De retour chez moi, nous avons chacun engloutie, une bonne grosse pizza achetée dans restaurant situé non loin d'où se trouve mon appartement et pour mon plus grand malheur Jean, l'a accompagné d'une bière fraiche. Je ne sais vraiment pas comment il fait pour aimer ça, personnellement, je me suis contenté d'un simple grand verre de vodka-Coca glacé.
Ces derniers jours, hormis le sang que j'ai bu sur mes victimes, je n'ai pas eu la possibilité de prendre un vrai repas chaud et consistant et cette soirée pizza improvisé, a été plus que la bienvenue pour mon estomac. Tout comme pour mon moral malmené.
Dans l'appartement plongé dans une lumière tamisée, les heures passent et dans l'insert installé en lieu et place de l'ancienne cheminée, les bûches brûlent et crépitent, nous baignant de d'une douce et agréable chaleur. Alors que je compulse pages après pages, le vieux livre de Sébile, je sirote une tasse de sang réchauffé avec grand soin.
Jean quant à lui, s'est avachi sur le fauteuil à mes côtés, s'est assoupie et profite de ce moment de calme pour faire une sieste bien méritée. À notre arrivé, j'ai pris une nouvelle douche tout aussi bien mérité et contrairement à lui, je me suis changée. J'ai troqué mes vêtements sales, couvert de sang de boue et autres immondices, pour une tenue plus décontractée et aussi bien plus propre. Alors que lui, est toujours vêtu de son trenchcoat qu'il ne quitte que rarement.
L'ouvrage est vieux et surprenant.
Elle m'avait dit que son livre avait plusieurs siècles et pourtant, il est dans un état de conservation extraordinaire. Si elle ne me l'avait pas dit, j'aurai juré qu'il a été publié il y a moins de quinze ans.
Le Kamz'dûl, le langage dans lequel le livre est écrit, n'est pas en soi, une langue si compliquée. Sa syntaxe est même très proche des langues indo-européennes, ce qui me facilite grandement la tâche. Mais mon gros problème, c'est surtout mon criant manque de vocabulaire et je n'ai pas mon super dictionnaire de Français— Kamz'dûl sous la main pour m'aider dans cet exercice de traduction.
Mais malgré tout, je m'efforce de comprendre du mieux que je puisse ce que je lis et surtout le plus vite possible, car le temps presse. Justine est toujours en danger mort et ce ne sont pas mes ex-collègues, qui vont réussir à la protéger contre ce type. Il est déterminé à s'emparer de son cœur pour le dévorer et il est prêt à tout, même à verser le sang d'innocents en chemin pour accomplir son absurde vengeance.
Il est vingt heures quarante-cinq quand finalement, je trouve ce que je cherchais. Arrivée aux trois quarts du livre, je tombe sur le chapitre traitant des divers rituels démoniques et de la manière de les interrompre. Le paragraphe que je parcours, décrit le fameux rituel d'ascension.
Un horrible rituel destiné à se transcender et devenir un démon dans toute sa splendeur.
Finalement, c'est ce qu'Alexandr essaye de devenir et la manière de procéder n'est pas en soit très compliqué. Il faut arracher cinq cœurs—rien de plus facile avec un peu d'huile de coude, ça se fait sans aucun problème—et dévorer cinq âmes. Par-contre ce dernier point, ce n'est pas du tout dans mon registre. De plus, le paragraphe énumère un certain nombre de figures infernales importantes dont les noms ne me sont pas connus. Tout du moins dans cette langue.
Je tapote l'épaule de Jean pour le sortir de son sommeil.
— Réveil toi, je crois bien que j'ai trouvé.
— Hein ? Merde, j'ai dormi longtemps ?
— Pas mal, oui.
Il regarde sa montre.
— Ouai, je vois ça, merde. Alors t'as quoi ?
— Il y est écrit que seuls les seigneurs primordiaux et leurs héritiers peuvent un interrompre un rituel d'ascension. Le cœur doit être arraché et l'âme consommé.
VOUS LISEZ
- Schen ùndjé -- Le sang des innocents -
VampirosIl s'agit de mon 1er roman en cours d'écriture: Post face: Je m'appelle Lara Keeble. J'ai presque cent quatre-vingt-dix ans. Je suis ce qu'on appelle communément un vampire. Je ne suis pas celui tout à fait celui de vos histoires qui hante vos nuits...