Chapitre 24

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Georgina


- Venez, on va manger, on en a besoin après ça !  proposa Nate, sa main enroulée dans celle d'Emma, qui lui rendit son sourire.

Tout le monde acquiesça, les estomacs grondant de famine. L'odeur alléchante de la cantine flottait dans l'air, promettant un repas réconfortant.

- Allez-y, moi je vais dans la salle de musique, leur répondis-je, une légère tristesse dans la voix.

J'avais besoin de me retrouver seul, d'évacuer ce que j'avais en moi en chantant. Jenny, toujours pleine de douceur, me sourit et m'embrassa la joue avant de s'éloigner avec le groupe. Je les regardai partir, puis je pris le sens inverse, boitant légèrement après le coup que Sabrina m'avait donné il y a deux heures. La douleur était encore vive, mais je savais que la musique m'aiderait à oublier.

En passant par les toilettes, je m'arrêtai un instant pour me rincer le visage. L'eau froide me réveilla, et je pris une pilule contre le mal de tête qui menaçait de me submerger. Je me dirigeai ensuite vers la salle de musique, mes pas résonnant dans le couloir désert.

En atteignant la porte, je l'ouvris doucement, m'assurant de ne déranger personne. L'atmosphère de la pièce était calme, presque sacrée, comme si les murs avaient absorbé les mélodies des jours passés.

Je fermai la porte derrière moi et me dirigeai vers le micro, mon cœur battant au rythme de l'excitation et de la nervosité. Je fermai les yeux quelques instants, respirant profondément pour me centrer. Puis, je pris le micro d'une main, le serrant légèrement comme un ancrage.

Je sortis mon téléphone, le branchai à l'enceinte, et lançai la musique. Les premières notes de « That’s So True » de Gracie Abrams résonnèrent dans la pièce, enveloppant l’espace d’une mélodie douce et mélancolique.

Lorsque je commençai à chanter, ma voix s'éleva, claire et pleine d'émotion. Chaque mot résonnait en moi, me permettant d'exprimer des sentiments que je gardais cachés. La musique m’emportait, me transportant dans un autre monde où mes soucis disparaissaient.

Je pouvais sentir la mélodie vibrer à travers moi, et je laissai mes émotions s'échapper, chaque note étant une libération. Mes yeux se fermèrent à nouveau, et je me laissai porter par la musique, comme si elle me guidait vers un lieu de paix intérieure.

La musique toucha à sa fin, et je pus ouvrir de nouveau les yeux, me sentant légèrement désorienté par le silence qui s'installait autour de moi. Je tournai alors mon regard vers mon téléphone, la lumière de l'écran me semblait presque réconfortante dans ce moment de flottement. Avec un geste rapide, je sélectionnai une nouvelle musique, puis une autre, assez précipitamment, comme si je cherchais désespérément à remplir le vide laissé par la dernière mélodie.

La musique a toujours été mon refuge, un moyen de garder mon calme dans les tempêtes intérieures. Chaque note résonnait en moi, créant une bulle protectrice qui m'éloignait des pensées sombres qui menaçaient de me submerger. Dans cette cacophonie intérieure, l'envie de frapper de nouveau Sabrina résonnait avec une intensité troublante, comme un tambour battant dans ma tête.

Mais la musique, avec ses rythmes entraînants et ses paroles apaisantes, agissait comme un antidote, me permettant de faire échapper cette colère de mes pensées.

À mesure que les morceaux s'enchaînaient, je sentais la tension se dissiper lentement. Les mélodies me transportaient ailleurs, me rappelant des souvenirs heureux, des moments de légèreté. Je pouvais presque visualiser les scènes joyeuses que la musique évoquait, et cela m'aidait à me recentrer.

Ma Vipère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant