D'un geste, elle pose lourdement sa bouteille ruisselante de condensation à côté de nos tasses, faisant tinter la porcelaine par la même occasion et silencieusement derrière ses verres teintés, elle m'observe en attendant que l'un de nous entame les politesses.
— Heu, mais qui êtes-vous bon dieu ?
Elle ne me répond pas, son visage reste impassible, sans aucunes émotions lisibles apparentes.
Cette enfant effrontée est une vraie statue de marbre.
Mes sourcils se froncent, puis mon regard croise celui de mon ami et le sien regarde dans la direction de cette femme qui se met à lui sourire.
Enfin une réaction.
Eugène, quant à lui, paraît surpris de voir sa présence et il ne réagit pas exactement tout de suite. Il y a comme un certain décalage chez lui, avant qu'il lui rende en retour un sourire, gêné.
Mon instinct de flic me dit qu'il y a quelque chose entre eux, qu'ils se connaissent de longue date.
Il me dit tout ça et il se trompe rarement.
— C'est une amie à toi, Eugène ?
— ... non, Jean et crois-moi, c'est bien la première fois que je vois cette... ravissante jeune femme, dit-il en souriant.
Il semble me répondre avec une certaine honnêteté, pourtant mes tripes me disent tout le contraire. Elles me disent qu'il ment. Du moins qu'il semble le faire et si c'est le cas, pour quelle raison ferait-t-il il ça ? Qu'aurait-il à gagner à le faire ? Ce que je ressens me laisse songeur.
Maintenant, elle me sourit légèrement, laissant apparaître timidement des dents immaculées, au cœur de ses lèvres couvertes d'un rouge à lèvre noir violacé.
Derrière ses verres sombres, je discerne que son regard—dans lequel, il y a cette étrange lueur, similaire à celle de Lara—m'observe avec une attention toute particulière.
— Un fantôme du passé, dit-elle d'une voix suave, avec un léger accent que je n'arrive pas à placer, cependant qui sonne à l'identique de celui de Sandrine.
— Ce n'est pas une réponse ça. Dites-moi, quel est votre nom ?
— Est-ce vraiment si important pour vous de savoir quel est mon nom ?
— Oui, ça en a. Surtout quand on arrive comme vous venez de le faire.
— Je suppose.
Elle soupir et marque une pause.
— Kālī, dit-elle platement.
— C'est quoi ça ?
— Un nom.
— Comme la déesse indienne ? Demande Eugène en levant un sourcil.
— Un homme cultivé, j'aime ça. Oui Eugène. C'est bien ça, comme la déesse indienne.
— Mais comment savez-vous comment je m'appelle ?
— Sìndri.
— Sindri, c'est qui encore celle-là ? Je lui demande.
— Pardonnez-moi, je voulais dire Sandrine. Elle m'a souvent parlé de vous deux.
— Ha, vous connaissez donc Sandrine ? Vous êtes une amie a elle ?
— Pas exactement, mais on se connaît depuis très longtemps elle et moi.
— Ça ne nous dit pas ce que vous voulez à la fin.
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- Schen ùndjé -- Le sang des innocents -
VampirosIl s'agit de mon 1er roman en cours d'écriture: Post face: Je m'appelle Lara Keeble. J'ai presque cent quatre-vingt-dix ans. Je suis ce qu'on appelle communément un vampire. Je ne suis pas celui tout à fait celui de vos histoires qui hante vos nuits...