VINGT SEPT

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Seulement quelques cinq minutes de repos.

C'est peu, mais n'ayant pas vraiment réussi à fermer l'œil, c'est donc tout ce que j'ai pu obtenir. Cinq courtes minutes d'angoisse, de souvenir douloureux et oppressants.

Depuis ma chambre, je les écoute mener leur conversation, qui aborde autant des sujets que je connaissais que d'autres dont j'ignorais tout. Ils parlent de Sébile, de moi, mais aussi du monde d'où viennent Sandrine et sa sœur. Et de mon père. Mon vrai père.

J'ai aussi entendu l'effroyable conversation que Jean a eu au téléphone avec Eugène. Les mots me manquent pour exprimer mon ressenti à ce sujet.

Toujours en les écoutant avec attention, je me lève de mon lit et avant de sortir de ma pièce plongée dans l'obscurité, je reprends mes lunettes que je replace sur mon nez. Je dois être si discrète qu'ils n'ont pas remarqué ma présence derrière eux. Ce n'est pas très étonnant, étant donné que je suis pieds nues, vêtue d'un simple jogging gris et d'un débardeur noir. En me déplaçant, je ne produis presque aucun bruit. Si l'ouïe de Sandrine, celui d'une succube, est aussi fine que la mienne, elle aurait probablement pu m'entendre approcher, mais son attention semble exclusivement dirigée sur Jean.

Soudainement le ton de Sandrine change. Il est passé du nostalgique au dramatique.

— Il faut croire qu'il n'y a pas de justice dans ce monde.

— Sandrine quelque chose ne va pas ?

Elle prend un moment lui répondre.

— Dis-moi, Jean que vaut la vie d'une personne contre des milliers ?

— Je ne sais pas Sandrine. Pourquoi ?

— Justine est condamnée à mourir.

— Qu'est que tu racontes ?

— Il y a un autre problème si le cœur de Justine n'est plus disponible, il doit dévorer celui de l'un des seigneurs primordiaux ou de l'un de leurs héritiers. C'est-à-dire qu'il doit se repaitre soit de mon cœur, de celui de ma sœur, ou de celui Lara pour s'élever.

— C'est une blague ?

— Non. J'aurais aimé que ce soit le cas.

Pendant bref instant, j'ai l'impression que mon propre cœur s'arrête dans ma poitrine. On en est là. Tuer une nous-même innocent, Justine, ou la laisser être tuée par Alexandr d'une manière atroce. Voilà le dilemme que je dois trancher et malheureusement mon choix est vite fait. Si je ne fais rien il va continuer verser le sang de gens innocents jusqu'à réussir à mettre la main sur Justine et lui dévorer son cœur. Il est impensable, je ne que je le laisse devenir un démon. Il sèmerait le chaos sur son chemin pour obtenir sa vengeance ridicule. Trop de personnes mourrons pour assouvir sont insatiable besoin de sang et de chair fraîche et à ce moment-là je ne pourrai plus le tuer.

Donc, je dois tuer Justine pour interrompre le rituel et le rendre vulnérable. Il y a un espoir, il est mince, certes. Elle n'a besoin de mourir que quelques minutes. Seulement quelques-unes pour que je puisse me débarrasser d'Alexandr une bonne fois pour toute.

Rien que de penser à tout ceci me rend malade.

— Il y a un autre problème si le cœur de Justine n'est plus disponible, il doit dévorer celui de l'un des seigneurs primordiaux ou de l'un de leurs héritiers. C'est-à-dire qu'il doit se repaitre soit de mon cœur, ou de celui Lara pour s'élever, ajoute Sandrine.

— Je vais la tuer, leurs dis-je avec sérieux.

Ils se retournent tous deux vers moi. Surpris.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

- Schen ùndjé -- Le sang des innocents -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant