DIX HUIT

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Il lui a fallu plus d'une foutue heure au serrurier, pour que ce soi-disant professionnel, parvienne à ouvrir la porte blindée de Lara sans trop l'abîmer. En vérité, les quelques éraflures sont un bien maigre mal pour éviter de devoir lui causer des problèmes supplémentaires et sans attendre plus longtemps ont investi les lieux à la recherche de tout ce qui pourrait nous aider à la retrouver, ou son improbable lien avec notre tueur. Si un tel lien puisse exister.

— Eh bien, notre Lara a des goûts très particuliers, regarde ces bibelots, Jean. Cette décoration... C'est... C'est très cosy chez elle.

— Je vois ça.

— Elle a même un petit insert et une guitare pour égayer ses longues soirées d'hivers.

Il marque une pause en observant les différentes, étagères, meubles chargés de livres et autres étranges objets.

— Et regarde ça ! Certains objets ont l'air d'avoir plusieurs siècles, dit-il. Il doit il y avoir des fortunes ici ! Je ne la savais pas aussi riche. Regarde-moi cette horloge comtoise, c'est une véritable œuvre d'art ! Et ces miroirs ! Leur encadrements... c'est juste magnifique. Lara est vraiment une femme de goût.

— Franchement Eugène, je ne suis pas antiquaire, mais je te crois sur paroles.

Il est complètement émerveillé par ce qu'il voit, mais pour moi, la décoration est loin d'être ma priorité. Mais il est vrai que comparé à mon appartement sombre, souvent mal rangé, avec ses meubles recouverts de dossiers négligemment posés ou empilés, des différentes affaires en cours et passées, des multiples cadavres de cannettes de bières qui trainent, des nombreuses clopes écrasées dans les cendriers, et autres vêtements sales déposés en vrac dans un coin, attendant d'être lavés.

Celui de Lara est un havre de propreté, presque d'un niveau hospitalier. Ici, tout est méthodiquement rangée, le mobilier est immaculé de toute traces de poussière. Dans ce lieu, il y a une place pour chaque chose et chaque chose est à sa place.

Il a raison, Lara est une femme de goût.

Deux heures passent.

Interminables.

Les quatre agents qui nous accompagnent, fouillent méticuleusement tout ce qu'ils peuvent, chaque recoin de l'appartement passe au crible. Ils ont commencé en premier par sa chambre à coucher et pour je ne sais quelle raison saugrenue, ils ont fouillé de fond en comble sa salle de bain.

Maintenant deux agents s'occupent du salon, un de sa cuisine et le dernier, de sa chambre d'amis qui lui sert de petit bureau personnel. Mais jusqu'à présent, aucun d'entre eux n'a été foutu de trouver quoique ce soit en lien avec directe notre tueur. Ce qui n'est guère étonnant.

— Mon commandant ! On a trouvé ça dans son bureau, dit Sébastien en approchant. Ça pourrait vous intéresser.

Finalement, il se pourrait peut-être, que j'ai pensé un peu trop vite.

Sébastien me tend un petit portefeuille noir qui vue son aspect, semble avoir bien vécu.

— Dedans, il y a diverses cartes de crédits dedans, américaines, suédoise et deux passeports à elle, aux vues des photos. L'un est au nom de Sarah Keller, c'est une identité américaine, la dernière est au nom de Fey Johansson, suédoise.

Je me saisis de l'objet en rectangulaire noir, fronce les sourcils et j'étudie les documents qu'il contient. Eugène situé sur ma gauche et fait de même.

— Jean, regarde. L'un de ces passeports à plus de soixante-dix ans, l'autre parait être encore plus ancien.

— Je vois ça. Mais, c'est impossible que ce soit les siens. Lara, vient juste d'avoir quarante ans.

- Schen ùndjé -- Le sang des innocents -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant