Chapitre 26

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Georgina

L'ambulance, qui avait emmené Jonathan d'urgence, avait quitté le quartier il y a déjà vingt longues minutes. Je restais là, figé, les yeux fixés sur le vide, à essayer de comprendre ce qui venait de se passer. La sirène de l'ambulance s'éteignait lentement, et le bruit de ses roues qui roulaient sur l'asphalte devenait de plus en plus lointain, comme un écho dans ma tête.

- Bonjour, les enfants, nous aimerions vous poser quelques questions sur ce qui vient de se passer, intervint une voix douce, mais ferme, qui me sortit de ma torpeur. Je tournais la tête et aperçus une policière, un sourire rassurant sur son visage. Mais malgré sa bienveillance, son regard était déterminé.

Elle s'approcha de Nate et Emma, qui semblaient eux aussi perdus dans leurs pensées, comme moi. Ils avaient été proches de l'incident, beaucoup plus que moi. Ils avaient vu, entendu, ressenti les choses que je n'avais pas vécues. Elle les emmena à l'écart pour leur poser ses questions. Je les observai, incapables de détacher mes yeux d'eux. Puis, la policière se tourna vers moi et Jenny. Elle nous fit signe de la suivre.

Je marchai lentement, mes jambes tremblantes, comme si mes pieds étaient collés au sol. Jenny était silencieuse à mes côtés, mais je sentais qu'elle était tout aussi bouleversée que moi. Nous nous rendîmes dans un petit coin tranquille du hall, à l'abri des regards. La policière s'assit en face de nous, le regard bienveillant, mais son ton était sérieux.

- Et vous, qu'avez-vous vu ? demanda-t-elle en me fixant droit dans les yeux.

Je pris une profonde inspiration avant de répondre, ma voix tremblant légèrement.
- Je... je n'ai rien vu. Je suis resté caché, dans la salle de musique, avec mon professeur. Il nous a dit de nous abriter là, de ne pas bouger... Je ne savais même pas ce qui se passait dehors, et je n'ai pas osé regarder.

La policière hocha la tête, comme si elle comprenait ma situation, mais son expression ne changea pas. Elle savait que, malgré notre peur, il fallait qu'elle trouve des réponses.

Des frissons parcouraient toujours mon corps, comme si la terreur ne me quittait pas. La peur était encore bien présente en moi, et chaque minute semblait durer une éternité. Les images de l'incident défilaient dans mon esprit, sans cesse, me hantant. Et à cet instant, alors que je pensais que les choses allaient enfin se calmer, un bruit sourd se fit entendre au loin. Je levai les yeux par la fenêtre et je vis que de petites flocons blancs commençaient à tomber du ciel. La neige... elle arrivait. Super. Comme si ce n'était pas déjà assez difficile d'être dans cette situation, voilà qu'un froid hivernal commençait à s'installer.

Les flocons tombaient de plus en plus vite, recouvrant le sol et les toits, créant un paysage presque irréel, d'une beauté glacée. Je m'enfouis un peu plus dans mon manteau, espérant que la chaleur de ma veste suffise à me réconforter. Mais tout à coup, je me rendis compte que la neige, avec son côté magique, semblait encore plus sombre et menaçante dans ces circonstances. Le vent soufflait fort, emportant les flocons comme des fantômes à travers l'air.

Je n'avais même pas réalisé qu'une voiture s'était arrêtée devant l'école, jusqu'à ce que je voie la silhouette des parents de Jenny sortir. Ils étaient là, stressés, inquiétés, mais reconnaissants que nous soyons tous en sécurité, malgré tout. Ils vinrent vers nous, m'invitant à monter avec Jenny dans leur voiture. Le froid mordant s'infiltrait sous mon manteau alors que je montais, et je sentis l'angoisse me rattraper de nouveau.

- Ça va aller, lui murmurai-je en essayant de réconforter Jenny, qui semblait plus perdue que jamais.

Le trajet jusqu'à l'hôpital semblait durer une éternité. La route était glissante à cause de la neige, et la visibilité était de plus en plus réduite. Nous roulions prudemment, les phares de la voiture éclairant faiblement la neige qui tombait en rideaux. Le silence régnait dans la voiture, à l'exception des rares paroles échangées entre Jenny et ses parents. Je n'avais pas grand-chose à dire. Je regardais les paysages défiler, tout devenant flou sous les flocons. J'avais l'impression que tout était figé, suspendu dans le temps. L'air froid à l'extérieur contrastait avec la chaleur de l'intérieur de la voiture, mais cela ne me réconfortait pas.

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⏰ Dernière mise à jour : 11 hours ago ⏰

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