mon père écrasé par une énorme bombe qui n'a pas exploser au sol : une bombe à retardement.

-Harry ! On doit se barrer, on va crever !
-Mon père, il est là...

Je cours jusqu'à lui mais a quelques centimètre de lui, Louis se positionne devant moi et pose ses mains sur mes joues, je me perd dans ses yeux si inquiets.

-Écoute moi bien, Harry Styles. Tu vas perdre ton connard de père qui a essayé de vous pourrir la vie à toi, ta mère et à ta sœur. Tu te souviens de ça ? Tu n'es pas seul, OK ? Je suis là. Je comprends, je te comprends. Je te laisserais pas tomber. Maintenant on doit se barrer !

Mes yeux se tournent vers mon père qui me supplies en pleurant de l'aider, ses cris sont si persant, Louis me tire le bras en me suppliant lui aussi pour qu'on partent, j'entends le minuteur de la bombe, Louis s'énerve contre moi en hurlant que nous devons partir. Je cours à ses côtés, je ne peux plus rien pour mon père, j'entends au loin ses cris, puis un énorme son qui nous fait tomber au sol moi et Louis. Je n'arrive pas à me relever, je viens de perdre mon père devant mes yeux, Louis hurle toujours que nous devons partir, il avait tord, ce n'était pas un connard finis, j'aurais pus arranger les choses... Il est mort car Louis m'a brouillé le cerveau.

Louis me regarde droit dans les yeux, il a l'air toujours aussi inquiet il me demande pour la millième fois si ça va, je me lève du matelas en un bond et court dans les chiottes en pleurant, assis au sol, dos contre la porte.

Je voix les yeux bleus de Louis me suppliant de me réveiller, j'ai prononcer son prénom dans mon cauchemars, pas qu'une fois. Il le savait, ça ne doit pas être la première fois. Ses paroles étaient tellement proches de ce qu'il m'a dit hier. C'était presque la même scène, sauf que là, on était sur les fronts et que les temps de conjugaisons étaient différents.
Putain, j'ai vue mon père mourrir devant moi. Enfin, ce n'était qu'un rêve mais merde ! C'était si réaliste, j'entends encore ses cris, ses hurlements, ses supplications, Louis qui me demande de nous cacher, bordel. Je sanglote contre cette putain de porte, j'entends Louis me parler derrière la porte, il a l'air inquiet mais je n'entends pas sa voix. J'entends que les cris de mon père en boucle dans ma tête. Je me tient la tête, je hurle peut-être, je pleurs, laissez moi...
Je ne veut plus entendre ses cris...
Lâchez moi...
Mon père est mort.
Il est mort de ma faute, de la faute de Louis. Putain de merde. Il était devant moi, ses yeux verts dont j'ai hérité me suppliaient...
Je n'arrive plus à respirer, je sanglote, l'air ne veux plus rentrer dans mes poumons. J'halète et hurle en même temps, ses cris sont là et persistent. Mes poumons sont si serrés, j'ai l'impression que mon cœur ne fonctionne plus. J'entends Louis crier derrière la porte, je crois qu'il dit quelques choses comme crise de panique mais je suis déjà loin à présent. Ma respiration n'est pas régulière, mes battements de cœur se ressente dans tout mon être, je sent la transpiration couler dans mes cheveux, sur mon visage et sur tout mon corps. La porte s'ouvre un peu, je peux voir un filet de lumière...
Je n'y arrive pas...
Arrêtez ses cris...
Laissez moi...

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