Je n'avais que quatorze ans lorsque, du jour au lendemain, mes parents ont commencés à se disputer. Je les entendais crier — c'est plutôt mon père que j'entendais crier — en revenant à la maison après les cours. Je n'avais pas remarqué à cette époque, mais ma mère avait commencé à aller mal dès cet instant. Je la voyais me sourire, faire comme si de rien n'était. Du jour au lendemain, elle a commencé à me donner de l'argent en plus, me demandant de ne rentrer à la maison que quelques minutes avant minuit, d'aller chez des amis. Au début, je ne comprenais pas. Lucas et Hannah étaient encore très jeunes, et voulant au plus les tenir éloignés de tout ça, maman les avaient envoyé chez mes grands parents.
Je n'avais pas d'amis à l'époque, il n'y avait que Beomgyu, ce garçon un peu étrange qui s'asseyait à mes côtés durant le cours de chimie. Il ne parlait à personne, ni à moi, mais il me souriait, et parfois on partageait le déjeuner ensemble durant la pause. Je ne connaissais rien de lui, et inversement, et je ne savais même pas où il habitait. Je mentais donc à ma mère que j'allais bien chez des amis afin qu'elle ne s'inquiète pas. Mais un soir, je n'ai pas fais ce que maman m'avait demandé, et là j'ai tout découvert.
J'étais dans ma chambre, l'oreille collée à la porte, j'écoutais toutes les méchancetés que mon père criait à ma mère, toutes les insultes : il la traitait de folle, disant regretter leur mariage, que ce n'était qu'une erreur. Il avait crié tellement fort que les voisins avaient dû entendre. J'étais sorti de ma chambre quelques minutes après que j'ai entendu la porte claquée, signe que mon père avait dû quitter la maison pour aller je-ne-sais où. Les larmes aux yeux, j'avais accourus afin de prendre ma mère dans mes bras, et cette nuit, nous avions pleuré ensemble.
Quelques jours plus tard, ma mère s'était retrouvé enfermée dans sa chambre, ne voulant plus en sortir. Elle n'avait donné de nouvelles à personne, et ses collègues du travail commençaient à s'inquiéter, venant la voir de temps en temps lorsqu'ils pouvaient. Mais maman s'était obstinée. Quant-à mon père, depuis cette dernière dispute, il n'était plus revenu. Moi ? J'avais commencé à faire des cauchemars, d'horribles cauchemars, où je la voyais — je voyais ma mère — baignée dans une marre de sang. Certains où je voyais chacun des membres de ma famille mourir d'une mort atroce, et moi, debout là en simple spectateur, ne pouvant, où n'osant, rien faire. Je regardais juste. Et je me réveillais en sueur, totalement, le souffle court, le cœur battant à en briser la cage thoracique.
Et plus les jours passaient, moins j'allais bien. Ma mère avait sombré en dépression, elle avait maigri, et pire, elle était devenue alcoolique. Noyer son chagrin dans l'alcool, comme vous dîtes ? Mauvaise idée.
Ma mère ressemblait à une cinglée, ses mots étaient insensés, elle ne ressemblait en rien à la femme que j'ai toujours connu. C'était douloureux de la voir ainsi, et je devais veiller à ce qu'elle se nourrisse, pour au moins la maintenir, ou du moins, maintenir ce qui restait encore d'elle.Puis elle est devenue violente ; pas directement envers moi, elle ne me frappait pas, non. Lorsqu'elle n'arrivait plus à retrouver ses bouteilles d'alcool, parce que je les avais caché ou jeté, elle cassait tout, balançait tout. La maison était devenue un vrai foutoir, tout était cassé, déchiré, abîmé, jeté par-ci par-là, on croirait même pas que des personnes puissent y vivre. Je faisais de mon mieux pour aider ma mère, essayer de conserver la maison propre. C'était ironique de dire que ma mère était une vraie maniaque du rangement ?
Une nuit, alors que je luttais contre mes démons, je me suis réveillé en sursaut, mon cœur avait presque failli lâché lorsque j'ai entendu ma mère crier. Je l'ai vite rejoint dans sa chambre paniqué. En me voyant, elle s'est jeté dans mes bras en pleurant. Ses cheveux étaient en bordel, sale, elle avait des grosses cernes, le teint pâle, maigre.
— Maman, ça va, je lui avais dis en la prenant dans mes bras. Ça va, je suis là. C'est moi, c'est ton petit Chris.
— Ils sont là, elle avait dit d'une voix tremblante, s'éloignant de mon étreinte afin de regarder partout autour d'elle. Ils sont venus me chercher, ils veulent m'emmener. T'es avec eux ?
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À contre-courant
FanfictionHwang Hyunjin, célèbre mannequin à un très jeune âge. Il a vécu toute sa vie dans la célébrité et la richesse, entouré des faux amis. Il décide de prendre une pause sur sa carrière, et vivre normalement ; et quoi de mieux, pour un ado de dix-sept an...