À TRAVERS LES CENDRES

chapitre 11💫

Chapitre 11 : Révélations et Obscurité

L’atmosphère est lourde dans le refuge. L’annonce du meurtre à l’entrepôt résonne encore dans nos esprits comme une mise en garde sinistre. Les cadavres s’amoncellent et les zones d’ombre s'étendent autour de nous. Plus j’essaie de comprendre, plus les pièces du puzzle se multiplient. Et au centre de tout cela, il y a cette étrange sensation que quelque chose nous échappe, comme un fil invisible qui lie chaque événement.

Les jours passent, et les tensions ne cessent de monter. Julien se montre de plus en plus distant, comme s’il nous cachait quelque chose. Lucas semble quant à lui décidé à découvrir le fin mot de l’histoire, épiant chaque conversation, fouillant chaque pièce pour trouver la moindre trace d’indice. Emma, elle, reste fidèle à son rôle d’intermédiaire. Toujours là pour nous fournir des informations ou apaiser les disputes, mais son regard, parfois, laisse entrevoir une lueur de méfiance.

Un soir, alors que la lune éclaire faiblement le vieux bâtiment, une conversation éclate dans l’obscurité. Je suis dans le couloir, hésitante, lorsque j’entends les voix de Lucas et Julien s’élever derrière la porte du salon.

– Tu ne nous dis pas tout, Julien, siffle Lucas, sa voix empreinte d'une colère contenue. Depuis le début, tu sembles en savoir plus que ce que tu laisses entendre. Qui était vraiment cet homme au port ? Pourquoi nous poursuivait-il ?

– Je vous ai dit tout ce que je sais, rétorque Julien, sa voix tremblante. Mais il y a des choses que même moi, je ne comprends pas. Tout ce que je veux, c’est qu’on s’en sorte. Vous pensez vraiment que je vous mentirais ?

Je m’approche discrètement pour écouter la suite de leur échange, mon cœur battant à tout rompre. Mais soudain, la porte s’ouvre brusquement, et Julien apparaît devant moi, son regard surpris se changeant rapidement en suspicion.

– Clara, tu étais là depuis combien de temps ? demande-t-il, la mâchoire serrée.

Je recule d’un pas, tentant de dissimuler mon malaise.

– Assez longtemps pour savoir que vous nous cachez quelque chose. Si tu sais quoi que ce soit sur cet homme, ou sur ce qui s’est passé le soir de l’incendie, tu dois me le dire maintenant.

Julien passe une main nerveuse dans ses cheveux.

– Il y a des choses que tu ne devrais pas chercher à savoir. Cela pourrait être plus dangereux pour toi que tu ne le penses.

– Plus dangereux que ce que nous vivons déjà ? rétorque Lucas, qui s’est avancé à son tour. Il est temps d’arrêter de jouer à ce petit jeu. Nous avons déjà failli mourir deux fois. Nous ne pouvons pas rester dans l’ignorance.

Une tension palpable s’installe dans l’air, et Julien semble sur le point de céder. Mais au lieu de répondre, il se détourne de nous, les épaules affaissées, comme s’il portait un lourd fardeau. C’est à ce moment que j'entends des pas résonner dans le couloir. Emma surgit, son visage grave.

– Il faut que vous veniez voir quelque chose, dit-elle d’une voix pressante. Nous avons un problème.

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Nous suivons Emma jusqu’au sous-sol, où elle nous conduit vers une vieille armoire métallique que je n’avais jamais remarquée auparavant. Elle est légèrement entrouverte, laissant entrevoir un contenu suspect. Lorsque Emma ouvre la porte en grand, je découvre à l'intérieur une série de dossiers, tous poussiéreux, mais clairement bien rangés. Sur la couverture de chacun, des noms apparaissent, et je sens mon cœur se serrer en découvrant l’un d’entre eux : le nom de ma famille.

– Où as-tu trouvé ça ? demande Julien, la voix étouffée par l’incrédulité.

Emma détourne les yeux.

– Je savais que ces dossiers étaient là depuis un moment, mais je ne pensais pas qu’ils pourraient être liés à vous… jusqu'à maintenant.

Je me précipite vers l’armoire et ouvre le dossier portant mon nom. À l’intérieur, des photos, des rapports, des notes griffonnées à la main. Certaines images montrent l’incendie, les décombres fumants de ma maison, et d'autres… d’autres semblent être des clichés pris en secret de ma famille, bien avant la tragédie.

– Qui a rassemblé tout cela ? Qui nous surveillait ? chuchoté-je, ma voix tremblant de peur et de colère.

Emma secoue lentement la tête.

– Je ne sais pas, Clara. Ces dossiers sont anciens, mais je crois que le refuge a été utilisé par plusieurs groupes au fil des années. Si quelqu’un nous observe, il est probable qu’il le fait depuis longtemps.

Julien s’approche et prend l’un des dossiers, l’examinant attentivement.

– Ces rapports… il y a des annotations sur des transactions financières, des mouvements de personnes… Cela semble être l’œuvre de quelqu’un qui connaissait les activités de la mafia. Mais pourquoi garder ces dossiers ici ?

Lucas s’avance, l’air méfiant. – Ce qui est étrange, c’est que ces informations sont trop spécifiques pour être de simples archives oubliées. Quelqu’un nous a amenés ici délibérément. Ces dossiers, ce refuge… tout ceci n’est peut-être qu’un piège.

Je sens l’angoisse monter en moi. Et si Lucas avait raison ? Si nous étions manipulés depuis le début ? Une main invisible tirant les ficelles, nous poussant à suivre une route prédéterminée ? Et si Emma en savait plus qu’elle ne voulait bien l’admettre ?

– Pourquoi ne nous avoir jamais parlé de ces dossiers, Emma ? demande Julien, son regard perçant.

Elle lève les yeux vers lui, et son expression reste impassible, mais je crois déceler une lueur de culpabilité. – Je pensais qu’ils n’étaient plus utiles, avoue-t-elle. Je ne voulais pas créer de tensions inutiles. Mais maintenant, je crains que ces dossiers puissent avoir un lien avec les récents meurtres.

Un silence lourd tombe sur la pièce. Les indices s’accumulent, les secrets enfouis semblent vouloir remonter à la surface. Mais plus nous approchons de la vérité, plus l’étau se resserre autour de nous.

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Plus tard dans la nuit, alors que tout le monde dort, je retourne en silence au sous-sol. Il y a un dossier en particulier que je n’ai pas eu le temps de consulter. Un dossier qui porte le nom d’Emma.

Je l’ouvre lentement, mes doigts tremblants. À l’intérieur, des photos d'elle, des notes sur ses déplacements, ses fréquentations. Et puis un rapport, daté d'il y a cinq ans, qui mentionne un accident étrange… et un nom que je n’aurais jamais imaginé trouver ici : celui de l'homme en costume qui nous avait poursuivis.

Mon sang se glace. Emma aurait-elle été liée à cet homme ? Et si elle n’était pas celle qu’elle prétendait être ?

Alors que je referme le dossier, une ombre se profile dans l'encadrement de la porte. Emma me regarde, son visage obscurci par la pénombre.

– Tu n’aurais pas dû voir ça, Clara, murmure-t-elle, sa voix résonnant comme une menace dans l’obscurité.

Les secrets enfouis semblent se retourner contre moi, et je réalise que le danger n’a jamais été aussi proche.