On est déjà deux jours plus tard et il est onze heures quarante à ma montre.
Après une courte nuit de sommeil passablement agitée, une bonne douche bien méritée et un entretien des plus houleux avec le chef, j'ai décidé d'aller prendre un petit déjeuné dans un bistro du quartier, Le Carrousel. Bistro dans lequel, j'y avais invité Eugène à venir m'y rejoindre pour que l'on y fasse un point sur la situation, avant d'aller faire chez Lara. Car l'hors de mon entrevue ce matin, le patron n'a pas vraiment avalé la version que je lui ai fourni et pour se couvrir, il nous a ordonné d'aller perquisitionner son appartement au plus tard pour cet après-midi. On avait reçu pour mission de trouver quoi que ce soit en lien avec notre affaire et quoique ce soit, pour éviter que des tonnes de merdes ne viennent lui retomber dessus.
Sandrine quand elle, elle avait préféré rester aux bureaux en raison des différents dossiers en retards, plus ou moins urgents, qu'elle s'était jurée de boucler au plus vite et pour le moment sa présence parmi nous n'était pas impérativement requise. Connaissant Eugène, il lui transmettra volontairement un rapide résumé de notre conversation et de notre petite visite chez Lara en temps voulu.
Le temps qu'il vienne me rejoindre, je sirote tranquillement premier expresso seul dans mon coin, observant sur ma droite les passants chaudement vêtus dans la rue piétonne.
Il ne pleuvait plus et ces derrière heures, la météo s'était plus que sacrément rafraîchi. La température est même devenue glaciale. Mon instinct me dit qu'il est même probable que d'ici peu, il se mette à neiger.
J'adosse mon corps encore endolori à la suite des évènements qui se sont déroulés dans l'appartement et dans le restaurant, contre la banquette en cuir râpé et craquelé, puis je ferme mes yeux lourds de fatigue et c'est emporté par les insipides musiques populaires du moment et diffusées en fond sonore, que lentement, je me sens partir. Sans vraiment m'en rendre compte, je m'endors et je ne sais foutrement pas pourquoi, mais les images du chaos de la nuit passée, se remettent à tourner une nouvelle fois dans mon esprit, comme un vieux film d'épouvante aux couleurs délavées.
Rapidement, je me vois enjamber plusieurs cadavres mutilés, qui se trouvent dans en état de putréfaction avancé, sur lesquels grouillent de répugnantes hordes de vers blanchâtres et gluants. L'odeurs qui se garage des dépouilles au sol est des plus insoutenable ; elle me prend à la gorge, elle m'étouffe. Subitement des mouches noires aux proportions cauchemardesques, bourdonnantes comme une assemblée de motards furibard, se posent sur moi, sur mon visage, essayant de faire de moi leur nouveau repas.
D'un geste je les repousse, cours, m'enfuit du couloir. Je referme la porte du salon derrière moi, dans un violent claquement et je me retourne en sueur. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Le sang palpite dans mes tempes.
Puis sur le balcon, il y a ce petit bout de femme aux cheveux blanc, vêtue de noir et couverte de sang, se battant comme jamais contre ce type, bien plus grand et plus massif qu'elle.
Ils se rendent coup pour coup, puis subitement ils basculent et disparaissent du balcon devant mes yeux. Lara vient finir son effroyable chute contre le bitume, sept étages plus bas. Je me précipite vers le rebord, puis je me penche avec précautions au-dessus du vide pour observer en contrebas son corps maintenant étalé au sol, brisé et inanimé, gisant comme une poupée désarticulée.
Je suis tétanisé par cette vision d'horreur à laquelle je viens tout juste d'assister, impuissant pour la sauver. Je suis même resté hébété un moment comme un con, sur le bord du balcon, avant de réussir enfin à me ressaisir pour appeler les secours. Sans perdre un seul instant, je descends quatre à quatre les marches plongées dans l'obscurité, tel un dément qui aurait eu tous les chiens de l'enfer lâchés à ses basques.
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- Schen ùndjé -- Le sang des innocents -
VampirosIl s'agit de mon 1er roman en cours d'écriture: Post face: Je m'appelle Lara Keeble. J'ai presque cent quatre-vingt-dix ans. Je suis ce qu'on appelle communément un vampire. Je ne suis pas celui tout à fait celui de vos histoires qui hante vos nuits...