Chapitre 23

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Hasher

Devant mon miroir, je ferme l'avant-dernier bouton de ma chemise noire, laissant le dernier ouvert, comme pour garder une part de mystère. Je me coiffe les cheveux avec une goutte de gel, veillant à ce que chaque mèche soit à sa place, puis je mets un peu de parfum, un mélange d'agrumes et de bois qui me rappelle des souvenirs heureux.

Soudain, on toque à la porte. Je l'ouvre et c'est Isabela, radieuse dans sa robe noir. Je l'enlace, profitant de cette chaleur réconfortante avant de retourner dans la salle de bain pour un dernier coup d'œil.

-Tu es très élégant, chérie, me dit-elle de loin, et je ne peux m'empêcher de sourire en entendant cela.

Mes yeux sont légèrement rouges ; je me retiens de pleurer à l'idée de ce que je vais faire. C'est la première fois que j'y vais, et la nervosité me serre le ventre.

Nous sortons de la maison, elle tenant dans sa main un bouquet de pivoines, les préférées de ma mère. En voyant les fleurs, un mélange de tristesse et de tendresse m'envahit. Isabela porte aussi sa robe préférée, celle que sa sœur lui avait offerte avant sa mort, un symbole de force et de mémoire.

Elle met son bras autour du mien, et nous marchons pendant cinq bonnes minutes, le silence pesant autour de nous, mais réconfortant à la fois. Les rues sont calmes, et je me surprends à réfléchir à tout ce que ma mère a fait pour moi, à tous ces moments que je chéris.

En approchant du cimetière, le ciel commence à se couvrir de nuages, comme si le temps lui-même partageait notre tristesse. Les pierres tombales se dressent, témoins silencieux des vies passées. Isabela serre un peu plus fort mon bras, et je peux sentir son soutien.

Nous marchons entre les tombes, un chemin pavé de souvenirs et de mélancolie, où sont déposées des fleurs parfois fanées, témoins silencieux de l'amour et de la perte.

Chaque pas que nous faisons résonne dans le calme du cimetière, un lieu où le temps semble suspendu, tandis que le parfum des fleurs se mêle à l'air frais.

Nous arrivons enfin à celle de ma mère. Isabela, avec une délicatesse infinie, s'accroupit et passe sa main sur l'herbe fraîche qui entoure la pierre tombale

Comme si elle cherchait à capter l'essence même de la vie qui s'est échappée. Le vent caresse nos visages, apportant avec lui une sensation de paix, mais aussi une douce tristesse, rappelant que chaque moment partagé est précieux.

Avec soin, j'y dépose les fleurs préférées de ma mère : des pivoines blanches, symboles de pureté et d'amour. Leur beauté éphémère évoque les souvenirs heureux, mais aussi la douleur de son absence.

Une larme coule le long de la joue d'Isabela. Elle l'essuie rapidement, comme si elle voulait cacher sa peine, mais je sais que la douleur fait partie intégrante de notre hommage. Ensemble, nous restons là, enveloppés par le silence respectueux du cimetière, honorant la mémoire de ma mère avec amour et tendresse.

Isabela se redresse lentement, son regard se perdant dans l'horizon. Les souvenirs de ma mère flottent autour de nous, comme des murmures du passé.

Je peux voir dans ses yeux une lueur de nostalgie, un mélange d'amour et de tristesse. Nous avons toutes deux été marquées par son départ, mais nous savons que garder sa mémoire vivante est essentiel.

Nous décidons de rester un moment en silence, laissant le vent porter nos pensées. Le cimetière, bien que chargé de tristesse, devient aussi un lieu de réconfort. Les oiseaux chantent doucement, et un léger parfum de terre humide s'élève autour de nous, créant une atmosphère presque sacrée. Je prends une profonde inspiration, essayant de me souvenir des leçons que ma mère m'a enseignées : la force, la résilience, et l'importance de chérir chaque instant.

Ma Vipère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant