Chapitre 8💫

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Le chaos règne dans mon esprit alors que la scène se déroule comme un cauchemar. L’obscurité envahit la ruelle, et la voix de l’homme résonne encore dans ma tête. Qui est-il ? Que veut-il vraiment de moi ? Une pensée soudaine surgit : ce qu’il sait pourrait changer ma vie à jamais. Mais à quel prix ?

Julien se rapproche de moi, attrapant mon bras. – Clara, on doit partir, maintenant ! Sa voix est tremblante, et je perçois l’angoisse derrière son regard déterminé. Lucas, de l’autre côté, me fixe avec impatience, prêt à s'élancer à tout moment.

Une deuxième détonation résonne, plus proche cette fois, suivie de cris. La panique s'empare de moi, et je me retourne vers l’homme en costume, dont le sourire a disparu, remplacé par une expression de rage.

– Clara ! Je t'offre une dernière chance ! s’écrie-t-il, le ton glacé. Tu n'as aucune idée de ce que tu perds en me tournant le dos.

Je serre les dents et fais un pas en arrière, mes yeux rivés sur la voiture, où d'autres silhouettes s'agitent. C'est un piège, ça ne peut être qu'un piège. Mon instinct me crie de fuir, mais la curiosité, le besoin de savoir ce qu'il veut vraiment me dire, me retient sur place.

– Je ne te laisserai pas faire, murmure Lucas, en s'avançant brusquement entre l’homme et moi, son pistolet levé. Retourne d’où tu viens, ou je te jure que tu ne feras pas un pas de plus.

L'homme rit, un rire qui semble dénué de toute humanité. – Oh, tu es courageux, garçon. Mais tu ne sais rien de ce qui est en jeu ici. Sa main glisse lentement sous son manteau, et je devine la lueur métallique d'une arme.

Le temps semble se figer. Je dois choisir maintenant. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, et sans réfléchir, je tire sur le bras de Julien et Lucas. – Courez ! hurle-je, m'élançant vers le vieux bateau au bord du quai.

Nous courons sans nous retourner, les bruits de pas se rapprochant. Alors que nous atteignons le bateau, Julien grimpe à bord le premier, suivi de moi, puis de Lucas, qui referme rapidement l'écoutille derrière nous. À l'intérieur, l'air est humide et le bois grince sous nos pieds.

– C'était quoi, ça ? murmure Lucas, les yeux écarquillés, la respiration haletante. Qui est cet homme ?

Julien s'assoit contre la paroi du bateau, essuyant la sueur de son front. – Il... il est avec ceux qui ont causé l'incendie, répond-il à voix basse, comme s’il craignait que l’homme puisse l’entendre même à travers les parois épaisses.

Je me fige. – Alors c’est lui qui sait ce qui est arrivé à ma famille ? Tout était lié à lui depuis le début ?

Julien secoue la tête. – Ce n’est pas si simple. Il est un pion dans une plus grande machination. Mais… il sait beaucoup de choses, et il est prêt à tout pour les garder secrètes.

– Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ? rétorque Lucas, un ton de colère dans la voix. Si tu savais tout ça, pourquoi nous laisser dans l'ignorance ?

– Parce que… je ne pouvais pas, avoue Julien, le regard fuyant. J’ai mes raisons, et il y a des choses que vous ne devez pas savoir pour l'instant.

Je sens la colère monter en moi, mais avant que je ne puisse réagir, un bruit de pas retentit à l’extérieur du bateau. Je retiens mon souffle alors qu'une ombre passe devant le hublot, suivie de plusieurs autres. Ils nous ont retrouvés.

Lucas serre son arme, prêt à agir. Son regard reste fixé sur le hublot, les muscles tendus comme une corde prête à rompre. – Ils arrivent, murmure-t-il, le souffle court. Nous devons nous préparer à nous défendre.

Julien secoue la tête. – Non, nous ne tiendrons pas longtemps s'ils montent à bord. Il faut sortir d'ici, trouver un moyen de les semer.

