VINGT SIX

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Le ton était monté entre nous. Lara, furieuse, nous avait tourné les talons pour s'en aller se calmer, en disparaissant dans sa chambre. Cette fois-ci je ne pouvais pas lui en vouloir. C'était ma faute, j'ai fait la bêtise de lui montrer que je savais des choses que j'étais censé ignorer. Et maintenant cette Sébile, risque probablement d'exécuter ses menaces. Quand est toute la question.

— Bordel ! J'enchaine les conneries, dis-je en me penchant en avant, prenant ma tête entre les mains.

— Jean, laisse-la respirer. Elle a beau être un puissant vampire, bien plus endurante qu'un être humain, elle n'en est pas moins fatiguée, dit-elle

Je relève la tête et regarde Sandrine qui m'indique sa tête sa tête de de son index. Étonnamment, elle n'a pas daigné reprendre une apparence plus humaine et étrangement, en dépit de ses yeux si peut commun, elle me reste toujours aussi attirante. Au fond, je me sens presque un peu jaloux d'Eugène.

— Depuis que tu as fait irruption chez elle la fois dernière, elle n'a pas eu un seul instant de répit. Et toutes ces révélations n'y ont pas aidé.

Je soupir.

— Je sais bien Sandrine. Mais le temps presse.

— J'en suis bien consciente. Mais Jean, elle n'arrivera à rien dans cet état. Accorde-lui seulement quelques heures de repos, si elle peut les avoir. Dit-elle en pointant sa tête d'un index pour me faire comprendre qu'elle ne parle pas que de fatigue physique concernant Lara, mais de fatigue psychologique.

— Je suis obligé d'admettre que tu as raison.

Je marque une pause, absorbé par ses étranges yeux de félidés.

— C'est la première fois que depuis que je vous connais toute les deux, que tu me montres, que tu te soucie d'elle.

— Je sais.

Elle se penche vers moi et me murmure à l'oreille.

— Devant elle j'ai du mal à jouer la gentille fille. Mais au fond, je l'aime bien cette gamine.

Elle se redresse en souriant et se dirige vers l'insert pour y remettre une bûche ou deux à brûler dans le feu.

— Veux-tu quelque chose ? Un café, un thé ou tout autre chose ? Le temps qu'elle se repose.

— Merci de proposer. Juste un café, j'ai besoin d'un petit coup de fouet.

— Alors raconte. Où l'as-tu vu ? Demande-t-elle depuis la cuisine.

— Qui ?

— Ma sœur, Sébile.

— Ha, celle-là. Elle s'est pointée au Carrousel, avant qu'on n'effectue la perquisition chez Lara. Cette nana est vraiment très spéciale. Sacré caractère. Elle nous a même menacé de faire un vrai bain de sang si on n'allait pas dans son sens.

Elle revient avec une tasse de café bien chaud, ainsi qu'un thé pour elle, puis elle s'assoit à mes côtés, retire ses chaussures et se place confortablement sur les coussins en ramenant ses jambes contre elle. Elle souffle sur le thé pour le refroidir légèrement, puis boit une toute première gorgée de son breuvage brûlant.

— Faire un bain de sang ? Nan, je ne la connais que trop bien, elle n'aurait jamais fait ça. C'était du bluff de sa part.

— Si tu le dis, elle a été plutôt convaincante, elle est qui pour toi ?

— Sébile ?

Je hoche la tête.

— C'est notre petite sœur chérie à Nahema et moi. Depuis que mère nous la présenté, nous la considérons comme telle.

- Schen ùndjé -- Le sang des innocents -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant