- Leave -

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Haerim m'avait gentiment invité chez elle, et, je ne saurais l'expliquer, mais j'avais eu ce sentiment en moi, lorsque ses parents m'accueillirent comme un fils dans leur maison. Ils avaient été si gentils et avenant. Nous avions partagé un super moment, et je les avaient aidé à préparer le dîner, afin d'être poli, néanmoins, ç'avait été une superbe soirée, on avait beaucoup ri et bavardé. J'avais trouvé que ça ressemblait typiquement à ces soirées en famille qu'on voit souvent dans les films, et ça m'avait fait replongé dans le passé, lorsque je n'étais qu'un gamin, sans aucune idée de la vie qui m'attendait. Lorsque j'avais encore mes deux parents avec moi, ma sœur et mon frère qui — à l'époque — était encore tout petit, presqu'un bébé. Ce petit moment avec nos voisins avait comme, réussi à mettre du baume sur mon cœur meurtri et endolori. Malheureusement, il fallait plus qu'une petite soirée pour combler cinq ans de souffrances, de pleurs et de traumatismes.

Quelques heures plus tard, vers vingt-et-une heure, pour être précis, ma mère était rentré, et j'étais soulagé d'être enfin chez moi, et avoir un peu de temps avec ma mère, avant qu'elle n'aille se coucher. J'aimais passer du temps avec elle, à discuter de tout et de rien, et la voir sourire me faisait me sentir bien.

J'avais réchauffé un plan déjà préparé, avant que nous nous retrouvions autour de cette table, à dîner, aux alentours de vingt-et-une heure.

Alors maman ? Comment était ta journée ?

— Bien, bien. Et toi ? Ta sortie avec tes amis, comment ça s'est passé ?

— C'était bien. On a fait un bowling, ensuite on a été manger, puis nous avons mangé des glaces devant le coucher du soleil. Je lui avais tout relaté, ravi de partager ces moments avec elle. D'ailleurs on devrait organiser un barbecue. Toi, moi, et pourquoi pas nos voisins. Qu'est-ce que t'en dis ?

Elle eût l'air un peu contrariée de m'entendre proposer cela. Elle baissa un instant la tête, avant de soupirer, puis replanter son regard dans le mien. Elle déposa sa fourchette sur la table.

— Channie, mon chéri. J'ai quelque chose à te dire.

Elle avait prit cet air sérieux qui me perturba. Je m'arrêtai de manger à mon tour, déposant ma fourchette près de mon assiette, portant mon regard, ainsi que toute mon attention sur elle. J'appréhendais un peu ce qu'elle avait à me dire.

Oui, je t'écoute. Ma voix s'était faite plus basse. C'est rien de grave au moins ?

— C'est..

Elle marqua une petite pause, le temps de reprendre  une grande inspiration. Je la vis se gratter le bras, ce qui était une de ses habitudes nerveuses, et qui eût don de me stresser encore plus que je ne l'étais déjà. Quoiqu'elle avait à me dire, je m'attendais déjà au pire, je n'aurai pas pû faire autrement. Lui était-il arrivé quelque chose au cours de cette journée ? A-t-elle des problèmes ?

Je pris à mon tour une inspiration assez discrète, ne voulant pas qu'elle ne remarque mon soudain stresse, et qu'elle ne s'inquiéte ou ne se sente mal. Le trop-plein d'émotions est quelque chose que ma mère supporte difficilement, et qui est hors de ses habitudes. Et tout ce qui n'est pas dans ses habitudes, est un risque pour elle, et sa santé mentale qui est déjà assez fragile comme ça.

Tu sais que je dois garder mes habitudes afin de ne pas me déconnecter de la réalité, n'est-ce pas ?

Qu'est-ce que je disais ?
Évidemment que je le sais. J'hoche simplement la tête comme réponse, la laissant continuer sans la brusquer. Je me contentai d'etre attentif à chacun de ses mots. Cependant, plus elle prenait son temps, plus le stresse augmentait en moi.

À contre-courant Où les histoires vivent. Découvrez maintenant