Je déglutis difficilement, sentant mon pouls battre à mes tempes. Le souvenir du rire glaçant de l'homme en costume me hante. Ce n'était pas seulement une menace, c'était une promesse, une promesse de destruction et de souffrance. Je me tourne vers Julien, cherchant une once de certitude dans son regard. – Il doit y avoir une autre sortie, une trappe, n'importe quoi…

Julien réfléchit une seconde, puis se redresse brusquement. – Il y a un accès aux cales par là-bas, dit-il en désignant une trappe dissimulée sous un amas de vieilles caisses. Nous pourrions sortir par une ouverture dans la coque, sous la ligne de flottaison. Ce n’est pas une grande sortie, mais ça pourrait suffire.

Lucas hoche la tête, et je perçois un éclair de détermination dans ses yeux

. – Alors allons-y, dit-il, se dirigeant déjà vers la trappe. Nous n'avons pas une seconde à perdre.

Julien soulève les caisses pour dégager l'accès tandis que Lucas ouvre la trappe avec précaution. Un souffle d’air froid s'échappe des profondeurs sombres du bateau, et je sens mon estomac se nouer à l’idée de m’aventurer dans cet espace exigu et humide. Mais le bruit des pas à l’extérieur se rapproche, et le choix s'impose à nous.

Un coup de feu retentit soudain, fracassant le silence avec une violence sourde. Je retiens un cri, mes mains tremblantes serrées contre ma bouche. Julien me pousse doucement vers l'ouverture, son regard me suppliant de descendre en premier.

– Vas-y, Clara. Je m'assure que tout est en place ici, puis je vous rejoins.

Je descends lentement l'échelle rouillée, chaque barreau grinçant sous mon poids. Lucas me suit de près, et nous atterrissons tous les deux sur le sol glissant de la cale. L’odeur de moisissure et de bois humide emplit mes narines, et je me rends compte à quel point nous sommes vulnérables ici, piégés entre les parois d’un vieux bateau en décomposition.

Julien referme la trappe derrière lui, ses mouvements précipités trahissant son inquiétude.

– L’ouverture est par ici, dit-il, s’éclairant le chemin avec une lampe de poche sortie de sa poche.

Nous nous dirigeons vers l’arrière de la cale, où une petite ouverture est à demi dissimulée par des filets de pêche enchevêtrés. À travers l'interstice, je peux voir l’eau noire du port onduler. C'est notre seule chance de sortir d'ici sans être vu.

Julien commence à dégager les filets lorsque soudain, un bruit sourd retentit au-dessus de nos têtes. Des voix, étouffées mais audibles, se rapprochent. Ils sont à bord.

Lucas serre les mâchoires, sa main se crispant sur son arme.

– Nous devons faire vite, murmure-t-il, son regard oscillant entre l'ouverture et le plafond.

Alors que Julien s'efforce d'élargir l'espace suffisant pour que nous puissions passer, je réalise soudain que quelque chose cloche. Pourquoi Julien connaissait-il cet endroit ? Pourquoi semblait-il si familier avec les moindres recoins du bateau ? Une vague de doute me traverse, mais je la chasse aussitôt. Il n'y a pas de temps pour les questions. Pas maintenant.

Julien finit par réussir à dégager l'ouverture et se tourne vers moi.

– Passe en premier, Clara, dit-il d’une voix pressée.

Je m'accroupis et commence à ramper à travers le passage étroit, mon corps frémissant au contact de l'air glacial. Lorsque j'atteins l'autre côté, je tombe à genoux sur un quai de bois en ruine. Je me redresse précipitamment, le cœur battant à tout rompre.

Lucas et Julien me rejoignent en un instant, et nous nous précipitons loin du bateau, longeant les quais déserts. L’adrénaline coule dans mes veines, mais la peur est toujours là, tapie au fond de moi. Les mots de l’homme en costume résonnent dans ma tête, et je ne peux m’empêcher de me demander ce qu'il voulait dire en affirmant que je n'avais aucune idée de ce que je perdais.

Alors que nous courons vers l’obscurité, je sens que ce n’est pas seulement notre vie qui est en jeu. C’est un passé oublié, des secrets enfouis, et une vérité qui pourrait tout changer

– si seulement je suis prête à en payer le prix.

 À TRAVERS LES CENDRES Où les histoires vivent. Découvrez maintenant